Tous les articles par Jacques Henno

Independent journalist, speaker, writer focused on ICT / Journaliste, auteur et conférencier, spécialiste des nouvelles technologies.

Comment protéger nos enfants des contenus inappropriés sur Netflix

Vous avez souscrit à l’offre d’essai gratuit d’un mois de Netflix ou vous vous êtes abonnés à ce service de vidéos à la demande.


Sachez qu’une fois connecté à votre compte Netflix, vous ne serez jamais déconnecté automatiquement lorsque vous fermerez cette fenêtre Netflix sur votre ordinateur.

La personne suivante qui utilisera votre ordinateur (ce qui pourrait être le cas d’un de vos enfants) pourra donc taper Netflix dans un moteur de recherche et se retrouver directement sur la page d’accueil de Netflix.

Là, elle devra choisir entre un profil enfant et un profil adulte (saisie d’écran ci-dessous).

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Si elle clique sur le profil adulte, elle n’a aucun mot de passe à saisir et peut visionner un film comme Romance X (interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en France) ou un reportage comme A l’école du X, déconseillé au moins de 18 ans.

Capture d’écran 2014-10-08 à 11.32.46.pngCapture d’écran 2014-10-08 à 13.24.36.png


La solution : 
• sur ordinateur :Allez sur Netflix ; lorsque vous êtes sur votre compte, cliquez sur le petit triangle en haut à droite ; un menu apparaît ; cliquez sur « Se déconnecter de Netflix »

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Une nouvelle page apparaît. Cliquez sur « Continuer ».

Capture d’écran 2014-10-09 à 15.43.07.png

Vous êtes redirigé vers la page d’accueil générale de Netflix. Vous arriverez également sur cette page la prochaine fois que vous souhaiterez vous connectez à Netflix.
Si vous souhaitez à nouveau visionner des films ou des séries, cliquez sur « S’identifier » en haut à droite.

Capture d’écran 2014-10-09 à 15.43.29.png

Vous arriverez sur une nouvelle page où l’on vous demandera votre e-mail et votre mot de passe. 


Capture d’écran 2014-10-09 à 15.43.38.png
• Sur smartphone ou tablette :
Une fois que vous avez installé l’application Netflix sur votre smartphone ou votre tablette et que vous vous êtes connecté à votre compte, il n’y a plus moyen de se déconnecter (sauf à supprimer cette application de votre mobile). Vous devez verrouiller l’accès à votre téléphone ou à votre tablette par un code, que vous ne communiquerez pas à vos enfants.

Demain à Paris pour donner une conférence sur «Les nouvelles technologies au service des seniors engagés dans la vie associative »

Demain, mardi 14 octobre 2014, de 14H30 à 16H30 , je serai à Paris, à l’invitation de Réunica Domicile, pour donner une conférence sur le thème « Les nouvelles technologies au service des seniors engagés dans la vie associative (les sites Internet qui facilitent la vie d’une association) » :

• Travailler ensemble et à distance sur un document

• Organiser une visioconférence

• Gérer un agenda en ligne

• Mener un sondage ou une enquête de satisfaction

• Créer un blog, une page Facebook, un compte Twitter

• Réaliser des démarches administratives en ligne

• Lever des fonds grâce à des sites de crowdfunding (financement participatif)

• Respecter la législation

Réunica Domicile : 7 Cité Paradis, 75010 Paris, France

Inscription en ligne sur : http://ift.tt/1ijH3jN (la conférence est dans le paragraphe « lien social »)

Comment détecter les mensonges sur Internet

Les Echos du 7 octobre 2014

J’ai publié ce matin dans les Echos une enquête sur les moyens de lutter contre une des plaies du Web : les faux avis de consommateurs.

De nouvelles armes contre les faux avis du Net.

