A la recherche des nouvelles stars du Web

Parmi les lauréats de l’édition 2008 de Seedcamp, un projet français : Stupeflix, et son service de création automatique de vidéos.

La société n’est même pas encore officiellement créée, mais ses deux fondateurs font déjà beaucoup parler d’eux. Nicolas Steegmann, 28 ans, diplômé de Centrale Paris, ancien d’Exalead et François Lagunas, 31 ans, polytechnicien, passé également par Exalead, mais aussi par DailyMotion, grâce à leur projet Stupeflix. Un service Web de génération automatique de vidéos.

Ils font partie des sept vainqueurs du Seedcamp 2008 et vont désormais bénéficier des conseils d’un réseau mondial d’experts et d’investisseurs. “Seedcamp veut rassembler la communauté européenne des investisseurs dans les nouvelles technologies et lui faire rencontrer des entrepreneurs qui montent leur première société en Europe”, décrit Reshma Sohoni, la PDG de Seedcamp, interrogée par téléphone depuis Londres.

[1] Seedcamp a été créé en juin 2007 par Saul Klein, un ancien responsable de [2] Skype devenu spécialiste de l’investissement “early stage” (il siège lui-même au conseil d’administration de plus d’une dizaine d’entreprises). Son objectif est de favoriser le développement de l’esprit entrepreneurial dans les nouvelles technologies en Europe. “Et pour nous l’Europe, cela va de l’Irlande à la Turquie et Israël”, ajoute Reshma Sohoni. Un fonds de 5 millions de dollars assure le fonctionnement de Seedcamp, qui est en fait une société de capital-risque qui investit dans les projets primés.

Cette année, 23 projets avaient été sélectionnés pour participer à une semaine de compétition et d’échanges à Londres. “Rencontrer des investisseurs et les créateurs de Skype, Lastminute et de plein d’autres succès européens, ça n’a pas de prix”, estime Nicolas Steegmann. Même si, entre les panels où les futurs entrepreneurs devaient présenter leur projet en cinq minutes et les séances de coaching d’une heure avec des célébrités du Web, l’emploi du temps était extrêmement chargé. Mais aussi ponctué de bons moments.“Mon meilleur souvenir de cette semaine intensive a été d’entendre les rires positifs de l’[3] auditoire à la fin de notre présentation,” sourit Nicolas Steegmann.

Esprit d’entreprise et expertise technologique

A l’issue de cette semaine, sept projets ont été primés. Les lauréats viennent aussi bien de San Francisco que de Bucarest, Vienne ou Paris. “Nous avons été très impressionnés par l’équipe de [4] Stupeflix, qui associe l’esprit d’entreprise et l’expertise technologique, et par leur produit, qui constitue quasiment un nouveau média”, avoue Reshma Sohoni.

“Nous avons développé une API, avec tout ce qu’il faut dedans, y compris la sécurité et le paiement, pour générer des vidéos à partir de n’importe quel document – photo, vidéo, texte, musique – détenu par un internaute ou un professionnel”, détaille Nicolas Steegmann. “Le but est de créer des vidéos rapidement, mais avec une qualité professionnelle.”Grâce à un matériel spécifique (calcul parallèle et distribué sur plusieurs serveurs) et à un langage utilisé par les programmeurs de jeux vidéo, une courte vidéo en haute définition devrait prendre une minute à fabriquer.

Un site Web, où le grand public pourra créer gratuitement des vidéos de quelques dizaines de secondes ou en basse définition, devrait voir le jour d’ici à deux mois. Les services professionnels (vidéos plus longues et en haute définition) seront payants et devraient être proposés dans quelques mois via des sites partenaires, avec qui Stupeflix partagera les revenus. “Et nous avons également dans les cartons une API pour l’[5] iPhone, révèle Nicolas Steegmann. Nous avons été séduits par la facilité de programmation pour l’iPhone : une semaine nous a suffi pour réaliser un prototype.”

Prochaine étape : grâce aux 50 000 euros versés par Seedcamp (en échange d’une petite partie du capital de la future société), Nicolas Steegmann et François Lagunas vont pouvoir passer trois mois à Londres peaufiner leur projet. Ils vont continuer à bénéficier des conseils de créateurs d’entreprise avisés et devront passer deux étapes : une présentation devant les autres lauréats et quelques investisseurs au cours de la sixième semaine et une journée de rencontres avec des capitaux-risqueurs durant la dixième semaine.“Je ne sais pas encore où je vais loger à Londres, mais je vais me débrouiller”, s’inquiète Nicolas Steegmann. Bah, avec la crise des subprimes, il paraît que les loyers baissent dans la City !

Comment j'ai repéré une faille dans la sécurité d'Empruntis.com

Pour un premier contact, ce fut un peu raté. Soucieux de tester, pour Vnunet.fr, le site Jechange.fr (comparateur généraliste dans le secteur des services), j’ai demandé, vendredi 19 septembre, des devis pour une assurance-santé. Première surprise : dès que l’on clique sur l’onglet « assurance » de Jechange.fr, le contenu est fourni par un prestataire, Empruntis.com, « spécialiste en crédit immobilier, crédit conso, assurances, placements et rachat de crédit ».

