Jusqu’où peut-on faire travailler les clients ?

J’ai publié ce matin dans le quotidien Les Echos une enquête sur le travail du consommateur, un concept élaboré par la sociologue du travail Marie-Anne Dujarier*  (université Sorbonne Nouvelle, CNAM-CNRS). Le concept de libre-service a-t-il été poussé trop loin, en magasin ou sur Internet ? Certaines entreprises reviennent à présent en arrière ou cherchent à proposer une compensation.

Un samedi matin dans un supermarché du 14e arrondissement de Paris, où les clients doivent slalomer entre les marchandises en cours d’installation. Certains d’entre eux se servent directement dans les cartons. Un peu plus loin, un consommateur, qui attend devant les automates de paiement, où la file d’attente semble avancer plus vite que devant les caisses « avec humain », grommelle : « Non seulement, il n’y a pas assez de personnel pour déballer les produits, mais en plus, si je veux gagner du temps, je dois les scanner moi-même aux caisses automatiques ! »

Difficile, désormais, d’échapper au « travail du consommateur »…

Pour lire la suite :  http://www.lesechos.fr/journal20150127/lec1_idees_et_debats/0204105171860-jusquou-peut-on-faire-travailler-les-clients-1087127.php?4cCRZyPkwhJhK1Zw.99

Cet enquête comporte également un encadré :

Quand le numérique fait mettre en avant les rapports humains

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* Le travail du consommateur, Marie-Anne Dujarier, La Découverte, 2014, 264 pages, 9,90 €

Interviewé ce soir sur la radio suisse au sujet des PNR

J’ai été interviewé ce soir, mercredi 21 janvier 2015, au cours de l’émission d’actualité Forum de la radio suisse, au sujet des PNR, ces fichiers des compagnies aériennes que l’Europe voudrait réquisitionner dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Vous pouvez réécouter cette émission en podcast :

http://ift.tt/1xYtBHs

J’interviens 16 mn 44 s après le début de l’émission.

 

Dans mon livre Tous Fichés (éditions Télémaque), je retrace toutes les tentatives du gouvernement américain d’utiliser les nouvelles technologies pour déjouer les attentats terroristes. C’est ainsi que depuis les attentats du 11 septembre 2001, les agences de renseignement américaines ont accès aux PNR (fichiers des passagers) des compagnies aériennes desservant ou survolant les Etats-Unis : elles confrontent ces informations avec d’autres données en leur possession pour tenter de déceler des terroristes voulant entrer sur le territoire américain. L’utilisation de ces fichiers commerciaux à des fins sécuritaires peut cependant constituer une menace pour les libertés individuelles. Le Parlement européen a jusqu’ici bloqué l’utilisation des PNR en Europe à des fins de surveillance.

Comment Uber tente de faire taire les critiques sur sa collecte de données

La start-up était critiquée pour les données qu’elle collectait sur ses clients ? Ses dirigeants répliquent par un plan de communication démontrant que les informations recueillies par Uber peuvent aider à améliorer le fonctionnement des grandes villes.

A la fin de l’année dernière, Uber, la société de San Francisco, spécialisée dans les véhicules avec chauffeur, a dû faire face à de très nombreuses critiques sur sa collecte d’information (lire : « Uber en sait-il plus sur nous que Facebook ? Ou une autre raison d’apprendre à nos enfants à respecter la vie privée »).

Quelques semaines plus tard, les dirigeants de la start-up californienne pensent avoir trouvé la parade sous la forme d’un plan de communication mettant en avant l’intérêt, pour la gestion des villes, de données recueillies par Uber.

Le Wall Street Journal (http://blogs.wsj.com/digits/2015/01/13/uber-offers-trip-data-to-cities-starting-in-boston/), le Washington Post (http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2015/01/13/uber-offers-cities-an-olive-branch-its-valuable-trip-data/), le New York Times (http://www.nytimes.com/aponline/2015/01/14/us/ap-us-boston-uber.html?_r=0), le Monde (http://siliconvalley.blog.lemonde.fr/2015/01/14/uber-accepte-de-fournir-les-donnees-de-navigation-aux-autorites/), entre autres, ont relaté au cours des derniers jours, comment Uber allait mettre à la disposition des grandes villes américaines des données anonymisées. Ces informations (heure et code postal de départ, heure et code postal d’arrivée) sont censées aider les mairies à mieux planifier leurs travaux (construction de nouvelles infrastructures – routes, transports en commun… – entretien de la voirie…).

En communication de crise, cela s’appelle prendre son interlocuteur à contre-pied : « Vous nous critiquez pour notre collecte de données ? Voyez comment ces données peuvent être utiles à la collectivité ». Le pire c’est que cela semble marcher !