Comment garantir la véracité des avis de consommateurs postés sur Internet ? De nouvelles méthodes cherchent à associer algorithmes et « sagesse des foules ».
Pour en savoir plus : http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0203829474102-de-nouvelles-armes-contre-les-faux-avis-du-net-1050668.php?zETItfOvu28mqxo6.99

Le 11 décembre 2014, je donnerai une conférence à Labruguière (81) : "Internet, téléphone portable, Facebook : comment aider nos enfants et adolescents à utiliser au mieux ces outils"

Je serai le jeudi 11 décembre 2014, à 19h, au Centre Culturel Le Rond Point de Labruguière, pour donner une conférence destinée aux parents sur le thème « Internet, téléphone portable, Facebook : comment aider nos enfants et adolescents à utiliser au mieux ces outils » Cette conférence aura lieu à l’invitation de la MJC de Labruguière (http://ift.tt/1rRoom9) 19H Centre culturel Le Rond-Point 1, Place de l’Europe 81290 Labruguière 05 63 82 10 60 accueil-lerondpoint@labruguiere.fr http://ift.tt/1pwBrVv

Centre Culturel Le Rond Point, 1, Place de l’Europe, 81290 Labruguière

Le 11 décembre 2014, je donnerai une conférence à Labruguière (81) : « Internet, téléphone portable, Facebook : comment aider nos enfants et adolescents à utiliser au mieux ces outils »

Je serai le jeudi 11 décembre 2014, à 19h, au Centre Culturel Le Rond Point de Labruguière, pour donner une conférence destinée aux parents sur le thème « Internet, téléphone portable, Facebook : comment aider nos enfants et adolescents à utiliser au mieux ces outils » Cette conférence aura lieu à l’invitation de la MJC de Labruguière (http://ift.tt/1rRoom9) 19H Centre culturel Le Rond-Point 1, Place de l’Europe 81290 Labruguière 05 63 82 10 60 accueil-lerondpoint@labruguiere.fr http://ift.tt/1pwBrVv

Centre Culturel Le Rond Point, 1, Place de l’Europe, 81290 Labruguière

Editeurs de logiciels : la grosse galette des audits de licence

J’ai publié ce matin dans le quotidien Les Echos une enquête sur les indemnités, parfois astronomiques, que les éditeurs de logiciels infligent à leurs clients qui ne respectent pas les contrats de licences.

Certains éditeurs de logiciels infligeraient à leurs clients des amendes de plusieurs millions d’euros.Ils sanctionnent ainsi le non-respect des contrats de licences.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journalistes/index.php?id=1304&pQcS3YxBy6CHglxj.99 ou
http://po.st/M6vxI9

Trois inventions dues au hasard : le verre feuilleté, l'impression jet d'encre et le «scratch»

J’ai publié dans le quotidien Les Echos trois articles dans le cadre d’une série d’été consacrée aux inventions dues au hasard :

Le verre feuilleté, tombé de l’échelle
Edouard Benedictus rangeait son laboratoire quand il fit tomber un bocal. Sa découverte allait transformer l’industrie verrière.

Seringue et cafetière à l’origine du jet d’encre
La technologie de l’impression à jet d’encre fut découverte au même moment en Californie et au Japon.

Une promenade à l’origine du Velcro®

C’est en voulant ôter des chardons accrochés à ses habits que George de Mestral eut l’idée des célèbres fixations.

Trois inventions dues au hasard : le verre feuilleté, l’impression jet d’encre et le «scratch»

J’ai publié dans le quotidien Les Echos trois articles dans le cadre d’une série d’été consacrée aux inventions dues au hasard :

Le verre feuilleté, tombé de l’échelle
Edouard Benedictus rangeait son laboratoire quand il fit tomber un bocal. Sa découverte allait transformer l’industrie verrière.

Seringue et cafetière à l’origine du jet d’encre
La technologie de l’impression à jet d’encre fut découverte au même moment en Californie et au Japon.

Une promenade à l’origine du Velcro®

C’est en voulant ôter des chardons accrochés à ses habits que George de Mestral eut l’idée des célèbres fixations.

Pourquoi il faut apprendre aux enfants à bien paramétrer Facebook : demain, ce seront les données des autres qu'ils ne respecteront pas

Devenus adultes, les ados d’aujourd’hui travailleront peut-être dans l’analyse des données, un métier en plein essor. Si nous ne les aidons pas, maintenant, à faire respecter, sur Facebook, leur intimité et à respecter celle de leurs amis, ils risquent fort de ne pas acquérir de bons réflexes en termes de défense de la vie privée. Et de conserver ces comportements dans leur travail, où ils seront justement conduits à manipuler des données personnelles. Les conséquences pourraient être catastrophiques sur les libertés individuelles.


