Archives de catégorie : Réseaux sociaux

Les réseaux sociaux, un danger pour la liberté d’expression et pour l’ouverture d’esprit ?

 Le site Atlantico m’a demandé le 19 octobre 2019 demandé de rédiger quelques lignes au sujet de l’impact des réseaux sociaux sur notre liberté d’expression et sur notre ouverture d’esprit.

•  De nombreux comptes sur Twitter sont suspendus à la suite de certains propos ou de certaines polémiques. Pensez-vous que les politiques de modération sur les réseaux sociaux empêchent la liberté d’expression ? 

D’une façon générale, la modération des contenus publiés sur le Web est une tâche extrêmement compliquée, qui met à rude épreuve les opérateurs qui en sont chargés et dans laquelle les moteurs de recherche et les réseaux sociaux ont un rôle ambigu. Un travail compliqué ?  Si tout le monde est d’accord sur les grandes règles de la modération qui reposent sur quelques grands principes intangibles  – on ne peut pas, par exemple, laisser libre cours à la haine ou aux propos racistes  -, il est parfois difficile de définir précisément de tels propos. De plus, la société évolue constamment : ce qui était toléré hier pourra être mal vu demain. Sur le plan humain, visionner des vidéos ou des textes nauséabonds est un travail très éprouvant psychologiquement dont les plateformes se déchargent souvent auprès de sous-traitants employant parfois un personnel mal formé et sous-payé. Enfin, le rôle des réseaux sociaux dans ce domaine est ambiguë car il a été mal fixé dès le départ. La plupart des plateformes étant américaines, elle se réfèrent à une loi américaine, la Section 230 du Communications Decency Act, qui remonte à 1996 : les intermédiaires comme les réseaux sociaux ne sont pas responsables des contenus qui y sont publiés par des tiers, ils ne sont pas obligés de les modérer (sauf si des contenus interdits leurs sont signalés), mais s’ils modèrent, ils peuvent le faire comme ils veulent. Je ne pense donc pas que les réseaux sociaux se servent de leurs politiques de modération pour censurer la liberté d’expression. Je pense plutôt que, dans ce domaine, ils font – mal – avec les moyens du bord.

•  Les GAFAM sont-ils en train de mettre en place un monde restreint, en employant des méthodes et des politiques autoritaires (alors que leur promesse de départ était basée sur l’ouverture d’esprit, le partage etc.) ?

Je ne parlerai pas de méthodes ou de politiques autoritaires, mais de simples pratiques commerciales. Comme toutes les entreprises soumises aux lois du marché et en particulier au cours de Bourse, les GAFAM  – et à travers Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, on désigne toutes les entreprises high-tech du monde – poursuivent un seul objectif : engranger le plus de bénéfice possible ; et éviter d’en perdre. Ainsi, elles ne vont pas prendre le risque de se mettre à dos les responsables politiques qui pourraient leur interdire l’accès à un gigantesque marché comme la Chine. Pour optimiser leurs profits, les réseaux sociaux jouent principalement sur les publicités que nous voyons. Pour pouvoir nous montrer le plus de pubs possibles, ils doivent retenir notre attention afin que nous passions toujours plus de temps sur ces plateformes. Pour retenir notre attention, elles doivent nous proposer des contenus qui nous intéressent. Les algorithmes des Facebook, Twitter et autre Instagram vont donc avoir tendance à nous montrer les publications les plus populaires, les plus sensationnelles ou les plus susceptibles de nous intéresser en fonction de ce que nous avons déjà vu (effet entonnoir). In fine, oui, tout cela restreint, malheureusement, notre ouverture d’esprit.

Article paru le 20 octobre 2019 sur le site Atlantico.fr

Copyright Jacques Henno 2019

Interrogé par le Point

J’ai été interrogé, aux côtés d’autres experts, pour la couverture du Point de cette semaine consacrée aux écrans.


https://www.lepoint.fr/versions-numeriques/


N° 2452 – 

Comment arrêter la propagation des « deepfakes » ?

