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Bientôt, plus rien n'empêchera la réquisition des fichiers européens par les autorités américaines

Bientôt, plus rien n’empêchera la réquisition des fichiers européens par les autorités américaines

Dans son édition du 28 juin, le New York Times a révélé que les Etats-Unis et l’Union Européenne négociaient un accord global sur l’utilisation des données personnelles pour la lutte contre le terrorisme. Ces discussions, commencées en février 2007, font suite à plusieurs scandales : le chantage que l’administration Bush avait opéré, au lendemain des attentats du 11 septembre, sur les compagnies aériennes européennes pour qu’elles lui communiquent les données de leurs passagers (http://livretousfiches.xwiki.com/xwiki/bin/view/Main.NouveauCoupDeForceAmericainSurLeTransfertDesDonneesDesPassagers/); et la réquisition, par les mêmes autorités américaines, des données sur les transferts d’argent transitant par le réseau bancaire Swift (http://livretousfiches.xwiki.com/xwiki/bin/view/Main/WashingtonEspionneLesTransactionsFinancieres). L’accord en cours de négociation donnerait un cadre légal aux transferts des données détenues par des entreprises, de part et d’autre de l’Atlantique, aux administrations américaine ou européenne, pour les aider à lutter contre le terrorisme. Ces données pourront être de tous ordres : relevés de cartes bancaires, historiques de voyages, sites internet visités… Les Etats-Unis, qui sont beaucoup plus en avance que l’Union Européenne pour l’utilisation des fichiers informatiques dans le cadre de l’anti-terrorisme, vont ainsi gagner du temps et de l’argent : ils pourront faire référence à ce cadre légal lorsqu’ils demanderont à une entreprise de lui transférer ses fichiers. Laquelle ne pourra donc plus s’opposer à cette réquisition : quelques sociétés européennes hésitaient encore avant de remettre leurs bases de données aux autorités américaines, car le droit européen interdit de tels transferts (normalement, en Europe, un fichier conçu pour une application commerciale bien précise, ne peut être utilisé à d’autres fins, en particuliers sécuritaires). Un des derniers points en suspens est la possibilité qu’auront – ou n’auront pas – les Européens à porter plainte contre le gouvernement de Washington si une erreur de profilage commise par une agence américaine qui aurait utilisé ces données, entraînait un préjudice : par exemple, ne pas pouvoir monter dans un avion en partance pour les Etats-Unis, ou être refoulé à leur arrivée sur le sol américain. En Europe, pour ce genre de problème, il est possible de porter plainte auprès des organismes en charge de la protection de la vie privée (comme, par exemple, la Cnil, en France). Ce type d’organisation n’existe pas aux Etats-Unis.

Source : Charlie Savage, U.S. and Europe Near Agreement on Private Data, New York Times, June 28, 2008 (http://www.nytimes.com/2008/06/28/washington/28privacy.html)

L’"antimatière" au service de la lutte contre la prolifération nucléaire

Centrale nucléaire de San Onofre, en Californie où un premier prototype de « mini-détecteur » d’antineutrinos, fonctionne depuis 2003.

Algérie, Malaisie, Philippines… la liste des pays qui envisagent de construire des centrales nucléaires pour satisfaire leurs besoins en électricité s’allonge tous les mois ou presque. Et avec elle, grandissent les risques de prolifération nucléaire.

En effet, les barres de combustible qui servent de « carburant » aux centrales nucléaires contiennent de l’uranium 235 – le principal matériau fissible – et de l’uranium 238. Or une fois ces barres irradiées, l’uranium 238 se transforme peu à peu en uranium 239, qui, à son tour, dégénère en plutonium 239. Une fois récupéré, ce plutonium peut servir à la construction de bombes atomiques.

