Archives de catégorie : Génération numérique

Enfants et écrans : comment gérer le confinement et… après ?

En ces temps de confinement, beaucoup de parents autorisent leurs enfants à passer plus de temps sur les écrans pour faciliter le lien avec l’école et les amis. Avec le risque de créer des habitudes sur le long terme, y compris lors du retour à une vie « normale ». Comment gérer cette situation inédite au mieux, sans tomber dans l’excès ?


J’ai publié ce matin une enquête dans le quotidien Les Échos sur la gestion des écrans pendant le confinement. Avec, entre autres, 4 attitudes positives (informer, rassurer, valoriser le vivre-ensemble et rythmer le quotidien) à avoir et 10 règles d’or à respecter.

Pour lire cet article : bit.ly/ecransconfinement

Confinement et temps d’écran des enfants

Fermeture des établissements scolaires, des lieux publics interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes, et enfin confinement (que je vous invite tous, bien sûr, à respecter le plus scrupuleusement possible). Inutile de dire que toutes mes conférences ont été annulées.
 
En attendant des temps meilleurs et de pouvoir repartir sur les routes, je vous propose quelques conseils pour vous aider à encadrer l’utilisation des réseaux sociaux par vos (pré)adolescentes et (pré)adolescents, qui vont bénéficier d’un peu plus de temps libres au cours des prochaines semaines.
 
Bien sûr, il est normal, en cette période de confinement, qu’ils veuillent retrouver leurs ami(e)s sur WhatsApp, Instagram, Snapchat, TikTok…
 
Beaucoup de parents de collégien(ne)s qui, jusqu’ici avaient tenu bon, ont légitimement donné un téléphone mobile ou un smartphone à leur enfant afin qu’il puisse garder le contact avec ses camarades de classe, pour échanger des nouvelles ou travailler en groupes. 
 
Mais, nous parents, pouvons aussi profiter de ces moments – plus longs que d’habitude – que nous allons passer avec eux pour entamer un dialogue constructif au sujet des écrans et plus particulièrement des réseaux sociaux. 
 
C’est d’abord l’occasion d’insister sur le fait que ces semaines sont exceptionnelles. Certes il sera difficile de reprendre leur appareil à ceux qui viennent d’en avoir un, mais il sera souhaitable de restreindre le temps d’utilisation de tous, une fois la situation sanitaire redevenue normale. 
 
Il faut d’abord encourager la prudence : WhatsApp, qui, normalement, ne permet de créer que des groupes fermés à partir des numéros de téléphone des personnes que l’on connaît, est plus sécurisé, a priori, que les autres réseaux où l’on peut être abordé par des inconnus.
 
Il faut ensuite rappeler à nos enfants, en termes simples, le modèle économique de ces applications. Lorsque j’interviens devant des collégiens ou des lycéens, je leur explique que ces plateformes n’ont qu’un seul but : leur faire passer le maximum de temps devant leurs écrans afin de pouvoir leur montrer le plus de publicités possibles et, ainsi, maximiser leurs profits. Je leur détaille également quelques astuces mises au point par les Instagram et autres Snapchat pour capter leur attention : l’autoplay* (les vidéos qui se déclenchent automatiquement), les flammes sur Snapchat**…
 
Si vous souhaitez en savoir plus sur les conséquences du temps passé par les jeunes sur les réseaux sociaux, je vous invite à lire l’article que j’ai publié en novembre dernier dans le quotidien Les Échos après avoir rencontré une dizaine d’universitaires spécialistes du sujet dans la Silicon Valley :  Comment décrocher les ados de leurs écrans ?  http://bit.ly/decrocherdesreseaux 
 
 
 
 
Enfin, si, comme moi, vous êtes persuadés que même en la période actuelle, nos enfants ne doivent pas avoir un accès illimité aux réseaux sociaux, mais que leur temps d’écran doit être encadré, voici quelques conseils pratiques sous forme d’une vidéo de 110 secondes : http://bit.ly/aiderados 

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*autoplay : déclenchement automatique des vidéos apparaissant dans les fils d’actualité, sur les réseaux sociaux tels qu’Instagram. Nous commençons à voir le début d’une vidéo, d’une histoire, ce qui nous incite à la voir jusqu’au bout et, ainsi, à passer plus de temps sur ces réseaux sociaux.
**les flammes sur Snapchat : au bout de trois jours consécutifs de conversation avec la même personne sur Snapchat, les échanges avec cet(te) ami(e) sont ornés de dessins de flamme. Mais si vous passez un jour sans discuter avec cette personne sur Snapchat, les flammes disparaissent ! Cela incite les jeunes à revenir tous les jours sur Snapchat.