 

Mardi 27 janvier 2015, je donnerai une conférence à Paris : «Internet – Les précautions à prendre pour protéger son argent, ses données et sa vie privée»

Je serai mardi 27 janvier 2015 de 14H30 à 16H30 à Paris chez Espace Idées Bien chez Moi (nouveau nom de Réunica Domicile), au 7, Cité Paradis – 75010 Paris) pour intervenir sur le thème de « Internet – Les précautions à prendre pour protéger son argent, ses données et sa vie privée » :
• comment repérer et dénoncer les tentatives de phishing et les autres formes d’arnaques en ligne ;
• comment réaliser un achat en ligne en toute sécurité ;
• bien choisir un mot de passe ;
• les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les services de courrier électronique ou de messagerie instantanée les plus respectueux de notre vie privée et offrant le plus de sécurité
Cette conférence est gratuite. Inscription par mail à accueil@espace-idees.fr ou par téléphone au 01 71 72 58 00
Le programme des conférences Espace Idées Bien chez Moi du 1er trimestre 2015 est en pièce jointe ou téléchargeable sur http://ift.tt/1Af0MrV
Espace Idées Bien chez Moi (nouveau nom de Réunica Domicile) 7, Cité Paradis – 75010 Paris Tél. : 01 71 72 58 007, Cité Paradis – 75010 Paris

Comment initier les enfants au numérique ?

J’ai publié ce matin dans le quotidien Les Echos, une  enquête sur l’initiation des enfants à la programmation informatique :

En France, l’apprentissage de l’informatique est surtout assuré par des associations. Les experts plaident pour son introduction à l’école. Le plus vite possible. « Enseigner l’informatique à l’école accélérerait les évolutions pédagogiques, détaille Sophie Pène, professeur à l’université Paris Descartes. Il ne s’agirait évidemment pas de cours de code au tableau, mais de projets en groupe, ­concrets, fondés sur l’apprentissage par l’essai et l’erreur. Cela serait une source de motivation et de ­confiance pour tous les élèves, et enclencherait leur réflexion sur la transformation en cours de la société par le numérique, préparant ainsi des citoyens plus avertis. »

Cette enquête comprend une liste d’ateliers le mercredi après-midi, le week-end ou pendant les vacances scolaires pour initier les enfants, les préados ou les ados, ainsi qu’une liste de ressources en ligne pour qu’ils apprennent seuls ou à plusieurs.

En savoir plus sur : http://www.lesechos.fr/journal20141216/lec1_idees_et_debats/0204012350911-comment-initier-les-enfants-au-numerique-1075374.php?GEWxThPLd2gBofvq.99

Rendez-nous nos données !

J’ai publié ce matin dans les Echos une enquête sur la protection des données personnelles sur le Web, un enjeu crucial pour les années à venir, les internautes se montrant de plus en plus sensibles à l’utilisation de ces informations. Réseaux sociaux, entreprises et chercheurs travaillent à des solutions.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20141125/lec1_idees_et_debats/0203904882078-proteger-la-vie-privee-un-business-davenir-1067705.php?YRkPceERb6D2HP16.99

Cet article comprend également deux encadrés :

• une interview de la présidente de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), Isabelle Falque-Pierrotin : « Ceux qui pensent être propriétaires de nos données se trompent »

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0203937716964-isabelle-falque-pierrotin-ceux-qui-pensent-etre-proprietaires-de-nos-donnees-se-trompent-1067857.php?h37KD1tc88re4wRA.99

• Héberger ses données chez soi

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20141125/lec1_idees_et_debats/0203904882396-heberger-ses-donnees-chez-soi-1067774.php

Uber en sait-il plus sur nous que Facebook ? Ou une autre raison d’apprendre à nos enfants à respecter la vie privée.

L’entreprise spécialisée dans les véhicules avec chauffeur se vante de savoir qui a eu une aventure d’un soir.

Les anglo-saxons appellent cela le « walk of shame », « la marche de la honte », le trajet qui sépare son appartement de celui de son partenaire d’une nuit : quelqu’un rentre chez lui/elle, mal rasé ou sans maquillage, tôt le matin après avoir passé une partie de la nuit chez un/une partenaire rencontré(e) dans un bar, une soirée… Bradley Voytek préfère, lui,  parler de « ride of glory » (trajet de la gloire).
Portrait de Bradley Voytek sur son site http://darb.ketyov.com/