Une des pistes explorées pour confondre les Etats indélicats qui détourneraient le plutonium généré par leurs centrales nucléaires « civiles » est la détection des antineutrinos. Le Lawrence Livermore National Laboratory et le Sandia National Laboratories, deux des laboratoires de recherches du DOE (Department of Energy), le ministère américain en charge de tout ce qui touche au nucléaire, travaillent, par exemple, à la mise au point d’un détecteur d’antineutrinos pour contrôler l’activité des réacteurs civils. Les neutrinos (petits neutres) sont des particules élémentaires de charge électrique neutre et de masse quais nulle qui apparaissent lors d’un certain type de dégagement de radioactivité (désintégration des neutrons libres). Dans la nature, de telles réactions se produisent dans les objets cosmiques, les étoiles, etc. Les neutrinos furent « inventés » en 1930 par un physicien suisse d’origine autrichienne, Wolfgang Pauli, pour expliquer certaines anomalies constatées dans la radioactivité. L’existence des neutrinos et de leurs antiparticules, les antineutrinos, fut confirmée expérimentalement dans les années cinquante, lorsque deux Américains, Clyde Cowan et Frederick Reines, détectèrent ces particules près du réacteur nucléaire de Savannah River, en Caroline du Sud : chaque seconde, 1 000 milliards de milliards d’antineutrinos sortent du cœur d’une centrale nucléaire ! Pour ces recherches, Cowan et Reines reçurent le prix Nobel de physique en 1995.
Jusqu’ici les détecteurs d’antineutrinos pesaient des centaines de tonnes et étaient surtout utilisés en astrophysique. Pourtant, les chercheurs du DOE ont réussi à mettre au point un « petit détecteur » d’antineutrinos, de deux mètres sur trois et d’une tonne au total, capable de capter la quantité de ces particules émise par une centrale nucléaire, avec une marge d’erreur de 1%. Il permet d’estimer la quantité de plutonium produite dans le cœur du réacteur. Et, en recoupant ce chiffre avec les déclarations de l’opérateur, de repérer un éventuel détournement de plutonium à des fins militaires.
Principes de base ? On l’a dit, les barres de combustible qui servent de « carburant » aux centrales nucléaires contiennent de l’uranium 235 – le principal matériau fissible – et de l’uranium 238. Une fois ces barres irradiées, l’uranium 238 qu’elles contiennent se transforme peu à peu en uranium 239, qui, à son tour, dégénère en plutonium 239. Or le plutonium 239 émet moins d’antineutrinos que l’uranium 235. Résultat : plus le combustible reste longtemps dans le cœur de la centrale, plus il se charge en plutonium et moins il émet d’antineutrinos. Pour un réacteur à eau pressurisée d’une puissance thermique de 3 800 mégawatts, la quantité d’antineutrinos baisse ainsi de 6% en un an. Ce qui correspond à la production de 200 kilos de plutonium. Une autre caractéristique intéressante des antineutrinos émis par le plutonium 239 est d’être moins énergétiques que ceux relâchés par l’uranium 235. Connaître la proportion « antineutrinos très énergétiques/antineutrinos moins énergétiques » permet donc également d’évaluer la quantité de plutonium produite par le réacteur.
Un premier prototype de « mini-détecteur » d’antineutrinos, fonctionne depuis 2003 sous la plus importante centrale californienne, San Onofre, à 25 mètres du cœur du réacteur et à 17 mètres de profondeur (pour ne pas être perturbé par le rayonnement cosmique). Il est constitué de quatre réservoirs en acier inoxydable remplis d’un scintillateur liquide. Ce produit contient plein de protons et est constellé d’atomes de gadolinium. Quand un antineutrino rencontre un proton, ils créent un positron et un flash de photons ; une fraction de nanoseconde plus tard, un autre éclair survient quand le positron heurte un électron ; et après 30 microsecondes supplémentaires, un dernier flash résulte de la capture du neutron restant par un noyau de gadolinium. Ces émissions de lumières sont repérées par des tubes photomultiplicateurs situés au-dessus du scintillateur et forment une signature caractéristique non seulement de la quantité d’antineutrinos émis par le réacteur, mais également de l’énergie dégagée par ces antineutrinos.

Une expérience similaire devait démarrer à la centrale de Chooz, dans les Ardennes françaises. A terme, ce sont 400 réacteurs nucléaires civils installés dans le monde dont la production de plutonium pourrait être ainsi surveillée grâce aux antineutrinos.
Source : http://www.sciam.com/article.cfm?id=to-catch-a-plutonium-thief-try-antineutrinos

L'"antimatière" au service de la lutte contre la prolifération nucléaire

Centrale nucléaire de San Onofre, en Californie où un premier prototype de « mini-détecteur » d’antineutrinos, fonctionne depuis 2003.