Affaire Benjamin Griveaux / Petit rappel à destination des adolescents : une fois envoyé, un contenu numérique est irrattrapable !

 
 
Inutile, ici, de revenir sur la nature de la vidéo tournée par un candidat à la mairie de Paris. Ni de détailler les conséquences de sa diffusion. Les média les ont largement évoquées.
 
Je voudrais juste répéter le conseil que je donne aux adolescentes et adolescents au cours de mes interventions dans les collèges ou les lycées :  une fois envoyé par voie numérique (SMS, email, réseaux sociaux, plateformes de partage de fichiers…), un contenu est irrattrapable !
 
Les raisons qui nous poussent à avoir tel ou tel échange avec une autre personne sur les réseaux sociaux sont multiples : répondre à une invitation ou à une provocation, attirer l’attention des autres, profiter de la dématérialisation des relations qu’offre le numérique pour vaincre sa timidité…
 
Mais, quel que soit ce motif, mieux vaut réfléchir à deux fois avant d’envoyer un contenu au format numérique.
 
Avant, la sagesse enseignait de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ».
 
Je dis aux jeunes d’aujourd’hui :
 
       mieux vaut tourner sept fois son doigt autour de son smartphone, de sa tablette ou de son ordinateur avant de cliquer sur le bouton “envoyer” et d’expédier dans le cyberespace une photo, un vidéo ou un texte. Une fois lâché, ce contenu sera irrattrapable. Vous pourrez toujours l’effacer de votre appareil ou du réseau social sur lequel vous l’avez publié. Mais vous ne pourrez pas empêcher un de ses destinataires d’en avoir réalisé, entre temps, une copie qu’il pourra diffuser à son tour.
 
       Avant d’envoyer quoi que ce soit au format numérique, il faut se poser deux questions : cela ne risque-t-il pas de se retourner contre moi dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois, quelques années ? Et cela ne risque-t-il pas de faire du mal à quelqu’un dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois, quelques années ?
 
Et je donne un exemple aux adolescentes et adolescents. Il y a quelques années je suis intervenu, quelque part en France, dans un lycée agricole, doté d’un pensionnat. À la fin de ma conférence, la conseillère principale d’éducation a connecté son ordinateur portable au vidéo projecteur et s’est adressé à un des pensionnaires :
 
       regarde les photos de toi que j’ai trouvées !
 
Cet élève s’était photographié buvant de l’alcool dans sa chambre d’interne – ce qui constituait un motif de renvoi – et avait publié ces clichés sur un réseau social.
 
         Que cela te serve de leçon !, a repris la CPE. Cette fois-ci, je passe l’éponge mais ce soir tu effaces ces images !
 
J’ai aussitôt repris la parole :
       Ah, non ! Il ne va pas les effacer ce soir, mais maintenant : nous allons le laisser sortir et il va les effacer tout de suite ! Sinon, d’ici à ce soir, un de ses camarades va réaliser des copies de ces photos et elles seront irrattrapables !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Jusqu’à quel point peut-on laisser la réalité virtuelle nous manipuler ?

J’ai publié ce matin dans Les Échos une enquête sur l’utilisation de la réalité virtuelle à des fins scientifiques, médicales, militaires, de formation, ou de divertissement et des problèmes éthiques que cela peut poser.Sensibilisation à la vie d’un SDF, simulation de l’annonce par un cadre de la fermeture d’une usine à des salariés, traitement des phobies, jeux vidéo…, les usages de la RV se multiplient dans les laboratoires de recherche, les ONG, les entreprises, les hôpitaux, les salles d’arcades, les foyers…Cet engouement pour la RV tient bien sûr à la baisse des coûts. Il est désormais possible d’acquérir un casque de RV autonome pour moins de 450 €. Pourtant, ces casques ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Si la RV intéresse autant de monde, c’est qu’elle est soupçonnée de pouvoirs inédits.