Le plus troublant, c’est que Bradley Voytek est data evangelist (il promeut l’analyse des données) pour Uber, l’application qui permet de commander une voiture avec chauffeur. Et que Bradley Voytek se vante de pouvoir utiliser les données collectées par les ordinateurs de cette entreprise pour savoir qui a eu une aventure d’un soir… Sur le blog qu’il tient pour Uber, Bradley Voytek s’est livré à une longue analyse des « rides of glory » dans six villes américaines, démontrant leur augmentation en fin de semaine (le samedi matin et le dimanche matin) et, dans l’année, par exemple au moment du Tax Day (date limite, vers le 15 avril, aux Etats-Unis pour remplir sa déclaration de revenus ; certains Américains reçoivent alors un remboursement de la part du Fisc…). En revanche, le nombre de « rides of glory » s’effondre à l’approche de la Saint Valentin…
Evolution du nombre de « Rides of Glory » au cours d’une année (source : http://blog.uber.com/ridesofglory)

 

Dans un message précédent, Bradley Voytek avait même établi une corrélation, toujours grâce aux données collectées par Uber, entre le versement des chèques d’allocation et de la Sécurité sociale (les deuxième, troisième et quatrième mercredis du mois, aux Etats-Unis) et la fréquentation des prostituées.

Bien sûr, pour ses calculs, Bradley Voytek n’utilise que des données anonymisées. Mais avant d’être anonymisées, ces données correspondent à des cas réels dont elles révèlent toute la vie. Lors des réunions que les dirigeants d’Uber organisent avant l’ouverture de leur service dans une nouvelle ville, ces responsables auraient même utilisé un logiciel maison, baptisé « God view » (« Ce que voit Dieu », tout un programme…) pour montrer à leur assistance qu’ils pouvaient suivre en direct les déplacements de leurs clients… Ce qui constitue, bien sûr, une violation de la vie privée (sauf dans de très rare cas où cela serait justifié par des nécessités de service ou de sécurité).
Utilisation de God View lors du lancement de Uber à Boston (source : http://www.forbes.com/sites/kashmirhill/2014/10/03/god-view-uber-allegedly-stalked-users-for-party-goers-viewing-pleasure/)


Toutes ces informations sont remontées la surface à la suite d’une récente polémique opposant une journaliste de San Fransisco et un cadre d’Uber, qui se disait prêt à espionner la vie privée de cette dernière (dont il ne supporte pas les articles qu’elle consacre à son entreprise).

Au-delà de cette polémique, le plus choquant est, bien sûr, l’extrême indiscrétion des données collectées (par exemple, qui a fait un « walk of shame » et donc une rencontre d’une nuit, selon Uber) par une simple application sur un smartphone. Un sénateur américain vient d’ailleurs d’écrire aux dirigeants d’Uber pour leur demander des éclaircissements sur l’utilisation des données qu’ils collectent.

Si nous n’apprenons pas aujourd’hui à nos enfants à maîtriser leurs données, à faire respecter leur vie privée, demain ce sont les données des autres, qu’ils seront sans doute conduits à manipuler dans le cadre de leur travail, qu’ils ne respecteront pas. Et les outils formidables que constituent les nouvelles technologies pourraient bien donner naissance à une dictature numérique mondiale.

Comment détecter les mensonges sur Internet

Les Echos du 7 octobre 2014

J’ai publié ce matin dans les Echos une enquête sur les moyens de lutter contre une des plaies du Web : les faux avis de consommateurs.

De nouvelles armes contre les faux avis du Net.

Comment garantir la véracité des avis de consommateurs postés sur Internet ? De nouvelles méthodes cherchent à associer algorithmes et « sagesse des foules ».
Pour en savoir plus : http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0203829474102-de-nouvelles-armes-contre-les-faux-avis-du-net-1050668.php?zETItfOvu28mqxo6.99

Editeurs de logiciels : la grosse galette des audits de licence

J’ai publié ce matin dans le quotidien Les Echos une enquête sur les indemnités, parfois astronomiques, que les éditeurs de logiciels infligent à leurs clients qui ne respectent pas les contrats de licences.

Certains éditeurs de logiciels infligeraient à leurs clients des amendes de plusieurs millions d’euros.Ils sanctionnent ainsi le non-respect des contrats de licences.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journalistes/index.php?id=1304&pQcS3YxBy6CHglxj.99 ou
http://po.st/M6vxI9

Trois inventions dues au hasard : le verre feuilleté, l’impression jet d’encre et le «scratch»

J’ai publié dans le quotidien Les Echos trois articles dans le cadre d’une série d’été consacrée aux inventions dues au hasard :

Le verre feuilleté, tombé de l’échelle
Edouard Benedictus rangeait son laboratoire quand il fit tomber un bocal. Sa découverte allait transformer l’industrie verrière.

Seringue et cafetière à l’origine du jet d’encre
La technologie de l’impression à jet d’encre fut découverte au même moment en Californie et au Japon.

Une promenade à l’origine du Velcro®

C’est en voulant ôter des chardons accrochés à ses habits que George de Mestral eut l’idée des célèbres fixations.

Internet, téléphone mobile, jeux vidéo… la révolution numérique affecte toute notre vie