Adam D. I. Kramer, Jamie E. Guillory et Jeffrey T. Hancock – photos extraites de leurs profils Facebook ou Linkedin

Trois brillants trentenaires américains, Adam D. I. Kramer, «data scientist» (data scientifique ou chargé de modélisation des données) au service « Recherche » de Facebook, Jamie E. Guillory, chercheuse postdoctorale à l’université de San Francisco, et Jeffrey T. Hancock, professeur à l’université Cornell (Ithaca, état de New York), ont publié le 17 juin 2014 une étude intitulée « Preuve expérimentale de contagion émotionnelle à grande échelle par l’intermédiaire des réseaux sociaux » (« Experimental evidence of massive-scale emotional contagion through social networks »).

Ces trois titulaires d’un doctorat (en communication pour la jeune femme et en psychologie pour ses deux collègues) y affirment avoir modifié les contenus vus par 689 003 utilisateurs, consultant Facebook en anglais, du 11 au 18 janvier 2012 ; ils voulaient prouver que plus un internaute voyait de messages négatifs sur ce réseau, plus il aurait tendance à publier lui-même des messages négatifs ; inversement avec les messages positifs.

Les résultats de ce travail doivent être relativisés, puisque seulement 0,1% à 0,07% des internautes auraient modifié leur comportement. Mais sa révélation a, fort justement, suscité un tollé dans le monde entier : certes Facebook n’a rien à se reprocher sur le plan légal (1), mais avait-il le droit moral de manipuler ses utilisateurs ?

Voilà trois jeunes gens bardés de diplômes qui n’ont pas réfléchi aux conséquences de leurs agissements. Comment le pourraient-ils ? Voilà des années qu’ils dévoilent leur vie sur les réseaux sociaux : Jeffrey T. Hancock et Jamie E. Guillory utilisent Facebook depuis 2004, et Adam D. I. Kramer, depuis 2007.

Ils pourraient servir de cobayes pour une étude validant la prophétie que Mark Zuckberg, le fondateur de Facebook, fit en 2010 : « la vie privée n’est plus une norme sociale.» Comment des jeunes gens, à qui ce réseau social a fait perdre la notion même de vie privée, pour eux, mais aussi pour les autres – ce qui leur a donc fait ôter une grande partie de ce qui constitue le respect d’autrui-, pourraient-ils avoir des remords en manipulant les informations envoyées à des internautes ?

Voilà bien ce qui risque d’arriver si nous n’ouvrons pas les yeux de nos adolescents sur le modèle économique des sites Internet gratuits comme les réseaux sociaux (ils revendent nos données à des entreprises, sous formes de publicité) et si nous ne les sensibilisons pas au respect de la vie privée, entre autres en leur montrant comment paramétrer correctement leur profil Facebook : devenus adultes, s’ils travaillent sur des données personnelles, ils risquent de ne pas les estimer à leur juste valeur.

Or, ces données sont aussi précieuses que les êtres humains qu’elles représentent, puisqu’elles en constituent le « double numérique ».

Il est donc urgent de former les jeunes au respect des données : nombre d’entre eux vont devenir data scientist, comme Adam D. I. Kramer. On estime à un million le nombre de spécialistes de cette science qu’il va falloir former au cours des dix prochaines années dans le monde.

Nous vivons une « datafication (2) » de nos sociétés : bientôt tous les êtres humains, tous les objets produiront des données, par l’intermédiaire des capteurs dont ils seront équipés (un smartphone, par exemple, contient plusieurs capteurs permettant de suivre son propriétaire quasiment à la trace).

Schématiquement, on peut dire que l’analyse de cette quantité d’informations incroyables à laquelle l’humanité a désormais accès, constitue ce que l’on appelle le « Big Data » ; l’objectif du « Big Data » étant de trouver, au sein de ces données, des corrélations (des règles), qui vont expliquer des phénomènes jusqu’ici mystérieux. Puis de s’en servir pour réaliser des prédictions : quel traitement va le mieux marcher sur tel malade ? quelle pièce sur tel modèle d’avion assemblé telle année dans telle usine présente un risque de « casser » ? ou qui a le plus de chance de voter pour tel candidat (3) ?