Vous pouvez retrouver cet article en cliquant sur le lien suivant  http://bit.ly/ethiquerv

Cette enquête comporte également un encadré sur les précautions à prendre vis-à-vis des enfants et des adolescents

Les réseaux sociaux, un danger pour la liberté d’expression et pour l’ouverture d’esprit ?

 Le site Atlantico m’a demandé le 19 octobre 2019 demandé de rédiger quelques lignes au sujet de l’impact des réseaux sociaux sur notre liberté d’expression et sur notre ouverture d’esprit.

•  De nombreux comptes sur Twitter sont suspendus à la suite de certains propos ou de certaines polémiques. Pensez-vous que les politiques de modération sur les réseaux sociaux empêchent la liberté d’expression ? 

D’une façon générale, la modération des contenus publiés sur le Web est une tâche extrêmement compliquée, qui met à rude épreuve les opérateurs qui en sont chargés et dans laquelle les moteurs de recherche et les réseaux sociaux ont un rôle ambigu. Un travail compliqué ?  Si tout le monde est d’accord sur les grandes règles de la modération qui reposent sur quelques grands principes intangibles  – on ne peut pas, par exemple, laisser libre cours à la haine ou aux propos racistes  -, il est parfois difficile de définir précisément de tels propos. De plus, la société évolue constamment : ce qui était toléré hier pourra être mal vu demain. Sur le plan humain, visionner des vidéos ou des textes nauséabonds est un travail très éprouvant psychologiquement dont les plateformes se déchargent souvent auprès de sous-traitants employant parfois un personnel mal formé et sous-payé. Enfin, le rôle des réseaux sociaux dans ce domaine est ambiguë car il a été mal fixé dès le départ. La plupart des plateformes étant américaines, elle se réfèrent à une loi américaine, la Section 230 du Communications Decency Act, qui remonte à 1996 : les intermédiaires comme les réseaux sociaux ne sont pas responsables des contenus qui y sont publiés par des tiers, ils ne sont pas obligés de les modérer (sauf si des contenus interdits leurs sont signalés), mais s’ils modèrent, ils peuvent le faire comme ils veulent. Je ne pense donc pas que les réseaux sociaux se servent de leurs politiques de modération pour censurer la liberté d’expression. Je pense plutôt que, dans ce domaine, ils font – mal – avec les moyens du bord.

•  Les GAFAM sont-ils en train de mettre en place un monde restreint, en employant des méthodes et des politiques autoritaires (alors que leur promesse de départ était basée sur l’ouverture d’esprit, le partage etc.) ?

Je ne parlerai pas de méthodes ou de politiques autoritaires, mais de simples pratiques commerciales. Comme toutes les entreprises soumises aux lois du marché et en particulier au cours de Bourse, les GAFAM  – et à travers Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, on désigne toutes les entreprises high-tech du monde – poursuivent un seul objectif : engranger le plus de bénéfice possible ; et éviter d’en perdre. Ainsi, elles ne vont pas prendre le risque de se mettre à dos les responsables politiques qui pourraient leur interdire l’accès à un gigantesque marché comme la Chine. Pour optimiser leurs profits, les réseaux sociaux jouent principalement sur les publicités que nous voyons. Pour pouvoir nous montrer le plus de pubs possibles, ils doivent retenir notre attention afin que nous passions toujours plus de temps sur ces plateformes. Pour retenir notre attention, elles doivent nous proposer des contenus qui nous intéressent. Les algorithmes des Facebook, Twitter et autre Instagram vont donc avoir tendance à nous montrer les publications les plus populaires, les plus sensationnelles ou les plus susceptibles de nous intéresser en fonction de ce que nous avons déjà vu (effet entonnoir). In fine, oui, tout cela restreint, malheureusement, notre ouverture d’esprit.

