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Pour une sanctuarisation de la protection de l’adresse personnelle.


Voici la proposition que j’ai adressée le 18 décembre dernier à la Commission Européenne dans le cadre de la consultation publique sur le cadre légal de la protection des données des citoyens.

Vous pouvez retrouver ce texte sur : http://ec.europa.eu/justice_home/news/consulting_public/news_consulting_0003_en.htm

Proposition sur la sanctuarisation de la protection de l’adresse personnelle

Situation :
Les adresses personnelles (adresses physiques : domicile principal, résidence secondaire…) des citoyens sont considérées dans la plupart des pays européens comme des données personnelles.
A ce titre, ces adresses sont protégées par divers instruments juridiques concernant le droit à la vie privée, dont notamment, en France, la loi Informatique, fichiers et libertés de 1978, au niveau communautaire, par la directive 95/46/CE, ainsi que par la Convention n°108 pour la protection des données personnelles du Conseil de l’Europe.
Or, dans les faits les adresses physiques des citoyens ne sont pas suffisamment respectées :

• elles sont très souvent recueillies dans des questionnaires papier ou électronique (sur Internet…) sans qu’il soit clairement indiqué :1 si le citoyen a la possibilité de refuser ou pas de communiquer son adresse physique ;
2 si en cas de communication de son adresse, le citoyen a le droit de s’opposer à ce que cette information soit partagée avec des organismes tiers. Par exemple, en France, lorsque l’on souscrit un abonnement à un téléphone fixe, à un téléphone mobile ou à Internet, l’adresse physique est systématiquement recueillie par l’opérateur de téléphonie ou le FAI (Fournisseur d’Accès à Internet), puis communiquée à des annuaires et autres services de renseignements. Pour s’y opposer, le client de l’opérateur de téléphonie ou du FAI doit entamer une démarche spécifique.

• les administrations ne protègent pas suffisamment ces données : en France, la Mairie de Paris publie sur son site les adresses de tous les Parisiens qui ont sollicité des autorisations de travaux ; l’Insee (National Institute for Statistics and Economic Studies) communique à des tiers les adresses de tous les particuliers qui se sont installés comme profession libérale et qui travaillent à leur domicile (base de données Sirène diffusion). Pour s’opposer à cette diffusion, il faut également entamer une procédure très particulière.

• ces adresses font l’objet d’un commerce fructueux. Les opérateurs de téléphonie, les FAI, les services d’annuaires, les spécialistes de la VPC (Vente par Correspondance), se vendent, s’échangent leurs fichiers d’adresses de particuliers afin d’enrichir ces bases de données. Est-il normal que tant d’argent se fasse sur une donnée personnelle – l’adresse physique d’un citoyen – qui, par définition, appartient à ce dernier et dont il devrait donc maîtriser la totalité des usages ?

Conséquences :
Or, la protection de l’adresse physique d’un citoyen est indispensable pour :

• ne pas recevoir de courrier postal non sollicité ;

• ne pas être l’objet d’un ciblage de la part des partis politiques (des voix pressantes s’élèvent un peu partout en France, mais aussi en Europe, pour que les partis politiques puissent utilisent la technique du micro-targeting, très répandue aux Etats-Unis : il s’agit de croiser le maximum de bases de données existantes, comme les bases électorales, commerciales, politiques…, afin d’obtenir le maximum de données individuelles sur tous les électeurs. Ces données sont utilisées pour élaborer des messages personnalisés, notamment lors d’opérations de porte-à-porte – ce qui implique d’avoir l’adresse physique des électeurs).