Algérie, Malaisie, Philippines… la liste des pays qui envisagent de construire des centrales nucléaires pour satisfaire leurs besoins en électricité s’allonge tous les mois ou presque. Et avec elle, grandissent les risques de prolifération nucléaire.

En effet, les barres de combustible qui servent de « carburant » aux centrales nucléaires contiennent de l’uranium 235 – le principal matériau fissible – et de l’uranium 238. Or une fois ces barres irradiées, l’uranium 238 se transforme peu à peu en uranium 239, qui, à son tour, dégénère en plutonium 239. Une fois récupéré, ce plutonium peut servir à la construction de bombes atomiques.

Une des pistes explorées pour confondre les Etats indélicats qui détourneraient le plutonium généré par leurs centrales nucléaires « civiles » est la détection des antineutrinos. Le Lawrence Livermore National Laboratory et le Sandia National Laboratories, deux des laboratoires de recherches du DOE (Department of Energy), le ministère américain en charge de tout ce qui touche au nucléaire, travaillent, par exemple, à la mise au point d’un détecteur d’antineutrinos pour contrôler l’activité des réacteurs civils. Les neutrinos (petits neutres) sont des particules élémentaires de charge électrique neutre et de masse quais nulle qui apparaissent lors d’un certain type de dégagement de radioactivité (désintégration des neutrons libres). Dans la nature, de telles réactions se produisent dans les objets cosmiques, les étoiles, etc. Les neutrinos furent « inventés » en 1930 par un physicien suisse d’origine autrichienne, Wolfgang Pauli, pour expliquer certaines anomalies constatées dans la radioactivité. L’existence des neutrinos et de leurs antiparticules, les antineutrinos, fut confirmée expérimentalement dans les années cinquante, lorsque deux Américains, Clyde Cowan et Frederick Reines, détectèrent ces particules près du réacteur nucléaire de Savannah River, en Caroline du Sud : chaque seconde, 1 000 milliards de milliards d’antineutrinos sortent du cœur d’une centrale nucléaire ! Pour ces recherches, Cowan et Reines reçurent le prix Nobel de physique en 1995.
Jusqu’ici les détecteurs d’antineutrinos pesaient des centaines de tonnes et étaient surtout utilisés en astrophysique. Pourtant, les chercheurs du DOE ont réussi à mettre au point un « petit détecteur » d’antineutrinos, de deux mètres sur trois et d’une tonne au total, capable de capter la quantité de ces particules émise par une centrale nucléaire, avec une marge d’erreur de 1%. Il permet d’estimer la quantité de plutonium produite dans le cœur du réacteur. Et, en recoupant ce chiffre avec les déclarations de l’opérateur, de repérer un éventuel détournement de plutonium à des fins militaires.
Principes de base ? On l’a dit, les barres de combustible qui servent de « carburant » aux centrales nucléaires contiennent de l’uranium 235 – le principal matériau fissible – et de l’uranium 238. Une fois ces barres irradiées, l’uranium 238 qu’elles contiennent se transforme peu à peu en uranium 239, qui, à son tour, dégénère en plutonium 239. Or le plutonium 239 émet moins d’antineutrinos que l’uranium 235. Résultat : plus le combustible reste longtemps dans le cœur de la centrale, plus il se charge en plutonium et moins il émet d’antineutrinos. Pour un réacteur à eau pressurisée d’une puissance thermique de 3 800 mégawatts, la quantité d’antineutrinos baisse ainsi de 6% en un an. Ce qui correspond à la production de 200 kilos de plutonium. Une autre caractéristique intéressante des antineutrinos émis par le plutonium 239 est d’être moins énergétiques que ceux relâchés par l’uranium 235. Connaître la proportion « antineutrinos très énergétiques/antineutrinos moins énergétiques » permet donc également d’évaluer la quantité de plutonium produite par le réacteur.
Un premier prototype de « mini-détecteur » d’antineutrinos, fonctionne depuis 2003 sous la plus importante centrale californienne, San Onofre, à 25 mètres du cœur du réacteur et à 17 mètres de profondeur (pour ne pas être perturbé par le rayonnement cosmique). Il est constitué de quatre réservoirs en acier inoxydable remplis d’un scintillateur liquide. Ce produit contient plein de protons et est constellé d’atomes de gadolinium. Quand un antineutrino rencontre un proton, ils créent un positron et un flash de photons ; une fraction de nanoseconde plus tard, un autre éclair survient quand le positron heurte un électron ; et après 30 microsecondes supplémentaires, un dernier flash résulte de la capture du neutron restant par un noyau de gadolinium. Ces émissions de lumières sont repérées par des tubes photomultiplicateurs situés au-dessus du scintillateur et forment une signature caractéristique non seulement de la quantité d’antineutrinos émis par le réacteur, mais également de l’énergie dégagée par ces antineutrinos.

