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Enquête : comment Dofus a tenté de remonter une filière de phishing

Ce jeu en ligne massivement multi-joueurs, édité par la société française Ankama, fait l’objet de tentatives régulières de hameçonnage.

[Les événements relatés ici ont eu lieu, il y a une quinzaine de jours. Ce délai a permis aux sociétés concernées d’effectuer sans encombre les démarches nécessaires, ndlr].

Tout a commencé par un mail suspect avec la mention « Votre compte banni !!! » reçu par l’auteur de cet article un dimanche soir en provenance de dofus@dofus.com : « Salutations ! Il a été porté à notre attention que vous malheureux qui ont participé à des activités commerciales en ligne. Dofus Entertainment prend ces violations très sérieux », pouvait-on lire.

« Dans un effort visant à protéger l’intégrité du jeu, nous sommes contraints de mener une enquête sur la question […] Conséquences pour compte: Compte suspendu définitivement […] Pour empêcher cette action d’avoir lieu, nous avons besoin que vous vous connectez « en cliquant ici » ou bien dans 20 jours votre compte sera banni merci pour empêcher cela connectez vous en cliquant ici », est-il indiqué. Alerte crédible ou arnaque ?

Bien évidemment, il s’agissait d’une tentative de phishing envoyée aux fans de Dofus, un des jeux en ligne massivement multijoueurs les plus populaires exploité par la société française Ankama : 15 millions d’inscrits dans le monde (dont 65% sur le territoire national), 1,5 million d’abonnés payants (dont 600 000 joueurs actifs, 450 000 sont français).

En cliquant sur le lien proposé, on arrivait effectivement à une page qui ressemblait en tout point au site officiel de Dofus et qui invitait à se connecter à son compte, en indiquant son nom de compte et son mot de passe.

Même graphisme, même avertissement en haut à droite : « Pour la sécurité de votre compte, ne partagez pas ces informations ! » Sauf que l’adresse stipulée dans la barre du navigateur était celle d’un site Internet hébergé en Autriche :http://royalxm.bplaced.net/df/f/k/.

Du phishing d’amateur, cela arrive une fois par semaine

« Des opérations de phishing, organisées, comme celle-ci, par des amateurs, il y en a au moins une, une fois par semaine, reconnaît Thomas Bahon, directeur des produits d’Ankama installée à Tourcoing. « Mais, heureusement, des opérations de phishing de grande envergure, nous n’en avons pas connu depuis deux ans. »

Le profil type du pirate amateur qui se livre au phishing sur Dofus ? « Un gamin de douze ans, qui veut accéder aux comptes de ses amis, pour récupérer les éléments que ces derniers ont gagnés au cours de leurs parties, afin de les transférer sur son propre compte, avant de les revendre éventuellement sur les nombreux marchés gris, gravitant autour de Dofus », poursuit Thomas Bahon.

(lire la fin de l’article page suivante)
Contacté par mail, Miroslav Bozic, un responsable de la structure d’hébergement du site de phishing installé à Vienne, en Autriche, a confirmé que l’auteur de cette tentative de phishing résidait, selon les informations en sa possession, en France. « Le site a été fermé et remplacé par une page d’erreur 404 – site introuvable », affirmait Miroslav Bozic.

Menace persistante

Sauf que le lendemain, l’auteur de cet article a reçu une nouvelle tentative de phishing : « ANKAMA : Problemes Techniques ». Cette fois-ci, le message est apparemment envoyée depuis dofus@ankamagames.fr, mais avec exactement le même texte : « Salutations! Il a été porté à notre attention que vous malheureux qui ont participé à des activités commerciales en ligne… ». Et le lien proposé renvoyait encore sur http://royalxm.bplaced.net/df/f/k/.

A nouveau contacté pour signaler cette nouvelle tentative de phishing sur le même URL, Miroslav Bozic faisait remarquer que le site qu’il hébergeait n’était qu’une cible – toujours fermée – et que le mail provenait de Grande-Bretagne, à partir d’un nom de domaine – ankamagames.fr – ressemblant étrangement à ceux déposés par Ankama (ankama-games.com et ankama.com).

L’information suscita un vif intérêt chez Ankama. « Ce cas est intéressant dans la mesure où les moyens mis en œuvre – achat d’un nom de domaine et utilisation d’un serveur avec la complicité ou à l’insu d’une société britannique – sont bien plus importants que tout ce nous avons connu jusqu’ici », confirmait Thomas Bahon.