• ne pas être victimes de vols : il est non seulement de plus en plus facile d’obtenir l’adresse de quelqu’un, mais aussi d’accéder à des photos de sa maison ou de son appartement (sur Flickr, Picasa…) et de savoir, grâce aux réseaux sociaux (Linkedin, Facebook, Twitter…), s’il est chez lui, au travail, en voyage…

• ne pas être agressé : de plus en plus de jeunes Européens s’abonnent à des réseaux sociaux proposant un service de gélocalisation instantanée, pour se faire des amis, faire des rencontres, etc. Une étude des profils sur ces sites permet rapidement de connaître l’adresse physique des utilisateurs. Une jeune femme qui ne souhaite pas répondre aux avances d’une autre personne rencontrée sur un de ces sites peut être attendue devant chez elle…

Recommandations :

• Recueil de l’adresse physique :La communication de son adresse physique devrait être seulement obligatoire pour les administrations, les services de santé, les banques, les assurances et les autres services (Police, Justice, Poste, FAI, journaux, électricité, eau, VPC…) qui ont besoin de façon évidente d’avoir accès à l’adresse physique d’un citoyen pour vérifier son identité ou pour lui fournir le service auquel il a souscrit.

Dans tous les autres cas, les formulaires de recueil des informations devraient obligatoirement préciser de façon très claire que la communication de l’adresse physique est optionnelle.
• Partage de l’accueil physique :
Dans tous les cas (communication obligatoire ou communication optionnelle de l’adresse) l’option par défaut sera la suivante : l’adresse ne sera pas partagée avec des tiers (sauf contraintes légales : enquête de police, etc.). Pour pouvoir partager ces informations, les organismes collecteurs devront recueillir l’accord explicite du citoyen concerné (sous la forme d’une case à cocher sur les formulaires-papier et électronique, voire d’une signature sur les documents-papier…). Autrement, dit le citoyen n’aura à faire aucune démarche pour que son adresse demeure confidentielle et ne soit pas partagée avec des tiers. La protection et la confidentialité de son adresse physique lui seront automatiquement assurées.
A noter que dans les annuaires téléphoniques, une simple indication du village, de la ville (ou, dans les grandes agglomérations, de l’arrondissement), en plus du numéro de téléphone de l’intéressé, suffit pour distinguer les homonymes. L’adresse complète n’est pas nécessaire.

• Services de géolocalisation (appareils photos, téléphones mobiles, réseaux sociaux utilisant un service de géolocalisation instantanée – Yuback, Aka-Aki…) :Une option devrait permettre de supprimer la géolocalisation de toutes les activités (prise de photos…) que l’on mène à son domicile. Cela éviterait de voir son adresse physique divulguée sur ces sites.

• Réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin, mais aussi Yuback, Aka-Aki…) : ces sites Internet doivent s’engager à ne jamais divulguer l’adresse physique de leurs abonnés à d’autres membres des réseaux ou à des annonceurs.

Pour une sanctuarisation de la protection de l'adresse personnelle.


Voici la proposition que j’ai adressée le 18 décembre dernier à la Commission Européenne dans le cadre de la consultation publique sur le cadre légal de la protection des données des citoyens.

Vous pouvez retrouver ce texte sur : http://ec.europa.eu/justice_home/news/consulting_public/news_consulting_0003_en.htm

Proposition sur la sanctuarisation de la protection de l’adresse personnelle

Situation :
Les adresses personnelles (adresses physiques : domicile principal, résidence secondaire…) des citoyens sont considérées dans la plupart des pays européens comme des données personnelles.
A ce titre, ces adresses sont protégées par divers instruments juridiques concernant le droit à la vie privée, dont notamment, en France, la loi Informatique, fichiers et libertés de 1978, au niveau communautaire, par la directive 95/46/CE, ainsi que par la Convention n°108 pour la protection des données personnelles du Conseil de l’Europe.
Or, dans les faits les adresses physiques des citoyens ne sont pas suffisamment respectées :

• elles sont très souvent recueillies dans des questionnaires papier ou électronique (sur Internet…) sans qu’il soit clairement indiqué :1 si le citoyen a la possibilité de refuser ou pas de communiquer son adresse physique ;
2 si en cas de communication de son adresse, le citoyen a le droit de s’opposer à ce que cette information soit partagée avec des organismes tiers. Par exemple, en France, lorsque l’on souscrit un abonnement à un téléphone fixe, à un téléphone mobile ou à Internet, l’adresse physique est systématiquement recueillie par l’opérateur de téléphonie ou le FAI (Fournisseur d’Accès à Internet), puis communiquée à des annuaires et autres services de renseignements. Pour s’y opposer, le client de l’opérateur de téléphonie ou du FAI doit entamer une démarche spécifique.