Une expérience similaire devait démarrer à la centrale de Chooz, dans les Ardennes françaises. A terme, ce sont 400 réacteurs nucléaires civils installés dans le monde dont la production de plutonium pourrait être ainsi surveillée grâce aux antineutrinos.
Source : http://www.sciam.com/article.cfm?id=to-catch-a-plutonium-thief-try-antineutrinos

Protection des enfants : Google peut mieux faire… / Google Safe Search must be improved

En juillet 2007, pour écrire « Les 90 questions que tous les parents se posent », j’avais testé l’efficacité des outils de filtrage proposés par les moteurs de recherche. Après avoir activé ces filtres au « maximum », c’est-à-dire, après avoir coché l’option la plus stricte possible (filtrage du maximum de résultats à caractère pornographique : pages Web, images et vidéos), j’avais tapé « sexe » comme terme de recherche sur Google, Live Search (Microsoft) et Yahoo !.
Sur Google, je n’avais pas trouvé de contenu à caractère pornographique parmi les dix premières pages de résultats. En revanche, dès la première page, deux publicités inappropriées étaient apparues : “XXX : entre filles. Si tu es une Femme qui aime les Femmes, rejoins nous. Accès Libre www.XXX.com ». Et “Belles Femmes Video www.XXX.com Live Gratuit Chat webcam Show privés X très chauds.” Réponse de Google France : “[…] Nos filtres reposent sur une technologie qui leur permet de s’affiner au fur et à mesure des réclamations de nos utilisateurs; ainsi, lorsque nous sommes contactés par l’intermédiaire de cette page, nous vérifions le site en question et prenons toute mesure utile pour que ce site n’apparaisse plus lorsque la fonction « Safe Search » est activée. Nous vous invitons par conséquent à nous faire part de votre objection en utilisant ce formulaire. »
Live Search, n’avait affiché aucun résultat, mais ce commentaire : “La recherche sexe est susceptible d’afficher du contenu à caractère sexuel. Aucun résultat n’a été affiché parce que votre paramètre de recherche sécurisée est réglé sur Strict. Pour obtenir des résultats avec la recherche actuelle, modifiez votre paramètre de recherche sécurisée.”
Sur Yahoo!, je n’avais pas trouvé de contenu à caractère pornographique parmi les dix premières pages de résultats. Mais, comme pour Google, dès la première page, trois publicités inappropriées étaient visibles : “sexe lui www.XXX.com – + De 70 000 annonces F, H Couples Description, photo, dialogue direct” ; “Rencontre Sexe Gay www.XXX.com – Dialogue direct entre gays 24h/24 Rencontres : + de 40 000 inscrits” et “Conversation vidéo érotique gratuite www.XXX.com – Les mannequins les plus sexys du monde sont exclusivement sur XXX.com.”
Contacté, Yahoo! avait fini par répondre, après quelques hésitations : « Nous avons fait part de vos remarques à Christophe Parcot, directeur général Yahoo France et vice-président Europe du Sud. Celui-ci a pris la décision de ne plus afficher de lien sponsorisé adulte quand le filtre est activé. »
Un an plus tard, rien n’a changé pour Google. Elles ont même empiré… Voici, ci-dessous, les saisies d’écran du test que j’ai effectué ce matin sur Google, Live Search et Yahoo! (cliquez sur les photos pour les agrandir).
Google continue à afficher une publicité pour un site adulte : « Films torrides gratuit Offre sans engagement réservée aux 1 000 premiers inscrits www.XXX.net ». Pire, dans la première page de résultat, on trouve désormais un lien vers un site pour adultes : « Chat SeXe avec webcam – XXX.com Le salon de chat sexe avec webcam de XXX – cam to cam hot entre membres ! (interdits aux mineurs) www.XXX.com/chat-sexe/ ».
Live Search continue à n’afficher aucun résultat.
Yahoo! a plus que tenu promesse, puisque le mot « sexe », cette fois, ne débouche sur aucun résultat, comme sur Live Search.
(J’ai envoyé un e-mail aux représentants de Google France, pour leur donner la possibilité de s’exprimer sur ce sujet. Dès réception, leur réponse sera publiée).