Voici ce qu’a répondu Stéphane Mallat, 50 ans, mathématicien, professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Paris, lorsque j’ai demandé si les scientifiques n’avaient pas l’impression, avec le Big Data, de jouer avec le feu :«[…] un outil scientifique, on le sait très bien, on peut l’utiliser à des objectifs qui peuvent être complètement différents. Une roue, ça peut servir à faire un char de guerre tout comme à transporter de la nourriture. C’est absolument clair que les outils de Big Data peuvent avoir des effets nocifs de surveillance et il faut pouvoir le contrôler, donc là, c’est à la société d’établir des règles et surtout d’abord de comprendre la puissance pour pouvoir adapter la législation, les règles à l’éthique. A partir de là, en même temps, il faut bien réaliser qu’avec ces outils, on est capable de potentiellement considérablement améliorer la médecine, notamment en définissant des cures qui ne sont plus adaptées à un groupe de population, mais à une personne en fonction de son génome de son mode de vie.[…] Donc ce que je pense, c’est que c’est un outil extraordinairement riche et ensuite, c’est à nous tous en termes de société de s’assurer qu’il est utilisé à bon escient. (4) »

Commençons par éduquer nos ados au respect de leur propre vie privée.

___
(1)  La Politique d’utilisation des données de Facebook précise « […] nous pouvons utiliser les informations que nous recevons à votre sujet : […] pour des opérations internes, dont le dépannage, l’analyse de données, les tests, la recherche et l’amélioration des services.»
(2) Victor Mayer-Schönberger, Kenneth Cukier, « Big Data A revolution that will transform how we live, work and think», Hougthon Mifflin Harcourt, Boston New York,  2013 p. 15
(3) voir mon livre  « Silicon Valley / Prédateurs Vallée ? Comment Apple, Facebook, Google et les autres s’emparent de nos données »
(4) le phénomène Big Data, Les fondamentales (CNRS), La Sorbonne, 15 novembre 2013, à réécouter sur http://ift.tt/1snUCUo (je pose ma question 1H05 après le début du débat).

Pourquoi il faut apprendre aux enfants à bien paramétrer Facebook : demain, ce seront les données des autres qu’ils ne respecteront pas

Devenus adultes, les ados d’aujourd’hui travailleront peut-être dans l’analyse des données, un métier en plein essor. Si nous ne les aidons pas, maintenant, à faire respecter, sur Facebook, leur intimité et à respecter celle de leurs amis, ils risquent fort de ne pas acquérir de bons réflexes en termes de défense de la vie privée. Et de conserver ces comportements dans leur travail, où ils seront justement conduits à manipuler des données personnelles. Les conséquences pourraient être catastrophiques sur les libertés individuelles.


Adam D. I. Kramer, Jamie E. Guillory et Jeffrey T. Hancock – photos extraites de leurs profils Facebook ou Linkedin

Trois brillants trentenaires américains, Adam D. I. Kramer, «data scientist» (data scientifique ou chargé de modélisation des données) au service « Recherche » de Facebook, Jamie E. Guillory, chercheuse postdoctorale à l’université de San Francisco, et Jeffrey T. Hancock, professeur à l’université Cornell (Ithaca, état de New York), ont publié le 17 juin 2014 une étude intitulée « Preuve expérimentale de contagion émotionnelle à grande échelle par l’intermédiaire des réseaux sociaux » (« Experimental evidence of massive-scale emotional contagion through social networks »).

Ces trois titulaires d’un doctorat (en communication pour la jeune femme et en psychologie pour ses deux collègues) y affirment avoir modifié les contenus vus par 689 003 utilisateurs, consultant Facebook en anglais, du 11 au 18 janvier 2012 ; ils voulaient prouver que plus un internaute voyait de messages négatifs sur ce réseau, plus il aurait tendance à publier lui-même des messages négatifs ; inversement avec les messages positifs.

Les résultats de ce travail doivent être relativisés, puisque seulement 0,1% à 0,07% des internautes auraient modifié leur comportement. Mais sa révélation a, fort justement, suscité un tollé dans le monde entier : certes Facebook n’a rien à se reprocher sur le plan légal (1), mais avait-il le droit moral de manipuler ses utilisateurs ?

Voilà trois jeunes gens bardés de diplômes qui n’ont pas réfléchi aux conséquences de leurs agissements. Comment le pourraient-ils ? Voilà des années qu’ils dévoilent leur vie sur les réseaux sociaux : Jeffrey T. Hancock et Jamie E. Guillory utilisent Facebook depuis 2004, et Adam D. I. Kramer, depuis 2007.