« Nous n’avons pas encore tout développé nous-même », explique Gaël Duval, co-fondateur, avec Renaud Beaupère, de Jechange.fr. « Pour l’instant, nous sous-traitons le mobile à Meilleur Mobile, qui est également partenaire de Kelkoo, et nous sous-traitons l’assurance à Empruntis.com. Ces deux parties devraient être réalisées en interne début 2009. »

Seconde déconvenue : après avoir consciencieusement rempli ma demande (une assurance-santé), sélectionné un prestataire et demandé un devis, je me suis retrouvé sur une fiche récapitulative… qui n’était pas la mienne ! Sont apparus les noms et coordonnées d’une personne que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam ! Pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une fiche « virtuelle » (par exemple, pour expliquer quelles informations il fallait donner), j’ai appelé cet inconnu.

Il m’a répondu qu’il avait effectivement demandé à comparer des offres de crédit il y a environ cinq ans, que l’adresse postale qui figurait sur sa fiche n’était plus valable depuis longtemps, mais qu’en revanche, son mail et son numéro de mobile (qu’il ne possédait pas à l’époque – ce qui laissait supposer qu’il y avait eu croisement avec des bases de données plus récentes) étaient exacts.

Interrogé, Gaël Duval s’est tourné vers son prestataire. Empruntis lui a répondu quelques heures plus tard : « suite à une mise à jour récente en assurance santé, une fonction ne réagissait plus comme prévu dans le cas d’une chaîne de caractères avec une apostrophe dans le champ « adresse ». En conséquence, le dossier se voyait attribué un numéro de client très inférieur aux numéros de client actuel. Dans des cas extrêmement rares, cela pouvait correspondre à un client qui était encore en base, car 99% des clients plus vieux d’un an sont supprimés de la base. Cela explique que M. Henno soit tombé sur les coordonnées d’un client correspondant à un dossier datant de 2002″.

En tout cas, lundi 22 septembre au matin, tout semblait être rentré dans l’ordre : j’ai refait exactement la même procédure et tout s’est normalement déroulé.

(article paru sur Vnunet.fr le 22 septembre 2008)

Comment j’ai repéré une faille dans la sécurité d’Empruntis.com

Pour un premier contact, ce fut un peu raté. Soucieux de tester, pour Vnunet.fr, le site Jechange.fr (comparateur généraliste dans le secteur des services), j’ai demandé, vendredi 19 septembre, des devis pour une assurance-santé. Première surprise : dès que l’on clique sur l’onglet « assurance » de Jechange.fr, le contenu est fourni par un prestataire, Empruntis.com, « spécialiste en crédit immobilier, crédit conso, assurances, placements et rachat de crédit ».

« Nous n’avons pas encore tout développé nous-même », explique Gaël Duval, co-fondateur, avec Renaud Beaupère, de Jechange.fr. « Pour l’instant, nous sous-traitons le mobile à Meilleur Mobile, qui est également partenaire de Kelkoo, et nous sous-traitons l’assurance à Empruntis.com. Ces deux parties devraient être réalisées en interne début 2009. »

Seconde déconvenue : après avoir consciencieusement rempli ma demande (une assurance-santé), sélectionné un prestataire et demandé un devis, je me suis retrouvé sur une fiche récapitulative… qui n’était pas la mienne ! Sont apparus les noms et coordonnées d’une personne que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam ! Pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une fiche « virtuelle » (par exemple, pour expliquer quelles informations il fallait donner), j’ai appelé cet inconnu.

Il m’a répondu qu’il avait effectivement demandé à comparer des offres de crédit il y a environ cinq ans, que l’adresse postale qui figurait sur sa fiche n’était plus valable depuis longtemps, mais qu’en revanche, son mail et son numéro de mobile (qu’il ne possédait pas à l’époque – ce qui laissait supposer qu’il y avait eu croisement avec des bases de données plus récentes) étaient exacts.

Interrogé, Gaël Duval s’est tourné vers son prestataire. Empruntis lui a répondu quelques heures plus tard : « suite à une mise à jour récente en assurance santé, une fonction ne réagissait plus comme prévu dans le cas d’une chaîne de caractères avec une apostrophe dans le champ « adresse ». En conséquence, le dossier se voyait attribué un numéro de client très inférieur aux numéros de client actuel. Dans des cas extrêmement rares, cela pouvait correspondre à un client qui était encore en base, car 99% des clients plus vieux d’un an sont supprimés de la base. Cela explique que M. Henno soit tombé sur les coordonnées d’un client correspondant à un dossier datant de 2002″.

En tout cas, lundi 22 septembre au matin, tout semblait être rentré dans l’ordre : j’ai refait exactement la même procédure et tout s’est normalement déroulé.

(article paru sur Vnunet.fr le 22 septembre 2008)