English When preparing the book « The 90 questions all parents are asking themselves about mobile phone, Internet, video games… », in July 2007, I tested the Filtering tools of Google, Microsoft Live Search and Yahoo! After having chosen the strict filtering option (Filter both explicit text and explicit images) I entered « sexe » (French word for « sex ») in Google, Live Search and Yahoo!. Live Search returned no result. Google and Yahoo! returned pages of results, but I didn’t find any objectionable content. But both Google and Yahoo! displayed sponsored links for adult web sites.
I sent an e-mail to the PR specialists of Google and Yahoo!
Google answered it did its best to keep SafeSearch as up-to-date and comprehensive as possible. « If you find websites containing offensive content in your results, please contact us. »
Quite quickly, Yahoo! undertook to change its filtering process and to display no more « Adult » sponsored link when the strict filtering option is activated.
Today I repeated the exact same test. The situation has not been evolving for a year. You will find below 3 snapshots of the test I made this morning. I entered « sexe » on Google, Live Search and Yahoo!. The results speak by themselves. Click on the pictures to enlarge them. The first snapshot is from Google: please note the sponsored link proposed by Google and the fourth result of the search, both for Adult contend.
(I have asked Google PR specialists to comment this text; their answer will be published asap).

Google

Live search (Microsoft)

Yahoo!


La Cnil aurait-elle 4 ans de retard ?

Depuis quelques mois Alex Türk, le président de la Cnil (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) s’inquiète du fichage général qui menace les sociétés occidentales.

Pour expliquer le manque de réaction des populations, il utilise volontiers la métaphore de la grenouille ébouillantée* : pour l’instant, tout va bien, nous ne nous inquiétons pas de l’augmentation considérable des bases de données qui collectent des informations sur nous. Un peu comme une grenouille plongée dans une eau dont on élèverait progressivement la température, jusqu’à ce qu’elle finisse ébouillantée !

On peut cependant se demander si le président de la Cnil ne réagit pas avec quatre ans de retard. Voilà en effet plusieurs années que les Britanniques ont tiré le signal d’alarme. En août 2004, l’équivalent anglais d’Alex Türk, Richard Thomas s’inquiétait déjà du fichage ambiant.

Voici ce que j’ai écris à ce sujet dans Tous Fichés :

« Le danger existe » de voir la Grande-Bretagne devenir « une société sous surveillance » s’émeut Richard Thomas, Information Commissionner, l’équivalent du président de la Cnil française. « Je ne veux pas tomber dans la paranoïa, mais certains de mes homologues en Espagne ou en Europe de l’Est ont vu lors du siècle précédent ce qui peut arriver quand un gouvernement devient trop puissant et possède trop d’informations sur ses citoyens**», rappelle-t-il, faisant allusion au régime de Franco en Espagne et à la Stasi de l’ex-Allemagne de l’Est.