Ils pourraient servir de cobayes pour une étude validant la prophétie que Mark Zuckberg, le fondateur de Facebook, fit en 2010 : « la vie privée n’est plus une norme sociale.» Comment des jeunes gens, à qui ce réseau social a fait perdre la notion même de vie privée, pour eux, mais aussi pour les autres – ce qui leur a donc fait ôter une grande partie de ce qui constitue le respect d’autrui-, pourraient-ils avoir des remords en manipulant les informations envoyées à des internautes ?

Voilà bien ce qui risque d’arriver si nous n’ouvrons pas les yeux de nos adolescents sur le modèle économique des sites Internet gratuits comme les réseaux sociaux (ils revendent nos données à des entreprises, sous formes de publicité) et si nous ne les sensibilisons pas au respect de la vie privée, entre autres en leur montrant comment paramétrer correctement leur profil Facebook : devenus adultes, s’ils travaillent sur des données personnelles, ils risquent de ne pas les estimer à leur juste valeur.

Or, ces données sont aussi précieuses que les êtres humains qu’elles représentent, puisqu’elles en constituent le « double numérique ».

Il est donc urgent de former les jeunes au respect des données : nombre d’entre eux vont devenir data scientist, comme Adam D. I. Kramer. On estime à un million le nombre de spécialistes de cette science qu’il va falloir former au cours des dix prochaines années dans le monde.

Nous vivons une « datafication (2) » de nos sociétés : bientôt tous les êtres humains, tous les objets produiront des données, par l’intermédiaire des capteurs dont ils seront équipés (un smartphone, par exemple, contient plusieurs capteurs permettant de suivre son propriétaire quasiment à la trace).

Schématiquement, on peut dire que l’analyse de cette quantité d’informations incroyables à laquelle l’humanité a désormais accès, constitue ce que l’on appelle le « Big Data » ; l’objectif du « Big Data » étant de trouver, au sein de ces données, des corrélations (des règles), qui vont expliquer des phénomènes jusqu’ici mystérieux. Puis de s’en servir pour réaliser des prédictions : quel traitement va le mieux marcher sur tel malade ? quelle pièce sur tel modèle d’avion assemblé telle année dans telle usine présente un risque de « casser » ? ou qui a le plus de chance de voter pour tel candidat (3) ?

Voici ce qu’a répondu Stéphane Mallat, 50 ans, mathématicien, professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Paris, lorsque j’ai demandé si les scientifiques n’avaient pas l’impression, avec le Big Data, de jouer avec le feu :«[…] un outil scientifique, on le sait très bien, on peut l’utiliser à des objectifs qui peuvent être complètement différents. Une roue, ça peut servir à faire un char de guerre tout comme à transporter de la nourriture. C’est absolument clair que les outils de Big Data peuvent avoir des effets nocifs de surveillance et il faut pouvoir le contrôler, donc là, c’est à la société d’établir des règles et surtout d’abord de comprendre la puissance pour pouvoir adapter la législation, les règles à l’éthique. A partir de là, en même temps, il faut bien réaliser qu’avec ces outils, on est capable de potentiellement considérablement améliorer la médecine, notamment en définissant des cures qui ne sont plus adaptées à un groupe de population, mais à une personne en fonction de son génome de son mode de vie.[…] Donc ce que je pense, c’est que c’est un outil extraordinairement riche et ensuite, c’est à nous tous en termes de société de s’assurer qu’il est utilisé à bon escient. (4) »

Commençons par éduquer nos ados au respect de leur propre vie privée.

___
(1)  La Politique d’utilisation des données de Facebook précise « […] nous pouvons utiliser les informations que nous recevons à votre sujet : […] pour des opérations internes, dont le dépannage, l’analyse de données, les tests, la recherche et l’amélioration des services.»
(2) Victor Mayer-Schönberger, Kenneth Cukier, « Big Data A revolution that will transform how we live, work and think», Hougthon Mifflin Harcourt, Boston New York,  2013 p. 15
(3) voir mon livre  « Silicon Valley / Prédateurs Vallée ? Comment Apple, Facebook, Google et les autres s’emparent de nos données »
(4) le phénomène Big Data, Les fondamentales (CNRS), La Sorbonne, 15 novembre 2013, à réécouter sur http://ift.tt/1snUCUo (je pose ma question 1H05 après le début du débat).