Longue bataille pour remonter la filière

Le responsable d’Ankama/Dofus contacta aussitôt la société qui avait enregistré le nom de domaine. Après bien des démarches, le registrar accepta de bloquer cette URL.

Ce cas de cybersquatting, sans intention de nuire (apparemment Ankamagames.fr cherchait juste à attirer les internautes vers ses publicités), ne serait pas fondamentalement illégal. Mais la société française légitime Ankama/Dofus argua du fait que le responsable de ce site Internet n’avait pas pris les mesures minimales pour empêcher son nom d’être exploité à des fins de phishing.

« Et nous allons tenter d’obtenir une injonction afin de découvrir la personne qui l’a enregistré. Malheureusement, il y a de fortes chances que les coordonnées qu’elle a laissées soient fausses », explique Thomas Bahon. « Nous avons encore un espoir auprès du prestataire de paiement de ce registrar, mais pour peu que la carte bancaire utilisée soit volée, nous pourrions rester sans réponse. »

La prévention, meilleur remède

Quinze jours plus tard, ces démarches n’ont pas encore abouti. Seule certitude : les adresses électroniques visées par ces tentatives de phishing auraient été récoltées sur le Web (dans des blogs, par exemple), et non dans des forums de discussion consacrés à Dofus ou sur des sites illicites ou pour adulte. Ceci explique sans doute en partie qu’il n’y ait pas eu de victime.

Thomas Bahon veut plutôt y voir le fruit des actions de sensibilisation qu’Ankama mène auprès des utilisateurs sur les risques de phishing. « Contre ce type d’attaque, la prévention reste encore la meilleure arme », estime-t-il.

Il souhaite cependant encore renforcer sa coopération avec les services de webmail (Yahoo!, Hotmail, Gmail…) pour que ces derniers puissent mieux authentifier auprès de leurs utilisateurs les messages en provenance du « vrai » Ankama.

Jeu en ligne : Dofus impliquera les parents dans la protection de leurs enfants

[Juin 2010 : il semblerait que la société Ankama n’ait jamais tenu les engagements qu’elle m’avait annoncés en décembre 2008. Jacques Henno]

A partir de janvier, Ankama, la société qui édite le célèbre jeu en ligne, transférera aux parents, les e-mails de leurs enfants transmis dans le cadre de Dofus.

Les jeux en ligne gratuits constituent un business très rentable en France. Pas moins de 6,5 millions de Français auraient joué au moins une fois dans l’univers fantastique de Dofus, qui comporte une partie gratuite accessible sans limites à côté d’une partie payante. Et 7,5 millions de Français se sont déjà rendus dans la communauté virtuelle Habbo, dont l’accès est entièrement gratuit.

Dofus compte près d’un million d’abonnés dans l’Hexagone, qui paient entre 1,80 euro par semaine et 48 euros par an. Et Habbo France draine 50 000 joueurs qui chaque mois dépensent en moyenne 10 euros en meubles virtuels. Résultat, cette petite entreprise de 15 personnes a enregistré en 2008 un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, généré à 95% par la vente de mobiliers virtuels et à 5% par la publicité.

Autant dire que les deux maisons-mères de ces jeux, Ankama pour Dofus et Sulake France pour Habbo France, ne sont pas pauvres… Pourtant, de nombreux parents trouvent que les mesures de protection des enfants proposées par ces deux entreprises ne sont pas à la hauteur de leur fortune.

Beaucoup de familles se plaignent de l’insécurité qui règne dans ces jeux, fréquentés des ados de 14-15 ans, voire par des enfants beaucoup plus jeunes. « Mes garçons ont souvent été approchés par des adultes sur Dofus », affirme une mère de trois enfants. « Comme c’est gratuit et facile à jouer, n’importe qui peut s’inscrire et utiliser le chat pour entrer en contact avec des mineurs. »

Normalement, ces jeux en ligne ne sont pas recommandés aux moins de 12 ans. Sur Dofus, cette précaution élémentaire est simplement indiquée au moyen d’un petit pictogramme « +12 » situé tout en bas à gauche de la page d’accueil, mais rien n’empêche un enfant de dix ans de créer son compte. Dofus demande bien la date de naissance, mais cela ne sert apparemment à rien : nous avons indiqué 1998 comme année de naissance et notre compte a été créé !

Habbo semble plus vigilant, puisque ce jeu demande aux nouveaux inscrits de préciser leur date de naissance et que les moins de 13 ans sont systématiquement rejetés. Mais là aussi, rien n’empêche un enfant d’indiquer une année de naissance mensongère.