  • voir :

• le débat que j’ai animé en décembre 2007 à Lille : http://livretousfiches.xwiki.com/xwiki/bin/view/Main/UneConferenceAEcouterEnLigneServiceslibertesDemaintousFiches

•un billet de Luc Bronner dans le Monde daté d’hier : http://abonnes.lemonde.fr/archives/article/2008/07/07/les-fichiers-policiers-et-la-grenouille-ebouillantee-par-luc-bronner_1067157_0.html

    • « Le danger existe » de voir la Grande-Bretagne devenir « une société sous surveillance », Le Monde, avec AFP, 21.08.04

L’Europe tentée par Big Brother : le cas suédois

De plus en plus de pays européens adoptent, au nom de la lutte contre le terrorisme, des lois « Big Brother ». L’exemple le plus abouti demeure pour l’instant la Suède qui a voté en juin dernier une loi dite « Fra law » (ou « Lex Orwell », pour ses détracteurs). Le Fra est le service d’écoutes du ministère de la Défense suédois. Selon cette loi, le Fra va embaucher des dizaines de personnes pour intercepter toutes les communications (téléphone, fax, email…) venant et à destination de l’étranger. Le trafic électronique passera à travers des bornes qui équiperont tout le pays et sur lesquelles les services d’écoutes se brancheront pour récupérer les données échangées.

Les grandes oreilles suédoises seront dotées de logiciels de filtrage qui réagiront à des mots-clés. Normalement, ce dispositif ne concerne que les échanges avec l’étranger. Ses opposants craignent qu’il ne puisse également être utilisé contre les Suédois.

Tragique coïncidence : le gouvernement suédois vient d’annoncer qu’il va payer 3 millions de couronnes suédoises (319 444 euros) de dommages et intérêts à un ressortissant égyptien arrêté en Suède en 2001. Soupçonné de préparer des attentats terroristes, Mohammed Alzery avait été remis à des agents de la CIA américaine, expulsé et transféré en Egypte où il aurait été torturé. Il avait été relâché en 2003 par le gouvernement égyptien, qui n’avait trouvé aucune charge à retenir contre lui. Comme quoi un gouvernement démocratique peut facilement accuser par erreur une personne de terrorisme. (sources : Le Monde du 19 juin 2008 http://abonnes.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ARCHIVES/archives.cgi?ID=1b50f518997c8da62ecdbcccfaf14fab1c3c76b7761843d7 et le New York Times du 3 juillet 2008 http://www.nytimes.com/aponline/world/AP-Sweden-Exonerated-Suspect.html )

L'Europe tentée par Big Brother : le cas suédois

De plus en plus de pays européens adoptent, au nom de la lutte contre le terrorisme, des lois « Big Brother ». L’exemple le plus abouti demeure pour l’instant la Suède qui a voté en juin dernier une loi dite « Fra law » (ou « Lex Orwell », pour ses détracteurs). Le Fra est le service d’écoutes du ministère de la Défense suédois. Selon cette loi, le Fra va embaucher des dizaines de personnes pour intercepter toutes les communications (téléphone, fax, email…) venant et à destination de l’étranger. Le trafic électronique passera à travers des bornes qui équiperont tout le pays et sur lesquelles les services d’écoutes se brancheront pour récupérer les données échangées.

Les grandes oreilles suédoises seront dotées de logiciels de filtrage qui réagiront à des mots-clés. Normalement, ce dispositif ne concerne que les échanges avec l’étranger. Ses opposants craignent qu’il ne puisse également être utilisé contre les Suédois.

Tragique coïncidence : le gouvernement suédois vient d’annoncer qu’il va payer 3 millions de couronnes suédoises (319 444 euros) de dommages et intérêts à un ressortissant égyptien arrêté en Suède en 2001. Soupçonné de préparer des attentats terroristes, Mohammed Alzery avait été remis à des agents de la CIA américaine, expulsé et transféré en Egypte où il aurait été torturé. Il avait été relâché en 2003 par le gouvernement égyptien, qui n’avait trouvé aucune charge à retenir contre lui. Comme quoi un gouvernement démocratique peut facilement accuser par erreur une personne de terrorisme. (sources : Le Monde du 19 juin 2008 http://abonnes.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ARCHIVES/archives.cgi?ID=1b50f518997c8da62ecdbcccfaf14fab1c3c76b7761843d7 et le New York Times du 3 juillet 2008 http://www.nytimes.com/aponline/world/AP-Sweden-Exonerated-Suspect.html )

What is the "Kids Safety in the Digital Worlds" Network?

The purpose of this network is to link together all people around the world wanting to share information in order to improve the safety of our children in the Digital Worlds (the Internet -accessed either through a computer or a mobile phone-, video games, virtual worlds…).