Activez le son pour entendre Donald Trump faire l’éloge des Échos. Mais est-ce vraiment le président des États-Unis qui parle ? Pour en savoir plus, lisez l’enquête que j’ai publiée ce matin sur les deepfakes », ces faux contenus « plus vrais que nature » réalisés à l’aide d’outils d’intelligence artificielle :

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0600581362886-comment-arreter-la-propagation-des-deepfakes-2240217.php

À L’Argentière-La Bessée (05), le vendredi 15 juin 2018, pour parler de « Jeux vidéos, smartphones, réseaux sociaux : comment aider nos enfants à en faire bon usage »

Le vendredi 15 juin 2018, je serai à L’Argentière-La Bessée (05) pour intervenir le matin devant les élèves de 5ème et 4ème du Collège les Giraudes et pour donner en fin d’après-midi une conférence tous publics sur le thème « Jeux vidéos, smartphones, réseaux sociaux : comment aider nos enfants à en faire bon usage ».

La conférence tous publics aura lieu à l’invitation du Centre SocioCulturel des Écrins de L’Argentière-La Bessée.

18H

Centre SocioCulturel des Écrins, Espace Jeunesse

05120 L’Argentière-La Bessée

 

Vendredi 6 avril 2018, à Cazères-sur-Garonne (31) pour intervenir devant collégiens et parents

Vendredi 6 avril 2018, je serai à Cazères-sur-Garonne (31) pour donner l’après-midi une conférence devant des collégiens sur le bon usage des nouvelles technologies et pour intervenir le soir devant les parents sur le thème « Comment aider nos enfants à faire bon usage des écrans ».

Ces conférences auront lieu à l’invitation de la Maison pour Tous de Cazères.

Conférence pour les parents : 

  • Vendredi 6 avril à 20h30 au Cinéma des Capucins (rue des Capucins, 31220 Cazères)
  • Réservation 05.61.90.20.72 / 5 €
  • Public : parents et toutes personnes concernées. Cette conférence, s’adressant exclusivement aux adultes, un espace lecture adapté et encadré à partir de 6 ans est prévu : RDV à l’accueil du cinéma à 20h !

Trois vidéos pour comprendre l’impact des réseaux sociaux sur nos enfants

Les réseaux sociaux peuvent poser plusieurs problèmes aux enfants :

• les moins de 13 ans peuvent y être exposés à des commentaires qui peuvent les mettre mal à l’aise, voir les choquer ; ils vont prendre l’habitude d’y exposer toute leur vie et surtout, d’y passer beaucoup de temps, le modèle économique de ces réseaux reposant sur l’économie de l’attention ; 

• les adolescents risquent également d’y passer énormément de temps, d’avoir du mal à se concentrer pendant leurs devoirs lorsqu’ils seront dérangés par les notifications envoyées sur leur smartphone par ces réseaux sociaux et de faire sur ces réseaux des bêtises qui risquent de les poursuivre pendant leur vie de jeunes adultes

Il est donc souhaitable que les parents engagent un dialogue constructif avec leurs enfants souhaitant s’inscrire sur un réseau social, qu’ils leurs rappellent les principes de cette fameuse économie de l’attention (capter notre attention et donc notre temps pour nous exposer à de la publicité personnalisée en fonction des informations que ces réseaux collectent sur nous), leurs expliquent les règles de base pour bien protéger leurs données et… montrent l’exemple en ne passant pas trop de temps eux-mêmes sur ces réseaux.

Le 6 décembre 2017, l’émission La Maison des Maternelles m’a invité pour parler des problèmes que YouTube a pu poser  (il suffisait de commencer à taper dans la barre de recherche de Youtube « How to» pour se voir proposer un recherche à caractère pédophile, comme “how to have s*x with your kid” and “how to have s*x kids” ; commentaires à caractère pédophile sur des vidéos mettant en scène des enfants dans des situations de la vie de tous les jours ; vidéos montrant des enfants humiliés par leurs parents…), des réponses apportées à Google (dont YouTube est une filiale) et des conseils que je donne aux parents pour éviter que leurs enfants ne soient trop exposés sur les réseaux sociaux.

Une émission à revoir sur https://www.france.tv/france-5/la-maison-des-maternelles/saison-2/353503-mon-bebe-sur-les-reseaux-sociaux.html

Le 14 décembre 2017, j’étais invité à 8H15 sur BFM pour donner mon avis sur la proposition de loi du gouvernement français visant à obliger les enfants de moins de 16 ans à demander l’autorisation de leurs parents avant de s’inscrire sur un réseau social.