La porte ouverte à tous les abus ?

« Sur Habbo, il y a effectivement quelques dossiers judiciaires en cours : des enquêteurs ont déjà dû faire des réquisitions à la société qui gère le jeu », confirme un haut gradé des services de police français. « Sur Dofus, il y aurait surtout des problèmes de « piratage » de comptes. Cela permettrait au pirate de rentrer en contact avec les amis des détenteurs des comptes. Et il y aurait également des vols de gains obtenus sur le jeu. »

Les éditeurs, cependant, nient être au courant de toute affaire de pédophilie. « A ma connaissance, il n’y a eu aucun cas de pédophilie en huit ans chez Habbo dans le monde », a affirmé, il y a quelques jours, à Vnunet.fr Jean-Baptiste Géraud, alors responsable de Sulake France (il a depuis pris la tête d’un hôtel 3 étoiles – un vrai celui-ci – à Paris !). « Nous ne déplorons aucun incident grave », commente de son côté Thomas Bahon, directeur des produits chez Ankama. « Il y a bien eu quelques insultes à caractère sexuel, mais plutôt entre mineurs. »

Habbo France affirme qu’un modérateur, salarié, est présent 24 heures sur 24 et sept jours sur sept sur la partie française du jeu. « Nous en employons sept à plein temps, voire en heures supplémentaires. » Le modérateur se promène dans les salles et intervient en cas de problème signalé par les joueurs.

Des modérateurs et des alertes permettent de surveiller les deux univers

Un système l’alerte également lorsqu’une conversation se noue entre seulement deux personnes. « Nous pensons que si un prédateur se rendait sur Habbo, il irait d’abord dans une salle pour repérer une victime potentielle, puis tenterait de l’attirer dans une autre salle pour être seul avec elle et essayer de l’amadouer », explique Jean-Baptiste Géraud.

Chez Ankama, on n’aime pas trop parler de tout cela : « Il est vrai que n’importe qui peut entrer sur le chat », reconnaît Thomas Bahon. « Mais nous avons mis en place un filtre lexical susceptible de censurer des propos inappropriés rédigés en langage clair. De plus, les joueurs ont la possibilité de bloquer un contact qui les importune. Enfin, 12 community and content managers, salariés, animent et modèrent le jeu, tandis que 30 modérateurs bénévoles se relaient sur le forum et 50 modérateurs bénévoles tournent sur le jeu. »

En revanche, les deux entreprises reconnaissent avoir rencontré des problèmes de contestation de paiement par carte bancaire. « En 2007, nous en avons reçu une centaine, représentant un total de 10 000 euros », admet Jean-Baptiste Géraud. « A chaque fois, nous avons bien sûr collaboré avec la police. Il s’agissait presque toujours d’un ado qui avait usurpé la carte bancaire de ses parents. »

Permettre aux parents de limiter le temps de jeu des enfants

« Nous avons bien conscience que nous ne sommes pas encore au top pour aider les parents », reconnaissait Florence di Ruocco, chargée de communication chez Ankama, lors du colloque « Générationsbranchées@lienoudépendance » organisé à Lille par l’Ecole des grands-parents européens nord. « Nous sommes prêts à mettre à la disposition des parents de nouveaux outils pour qu’ils assument leur rôle ».

L’entreprise serait à la recherche de développeurs Web pour mettre en place de nouvelles mesures de protection des mineurs. « A partir de janvier, pour les nouveaux comptes qui vont se créer, nous allons récupérer l’e-mail des parents, afin que ceux-ci puissent être en copie des messages échangés entre leur enfant et Ankama, au sujet des achats et de la modération », révèle à Vnunet.fr Thomas Bahon.

Autres pistes explorées : envoyer un courrier électronique aux parents pour les informer du temps que leur progéniture passe sur le jeu ou encore les autoriser à activer des alertes au bout d’un certain temps passé dans le jeu, afin de prévenir les risques de dépendance. Il est aussi suggéré de permettre aux parents d’offrir une récompense à leurs enfants sous la forme d’un bonus dans le jeu s’il a eu de bonnes notes à l’école. Il parait qu’un accord de ce type aurait déjà été conclu en Corée du Sud entre le ministère de l’Education et le jeu Ragnarök.