• les administrations ne protègent pas suffisamment ces données : en France, la Mairie de Paris publie sur son site les adresses de tous les Parisiens qui ont sollicité des autorisations de travaux ; l’Insee (National Institute for Statistics and Economic Studies) communique à des tiers les adresses de tous les particuliers qui se sont installés comme profession libérale et qui travaillent à leur domicile (base de données Sirène diffusion). Pour s’opposer à cette diffusion, il faut également entamer une procédure très particulière.

• ces adresses font l’objet d’un commerce fructueux. Les opérateurs de téléphonie, les FAI, les services d’annuaires, les spécialistes de la VPC (Vente par Correspondance), se vendent, s’échangent leurs fichiers d’adresses de particuliers afin d’enrichir ces bases de données. Est-il normal que tant d’argent se fasse sur une donnée personnelle – l’adresse physique d’un citoyen – qui, par définition, appartient à ce dernier et dont il devrait donc maîtriser la totalité des usages ?

Conséquences :
Or, la protection de l’adresse physique d’un citoyen est indispensable pour :

• ne pas recevoir de courrier postal non sollicité ;

• ne pas être l’objet d’un ciblage de la part des partis politiques (des voix pressantes s’élèvent un peu partout en France, mais aussi en Europe, pour que les partis politiques puissent utilisent la technique du micro-targeting, très répandue aux Etats-Unis : il s’agit de croiser le maximum de bases de données existantes, comme les bases électorales, commerciales, politiques…, afin d’obtenir le maximum de données individuelles sur tous les électeurs. Ces données sont utilisées pour élaborer des messages personnalisés, notamment lors d’opérations de porte-à-porte – ce qui implique d’avoir l’adresse physique des électeurs).

• ne pas être victimes de vols : il est non seulement de plus en plus facile d’obtenir l’adresse de quelqu’un, mais aussi d’accéder à des photos de sa maison ou de son appartement (sur Flickr, Picasa…) et de savoir, grâce aux réseaux sociaux (Linkedin, Facebook, Twitter…), s’il est chez lui, au travail, en voyage…

• ne pas être agressé : de plus en plus de jeunes Européens s’abonnent à des réseaux sociaux proposant un service de gélocalisation instantanée, pour se faire des amis, faire des rencontres, etc. Une étude des profils sur ces sites permet rapidement de connaître l’adresse physique des utilisateurs. Une jeune femme qui ne souhaite pas répondre aux avances d’une autre personne rencontrée sur un de ces sites peut être attendue devant chez elle…

Recommandations :

• Recueil de l’adresse physique :La communication de son adresse physique devrait être seulement obligatoire pour les administrations, les services de santé, les banques, les assurances et les autres services (Police, Justice, Poste, FAI, journaux, électricité, eau, VPC…) qui ont besoin de façon évidente d’avoir accès à l’adresse physique d’un citoyen pour vérifier son identité ou pour lui fournir le service auquel il a souscrit.

Dans tous les autres cas, les formulaires de recueil des informations devraient obligatoirement préciser de façon très claire que la communication de l’adresse physique est optionnelle.
• Partage de l’accueil physique :
Dans tous les cas (communication obligatoire ou communication optionnelle de l’adresse) l’option par défaut sera la suivante : l’adresse ne sera pas partagée avec des tiers (sauf contraintes légales : enquête de police, etc.). Pour pouvoir partager ces informations, les organismes collecteurs devront recueillir l’accord explicite du citoyen concerné (sous la forme d’une case à cocher sur les formulaires-papier et électronique, voire d’une signature sur les documents-papier…). Autrement, dit le citoyen n’aura à faire aucune démarche pour que son adresse demeure confidentielle et ne soit pas partagée avec des tiers. La protection et la confidentialité de son adresse physique lui seront automatiquement assurées.
A noter que dans les annuaires téléphoniques, une simple indication du village, de la ville (ou, dans les grandes agglomérations, de l’arrondissement), en plus du numéro de téléphone de l’intéressé, suffit pour distinguer les homonymes. L’adresse complète n’est pas nécessaire.