Article paru le 20 octobre 2019 sur le site Atlantico.fr

Copyright Jacques Henno 2019

Interrogé par le Point

J’ai été interrogé, aux côtés d’autres experts, pour la couverture du Point de cette semaine consacrée aux écrans.


https://www.lepoint.fr/versions-numeriques/


N° 2452 – 

Comment arrêter la propagation des « deepfakes » ?

Activez le son pour entendre Donald Trump faire l’éloge des Échos. Mais est-ce vraiment le président des États-Unis qui parle ? Pour en savoir plus, lisez l’enquête que j’ai publiée ce matin sur les deepfakes », ces faux contenus « plus vrais que nature » réalisés à l’aide d’outils d’intelligence artificielle :

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0600581362886-comment-arreter-la-propagation-des-deepfakes-2240217.php

Pornographie : et si nous prenions 20 minutes pour protéger nos enfants sur Internet ?

La rentrée est souvent l’occasion, pour les parents, de prendre de bonnes résolutions. Elle est aussi, pour beaucoup d’enfants, le moment où ils se voient offrir leur premier smartphone.
Et si, en cette rentrée, nous prenions 20 minutes pour protéger nos enfants de la pornographie qu’ils peuvent voir sur leur téléphone, leur ordinateur ou leur tablette ?

L’exposition au X est très répandue chez les jeunes et commence de plus en plus tôt. Entre 14 et 17 ans, 18% des garçons consulteraient au moins une fois par semaine des contenus pornographiques, contre 12% des filles (1). Surtout, dans cette tranche d’âge-là, près d’un enfant sur dix (9%) regarderaient ces images une ou plusieurs fois par jour (2). Un dernier indicateur : 62% des jeunes adultes déclarent avoir vu leurs premiers films pornographiques avant 15 ans, dont 11% avant 11 ans (3) !
Les plus jeunes peuvent être traumatisés par ce type de contenus tandis que les garçons plus âgés peuvent prendre ce qu’ils voient dans ces films comme des modèles à atteindre en termes de performances et de pratiques. Ce qui peut influencer négativement sur la construction de leur propres sexualité et sur leurs relations avec les jeunes femmes.
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(1) étude Ipsos sur les addictions, pour la Fondation pour l’innovation politique, la Fondation Gabriel Péri et le Fonds Actions Addictions, mars et avril 2018, http://www.fondapol.org/etude/les-addictions-chez-les-jeunes-14-24-ans-2
(2) idem

À L’Argentière-La Bessée (05), le vendredi 15 juin 2018, pour parler de « Jeux vidéos, smartphones, réseaux sociaux : comment aider nos enfants à en faire bon usage »

Le vendredi 15 juin 2018, je serai à L’Argentière-La Bessée (05) pour intervenir le matin devant les élèves de 5ème et 4ème du Collège les Giraudes et pour donner en fin d’après-midi une conférence tous publics sur le thème « Jeux vidéos, smartphones, réseaux sociaux : comment aider nos enfants à en faire bon usage ».

La conférence tous publics aura lieu à l’invitation du Centre SocioCulturel des Écrins de L’Argentière-La Bessée.

18H

Centre SocioCulturel des Écrins, Espace Jeunesse

05120 L’Argentière-La Bessée

 

Vendredi 6 avril 2018, à Cazères-sur-Garonne (31) pour intervenir devant collégiens et parents

Vendredi 6 avril 2018, je serai à Cazères-sur-Garonne (31) pour donner l’après-midi une conférence devant des collégiens sur le bon usage des nouvelles technologies et pour intervenir le soir devant les parents sur le thème « Comment aider nos enfants à faire bon usage des écrans ».

Ces conférences auront lieu à l’invitation de la Maison pour Tous de Cazères.

Conférence pour les parents : 

  • Vendredi 6 avril à 20h30 au Cinéma des Capucins (rue des Capucins, 31220 Cazères)
  • Réservation 05.61.90.20.72 / 5 €
  • Public : parents et toutes personnes concernées. Cette conférence, s’adressant exclusivement aux adultes, un espace lecture adapté et encadré à partir de 6 ans est prévu : RDV à l’accueil du cinéma à 20h !