Keeping kids safe in the Digital Worlds is a very ambitious task — bigger than any single government, company or family can achieve alone.

All children in the world are affected by these dangers.

That’s why all positive and productive input from around the world is welcome: medias, educators, national governments, law enforcement authorities worldwide, global or regional organizations, child safety organizations and technology companies.

The Digital Worlds can bring content of great value to the lives of our kids. For example, the Internet provides immense quantities of useful information.

But the Digital Worlds, as the reflects of human activities in the real world, can be the places of unwanted encounters. A child, who isn’t seeking objectionable content, can come across it inadvertently or someone may deliberately force such content on him.

Keeping kids safe involves at least four levels of action:

• education for families to increase their awareness about online child safety and to teach best practices for safe surfing.

• education for children to help them get the media literacy skills they need to use the Digital Worlds responsibly.

• support for law enforcement.

• empowering technology tools that allow parents to limit what digital content their children can discover. Internet, video game and mobile phone companies need to continue to empower parents and kids with tools and resources that help put them in control of their digital experiences and make web surfing, instant messaging, video gaming and mobile phoning safer.

Quatre conseils pour bien utiliser son navigateur GPS sur la route des vacances

Vous partez en vacances et vous utilisez un navigateur GPS pour vous rendre en voiture sur votre lieu de villégiature ?

Voici quatre conseils que donne la Prévention Routière pour bien utiliser son GPS en voiture :

• toujours programmer le navigateur GPS à l’arrêt ;

• ne pas regarder l’appareil, mais suivre ses indications vocales ;

• mettre régulièrement à jour les cartes du GPS pour éviter les erreurs de navigation ;

• donner la priorité absolue aux informations données par la signalisation routière.

Lire également l’article que j’ai rédigé pour Vnunet.fr au sujet de l’impact des navigateurs GPS sur le comportement des conducteurs.

Départ de Bill Gates [2] Les débuts de la saga Microsoft : du Basic au Net

1975 : Premier programme
Une firme texane, Mits, commercialise le premier ordinateur grand public (la machine est vendue en kit). Bill Gates et Paul Allen lui vendent Microsoft Basic un langage de programmation dérivé du Basic (“ Beginner’s All-purpose Symbolic Instruction Code ”, Langage multi-usage pour débutant). Forts de ce succès, ils quittent Harvard pour se consacrer à un nouveau business auquel personne ne croit encore : les logiciels de micro-informatique.

1977 : Création de la société Microsoft
L’association entre Paul Allen et Bill Gates devient officielle. Les deux jeunes gens fondent la firme Micro-soft, (avec un trait d’union) au Nouveau-Mexique, près du siège social de Mits. Ils commercialisent leur Basic auprès d’autres fabricants d’ordinateurs, notamment Commodore (disparu depuis). L’entreprise emploie 9 salariés et réalise 2,3 millions de francs de chiffre d’affaires.

1979 : Implantation à Seattle
Bill et Paul déménagent près de Seattle, ville dont ils sont tous deux originaires, sur la côte ouest des Etats-Unis. Là, ils font figure de pionniers. Microsoft est le premier éditeur de logiciels de la région : la plupart des entreprises informatiques américaines sont installées plus au sud, dans la Silicon Valley.

1981 : Le contrat du siècle
IBM cherche un système d’exploitation pour son premier micro-ordinateur, le 5150 PC (“ Personal Computer ”, ordinateur personnel). Bill Gates lui vend le MS-DOS (Microsoft Disk Operating System), dérivé d’un logiciel qu’il vient de racheter. IBM commet l’erreur de pas exiger d’exclusivité. Du coup, Bill Gates est libre de vendre son produit à d’autres entreprises. Cette négligence va faire la fortune de Microsoft. Le PC et MS-Dos deviennent très rapidement les standards de la micro-informatique. Mais si les concurrents peuvent librement copier la machine d’IBM, ils doivent payer le MS-DOS.

1983 : Premier logiciel grand public
Première version de Word, le traitement de texte de Microsoft. Le produit, plus puissant et performant que ses concurrents, fait un malheur. Il deviendra vite la norme du marché.