• Services de géolocalisation (appareils photos, téléphones mobiles, réseaux sociaux utilisant un service de géolocalisation instantanée – Yuback, Aka-Aki…) :Une option devrait permettre de supprimer la géolocalisation de toutes les activités (prise de photos…) que l’on mène à son domicile. Cela éviterait de voir son adresse physique divulguée sur ces sites.

• Réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin, mais aussi Yuback, Aka-Aki…) : ces sites Internet doivent s’engager à ne jamais divulguer l’adresse physique de leurs abonnés à d’autres membres des réseaux ou à des annonceurs.

Le casse-tête de la numérisation du patrimoine


Comment numériser en masse livres ou tableaux, sans recourir à Google ? Plusieurs entreprises tentent de relever cette gageure.


Le 14 décembre dernier, le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé que, dans le cadre du grand emprunt, 750 millions d’euros seraient consacrés à la numérisation du patrimoine culturel (livres, mais aussi oeuvres d’art et vidéos), dont, peut-être, 140 millions à la numérisation de l’écrit. Tous les spécialistes du secteur se sont félicités de cette décision. « Numériser, c’est préserver, c’est ouvrir de nouvelles possibilités de recherche, de comparaison… », a résumé Daniel Renoult, doyen de l’Inspection générale des bibliothèques, lors du colloque organisé sur ce thème le 8 janvier par la BNF (Bibliothèque nationale de France).

Surtout, pour certains experts, cet effort national va permettre de se passer des services de Google…


Lire la suite sur : http://www.lesechos.fr/info/comm/020327579127-le-casse-tete-de-la-numerisation-du-patrimoine.htm


(enquête de Jacques Henno parue dans Les Echos le 28 janvier 2010)

Photo : Arkhenum, i2S

Photos intimes sur le Net : le dangereux déballage des ados

Les adolescents s’échangent de plus en plus de photos osées, voire dégradantes, sur Internet ou sur leurs téléphones portables. Comment éviter de tels dérapages ? Nos conseils aux parents.

Internet et le téléphone mobile constituent de formidables outils de communication, dont nos enfants ne doivent pas être privés. Ils présentent cependant des dangers. Parmi ces risques, la diffusion de photos et de vidéos plus ou moins compromettantes prend de l’ampleur. Lire la suite…

(article de Jacques Henno publié dans Famille Chrétienne le 5 décembre 2009)

Lorsque l’historique du navigateur Internet trahit les parents

Extrait de la conférence que j’ai donnée le samedi 28 novembre dernier à la médiathèque de Lucé (près de Chartres – Eure-et-Loir) sur le thème des enfants et des nouvelles technologies.

La médiathèque de Lucé a eu la gentillesse de me faire parvenir l’enregistrement vidéo de mon intervention. Dans cet extrait, j’explique pourquoi les parents ont le droit d’aller, de temps en temps, jeter, discrètement, un coup d’œil sur l’historique du navigateur ou de l’ordinateur utilisés par leurs enfants. Il ne s’agit pas de « fliquer » sa descendance, mais de la protéger : « Confiance ne signifie pas absence de contrôle ». J’explique également quelle attitude adopter si l’on s’aperçoit que l’historique a été effacé. Inutile de sortir immédiatement l’artillerie lourde et d’exiger sur le champ des explications de vos adolescents… Ces derniers ont le droit de ne pas vouloir vous parler tout de suite d’un sujet qui les préoccupe. Les brusquer serait même contre-productif…

Surtout, ce chapitre sur l’historique constitue pour moi un prétexte pour parler d’un cas – de plus en plus fréquent – d’exposition des jeunes à des contenus inappropriés. En effet, l’historique marche dans les deux sens : beaucoup d’adolescents s’amusent à aller voir l’historique de leurs parents et en particulier de leurs pères. Et quand ils s’aperçoivent que leurs chers papas surfent sur des sites X, ils rient, invitent parfois leurs copains à venir voir les pages Web consultées par leur paternel, mais, au fond d’eux, ils en souffrent…