Vous pouvez revoir cette vidéo en suivant ce lien : http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/focus-premiere-reseaux-sociaux-bientot-une-autorisation-parentale-pour-les-moins-de-16-ans-1013959.html

J’ai rappelé que cette loi était en décalage avec la réalité vécue par les familles : pour des raisons propres à la législation étasunienne (loi COPPA : Children’s Online PrivacyProtection Rule) les réseaux sociaux d’origine américaine refusent l’accès aux enfants de moins de 13 ans mais beaucoup d’enfants mentent simplement sur leur âge pour s’inscrire.

Ces réseaux sociaux se contentent en effet de demander la date de naissance de leurs utilisateurs. Pour aller plus loin, il faudrait, par exemple, une carte d’identité électronique, comme il en existe en Belgique et en Estonie. Mais cette solution nécessite la possession d’un lecteur de cartes et peut poser des problèmes en termes de respect de la vie privée. Beaucoup de Belges, par exemple, ont renoncé à utiliser leur eID (carte d’identité électronique) sur des sites web commerciaux pour ces raisons. « L’application stricte de la législation en matière de protection de la vie privée est un frein potentiel à l’utilisation généralisée de l’eID. La carte n’est pas encore suffisamment utilisée ni connue malgré́ toute la promotion et la communication faites à son sujet », expliquait déjà en 2012 la Cour desComptes de Belgique.

 

Enfin, toujours le 14 décembre 2017, France 3 m’a invité dans son Grand Soir 3 pour faire le point sur tous les problèmes que les réseaux sociaux peuvent poser aux enfants : harcèlement, exposition à des commentaires déplacés, trop de temps passé devant les écrans, exploitation des données personnelles à des fins publicitaires… 

Une émission à revoir sur :  https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/les-reseaux-sociaux-sont-ils-dangereux-pour-les-enfants_2516183.html

« Les fake news aident à simplifier et ordonner le réel »

À lire également sur le sujet des Fake News, l’interview que j’ai réalisée, toujours pour Les Échos, de Patrick Chastenet, professeur de science politique au Centre Montesquieu de Recherche Politique de Bordeaux et qui a dirigé l’ouvrage collectif « La propagande » (Cahiers Jacques-Ellul n°4, L’Esprit du Temps/PUF) 

« Les fake news aident à simplifier et ordonner le réel »

http://ift.tt/2yg1bFz 

« Fake news » : il y a urgence !

J’ai publié ce matin dans le quotidien Les Échos une enquête sur les recherches en cours un peu partout dans le monde sur de nouvelles façons de lutter contre les fake news.

En 2022, la désinformation pourrait avoir supplanté l’information sur Internet. Aucune solution miracle n’a encore vu le jour pour éradiquer les « fake news », mais universitaires, associations et réseaux sociaux explorent toutes les voies. Parmi les solutions envisagées : repérer automatiquement les informations douteuses, contraindre les réseaux sociaux à faire le ménage, ou frapper les sites qui publient des fausses nouvelles au portefeuille, en poussant les annonceurs à les boycotter.

Pour lire l’intégralité de cet article : https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/030766385737-quelles-pistes-contre-les-fake-news-2124450.php 

Sur RTL pour parler de Facebook et de nos données, qu’il utilise pour gagner de l’argent

J’étais l’invité lundi dernier, 18 septembre 2017, de la seconde partie de La curiosité est un vilain défaut, l’émission que Sidonie Bonnec et Thomas Hugues animent tous les jours de la semaine sur RTL, entre 14H et 15H.

Au programme : comment Facebook s’empare des données que nous lui confions en nous inscrivant et en utilisant ce réseau social  ; comment ils nous suit à la trace sur tous les sites Web disposant d’un bouton « J’aime » ; comment Facebook gagne de l’argent avec ces informations ; et pourquoi il est régulièrement pointé du doigt par la CNIL et d’autres agences européennes de protection des données…

Une émission à réécouter sur http://ift.tt/2jCkz8N (cliquez sur le fichier Facebook, en dessous de la photo des deux animateurs).