1984 : Débuts sur Macintosh
Apple lance le Macintosh, un micro-ordinateur révolutionnaire, grâce à son interface graphique : pour démarrer une application il suffit, à l’aide d’une souris, de cliquer sur une image, affichée à l’écran. Depuis, on n’a pas fait mieux. Microsoft est choisi pour développer les premiers logiciels du Mac. Pendant longtemps, c’est sur ce marché que la firme de Redmond enregistrera ses plus fortes marges.

1985 : Première version de Windows
Microsoft lance Windows, une version améliorée de MS-DOS. 110 000 heures de travail ont été nécessaires pour la réaliser. Signe particulier : elle offre une interface graphique, inspirée de celle du Mac. Mais Windows demeura moins conviviale et moins fiable que son concurrent jusqu’en 1990. Toujours en 1985, commercialisation d’Excel, le premier tableur de Microsoft, plus rapide que son concurrent, Lotus 1-2-3.

1986 : Introduction en Bourse
Onze ans après sa création, Microsoft entre au Nasdaq, la bourse des valeurs high-tech américaines. A 31 ans, Bill Gates est le plus jeune milliardaire du monde.

1988 : Numéro un de l’industrie
Microsoft devient le premier éditeur de logiciels au monde devant son concurrent Lotus. Elle réalise 590 millions de dollars de chiffre d’affaires (3,5 milliards de francs) et emploie 2 700 personnes.

1990 : Premier milliard de dollar
Au cours de l’exercice fiscal 1990, les ventes dépassent le milliard de dollars (six milliards de francs). La même année, Microsoft lance une version améliorée de Windows, Windows 3.0. La campagne publicitaire s’étale sur 6 mois et coûte plus de 10 millions de dollars. 100 000 produits sont vendus en deux semaines.

1993 : Lancement de l’encyclopédie Encarta
Microsoft invente l’encyclopédie multimédia. Encarta associe, sur un CD-Rom, texte, images, sons, graphiques et animations. Elle comprend également un atlas interactif. Les deux produits deviennent vite des best-sellers. Toujours en 1993, Microsoft entre sur le marché de l’entreprise, grâce à Windows NT, un système d’exploitation pour les ordinateurs en réseau. Début également des ennuis avec la justice. La firme est accusée d’empêcher ses clients d’acheter les produits de ses concurrents.

1995 : Le tournant Internet
Lancement en grande pompe de Windows 95. En quatre jours, plus d’un million d’exemplaires sont vendus aux Etats-Unis. Grâce à cette nouvelle version, Microsoft damne définitivement le pion à Apple qui ne détient plus que 5% du marché des micro-ordinateurs. A la fin de l’année, Bill Gates décide d’axer toute la stratégie de son entreprise autour d’Internet. Première application : le navigateur Internet Explorer 2.0 est mis gratuitement à la disposition des internautes. Netscape, le leader de ce marché avec Navigator, sera obligé de faire de même, ce qui le mettra en quasi-faillite.

1997 : Intérêt pour la télé interactive
Microsoft rachète la firme Web TV qui développe des solutions d’accès à Internet via la télévision. Bill Gates est persuadé qu’un jour l’ordinateur et la télé ne feront plus qu’un. “Bientôt, pendant que nous regarderons notre feuilleton préféré, nous pourrons cliquer sur les robes des actrices pour connaître leurs prix et les magasins qui les distribuent ”, prédisaient-ils dès 1993.

1998 : Début du procès anti-trust
Le gouvernement américain et vingt états fédéraux portent plainte contre l’entreprise. Le procès pour abus de position dominante s’ouvre en octobre.

2000 : L’année de tous les dangers
Bill Gates quitte la présidence de Microsoft. Il devient “ architecte en chef des logiciels” et cède les commandes à son numéro deux, Steve Ballmer. En juin, l’entreprise est reconnue coupable d’abus de position dominante. La justice américaine demande sa scission en deux identités : la première se consacrera au système d’exploitation Windows, la seconde prenant en charge les autres logiciels. Microsoft fait appel. Fin juin, Bill Gates annonce Microsoft.net, un projet révolutionnaire mais risqué : faire des logiciels maison le cœur de l’Internet de demain.
Le projet a fait long feu…