Je ne porte pas ici de jugement moral sur la pornographie : tout adulte est libre d’employer ses loisirs comme il le souhaite. Là n’est pas le problème. Ce qui me préoccupe est l’exposition des mineurs à la pornographie (rappelons qu’elle est interdite en France*). Les adultes qui se rendent sur ce genre de contenus doivent y penser et prendre la précaution d’effacer leurs traces.**

Ne nous y trompons pas : ce problème concerne tous les milieux sociaux. J’ai pu vérifier l’histoire suivante : un énarque, haut fonctionnaire dans un ministère parisien, avait ramené son ordinateur portable professionnel chez lui pour visionner de la pornographie. Son fils de 15 ans est passé derrière lui, a découvert le pot aux roses et a rameuté ses amis pour une bonne partie de rigolade. Mais au-delà du rire, bonjour l’image que ce père possède désormais auprès de son garçon ! Le pire est que l’histoire ne s’arrête pas là : notre énarque a rapporté son portable au bureau et a infesté tous les autres ordinateurs de son département. Un informaticien du ministère a dû travailler pendant plusieurs jours pour nettoyer tout cela. Notre haut fonctionnaire est ainsi devenu la risée de son service !

*«Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d’un tel message, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur», dispose l’article 227-24 du code pénal.

** Lorsque l’option « navigation privée » proposée par les navigateurs Firefox, Google Chrome, Internet Explorer et Safari est activée, aucune trace n’est conservée sur l’ordinateur.

(extrait diffusé ici avec l’aimable autorisation de la médiathèque de Lucé)

Lorsque l'historique du navigateur Internet trahit les parents

Extrait de la conférence que j’ai donnée le samedi 28 novembre dernier à la médiathèque de Lucé (près de Chartres – Eure-et-Loir) sur le thème des enfants et des nouvelles technologies.

La médiathèque de Lucé a eu la gentillesse de me faire parvenir l’enregistrement vidéo de mon intervention. Dans cet extrait, j’explique pourquoi les parents ont le droit d’aller, de temps en temps, jeter, discrètement, un coup d’œil sur l’historique du navigateur ou de l’ordinateur utilisés par leurs enfants. Il ne s’agit pas de « fliquer » sa descendance, mais de la protéger : « Confiance ne signifie pas absence de contrôle ». J’explique également quelle attitude adopter si l’on s’aperçoit que l’historique a été effacé. Inutile de sortir immédiatement l’artillerie lourde et d’exiger sur le champ des explications de vos adolescents… Ces derniers ont le droit de ne pas vouloir vous parler tout de suite d’un sujet qui les préoccupe. Les brusquer serait même contre-productif…

Surtout, ce chapitre sur l’historique constitue pour moi un prétexte pour parler d’un cas – de plus en plus fréquent – d’exposition des jeunes à des contenus inappropriés. En effet, l’historique marche dans les deux sens : beaucoup d’adolescents s’amusent à aller voir l’historique de leurs parents et en particulier de leurs pères. Et quand ils s’aperçoivent que leurs chers papas surfent sur des sites X, ils rient, invitent parfois leurs copains à venir voir les pages Web consultées par leur paternel, mais, au fond d’eux, ils en souffrent…

Je ne porte pas ici de jugement moral sur la pornographie : tout adulte est libre d’employer ses loisirs comme il le souhaite. Là n’est pas le problème. Ce qui me préoccupe est l’exposition des mineurs à la pornographie (rappelons qu’elle est interdite en France*). Les adultes qui se rendent sur ce genre de contenus doivent y penser et prendre la précaution d’effacer leurs traces.**

Ne nous y trompons pas : ce problème concerne tous les milieux sociaux. J’ai pu vérifier l’histoire suivante : un énarque, haut fonctionnaire dans un ministère parisien, avait ramené son ordinateur portable professionnel chez lui pour visionner de la pornographie. Son fils de 15 ans est passé derrière lui, a découvert le pot aux roses et a rameuté ses amis pour une bonne partie de rigolade. Mais au-delà du rire, bonjour l’image que ce père possède désormais auprès de son garçon ! Le pire est que l’histoire ne s’arrête pas là : notre énarque a rapporté son portable au bureau et a infesté tous les autres ordinateurs de son département. Un informaticien du ministère a dû travailler pendant plusieurs jours pour nettoyer tout cela. Notre haut fonctionnaire est ainsi devenu la risée de son service !

*«Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d’un tel message, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur», dispose l’article 227-24 du code pénal.

** Lorsque l’option « navigation privée » proposée par les navigateurs Firefox, Google Chrome, Internet Explorer et Safari est activée, aucune trace n’est conservée sur l’ordinateur.

(extrait diffusé ici avec l’aimable autorisation de la médiathèque de Lucé)

Demain à Clermont-Ferrand


Je serai demain à Clermont-Ferrand pour donner une conférence à 20H30, à l’invitation de l’Apel du département du Puy-de-Dôme : «Nos enfants, nos ados et leurs écrans : téléphone mobile, Internet et jeux vidéo.»

Espace multimédia
Rue Léo Lagrange, 63000 Clermont-Ferrand
04 73 91 93 78

‎A l’invitation de l’Apel de l’Académie de Clermont-Ferrand :
28 rue Bernard Brunhes – BP 284
63022 CLERMONT-FERRAND Cedex 2
T/F : 04.73.91.44.51
urapel.auvergne@wanadoo.fr

Avec la participation de la mairie de Clermont-Ferrand

Les tunnels du programme nucléaire iranien













Pour agrandir la carte, cliquez ici.

Les Iraniens auraient entrepris, depuis plusieurs années, la construction de tunnels pour y dissimuler et y abriter leurs installations destinées à leur programme nucléaire militaire*.

Information ou désinformation destinée à compliquer la planification d’une attaque militaire israélienne ou américaine sur les équipements iraniens ?

Une chose est certaine : il est, théoriquement, tout à fait possible de dissimuler une usine d’enrichissement dans un tunnel. En effet, grâce à l’ultracentrifugation, le combustible nécessaire à un engin nucléaire peut être élaboré presque partout. «1 300 centrifugeuses installées dans un bâtiment de 1 300 mètres carrés peuvent produire en quatorze mois suffisamment d’uranium hautement enrichi pour fabriquer une bombe », révèle Richard Garwin, un ingénieur atomiste américain (échange de mails avec l’auteur, 23 juin 2006).

*Sources : AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), Los Alamos National Laboratory, National Council of Resistance of Iran et Collins Bartholomew, cités par le New York Times du 6 janvier 2010 (http://www.nytimes.com/2010/01/06/world/middleeast/06sanctions.html?pagewanted=1&th&emc=th)

Invité de C’ dans l’air

Hier, j’étais sur le plateau de « C’ dans l’air » diffusée sur France 5.

Le thème de l’émission était la vidéo surveillance : «La France devrait tripler, d’ici à 2011, le nombre de caméras de vidéo surveillance dans les communes. Fixé par le gouvernement pour lutter contre la délinquance, cet objectif soulève l’inquiétude des défenseurs des Droits de l’homme et l’opposition de certains élus locaux […] Mais si, sur le terrain, 2 000 communes françaises ont d’ores et déjà sauté le pas, comme Bondy, ville de Seine-Saint-Denis dirigée par le socialiste Gilbert Roger – où une dizaine de caméras, reliées au poste de police municipale, filment les environs de la gare -, nombre d’élus doutent de l’efficacité du « modèle anglais ».»

Vous pouvez revoir sur http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1336 le débat que j’ai eu sur la vidéo surveillance avec Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance, Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, Frédéric Ploquin, grand reporter à l’hebdomadaire Marianne et Charles Pellegrini, ancien commissaire divisionnaire et ex-chef de l’Office central pour la répression du banditisme.
J’ai insisté sur le peu de confiance qu’il fallait accorder aux chiffres officiels de la délinquance en France, sur le manque de fiabilité de la vidéo surveillance (personne pour regarder les images, données non sauvegardées ou inexploitables, caméras en panne ou vandalisées…), sur le retour d’expérience, très négatif, de nos voisins britanniques en la matière, avant de regretter le manque de débat démocratique en France sur l’impact des techniques de surveillance et de fichage sur nos vies privées.