3D : la marine s’intéresse aux salles de réalité virtuelle

Le spécialiste français des navires militaires acquiert un équipement en 3D pour faciliter la conception des sous-marins et leur présentation virtuelle aux clients

Les salles de réalité virtuelles se multiplient en France. Après les entreprises du secteur aérospatial, automobile, pétrolier, nucléaire, mais aussi de la maroquinerie de luxe, c’est au tour du monde naval militaire de succomber aux charmes des images en 3D !

Ou de re-succomber devrait-on plutôt dire : la DCNS (regroupement des activités navales de Thalès et de l’ex-DCN – la Direction des Chantiers Navals de la DGA, la Délégation Générale pour l’Armement) vient en effet de se doter d’une troisième installation de réalité virtuelle, cette fois à Cherbourg. Les deux premiers équipements (un reality center doté d’un écran hémicylindrique de sept mètres sur trois et une salle de travail avec un écran de deux mètres et demi sur deux) avaient été fournis fin 2005 aux bureaux de Lorient par la société belge Barco.

La salle de travail de Cherbourg est destinée au chantier des nouveaux SNA (sous-marins nucléaires  d’attaque) de la classe Barracuda, dont six exemplaires ont été commandés par la Marine Nationale (livraisons prévues entre 2016 et 2027). Cette salle a été mise en place il y a quelques semaines par l’entreprise bordelaise Immersion, spécialisée dans la réalité virtuelle industrielle (20 personnes, 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires attendus sur juillet 2008-juin 2009 selon les données communiquées par cette société).

Un savant assemblage de compétences

Elle est constituée d’un écran de deux mètres et demi sur deux, qui reçoit les images de deux projecteurs de la marque norvégienne Projectiondesign ; ce flux provient lui-même d’un cluster de calculateurs graphiques HP munis de cartes graphiques nVidia Quadro. Les images sont le résultat d’un traitement informatique où interviennent successivement le logiciel de CAO (Conception Assistée par Ordinateur) utilisé par DCNS, un logiciel de 3D “brute” (Techviz) et un logiciel de réalité virtuelle (Virtools de Dassault Systèmes).

Enfin, un système de “tracking” fourni par la société allemande ART permet d’interagir avec la maquette virtuelle. “Des caméras situées autour de l’écran permettent de repérer dans l’espace la tête de l’opérateur, qui est équipé de lunettes 3D et d’un joystick”, détaille Christophe Chartier, patron d’Immersion. “L’opérateur peut ainsi dépl[1] acer un meuble ou ouvrir une porte.”

Permettre aux clients de mieux appréhender le résultat final

Le tout se pilote à l’aide d’une simple tablette tactile. Et coûte… “Entre 100 000 et 500 000 euros”, se contente de répondre Christophe Chartier. Chez DCNS, ces salles de réalité virtuelle sont utilisées essentiellement pour la validation de la conception des navires et pour la présentation aux clients de l’aménagement des vaisseaux. “Au niveau de la conception, la réalité virtuelle nous aide à détecter très en amont les problèmes que soulève l’intégration de systèmes complexes dans un navire armé”, poursuit Yves Le Thérisien. “Par exemple, le mauvais positionnement de consoles électriques, de plans de travail, ou encore des interférences physiques entre des équipements et des tuyaux.”

La réalité virtuelle permet de simuler pratiquement n’importe quelle pièce du navire : aussi bien le PCNO (Poste central de Navigation Opération) que la passerelle. Dans ce dernier cas, les concepteurs du navire peuvent s’assurer que le commandant verra tout son sous-marin, y compris les côtés, depuis le sommet du kiosque.

Plongés dans un univers virtuel, les clients ou futurs clients peuvent mieux s’approprier leur futur navire, voire juger de ses capacités. “Le cahier des charges des nouvelles frégates européennes multi-missions Fremm prévoit que, sur ces navires, les manoeuvres d’amarrage puissent se faire avec seulement sept personnes, contre onze sur les anciennes générations de frégate”, explique Yves Le Thérisien. “La réalité virtuelle nous a permis de simuler ces manoeuvres.”

Un moyen d’optimiser le gestion des projets

Les gains de temps sont aussi nombreux au moment des revues collaboratives pour faire le point sur l’avancement des projets. “Ces séances de travail, qui rassemblent des professionnels d’univers variés, sont beaucoup plus efficaces lorsqu’elles se déroulent dans une salle de réalité virtuelle”, constate Yves Le Thérisien. “Les personnes se comprennent mieux autour d’une maquette en 3D qu’autour d’un plan.”

Des travaux sont également en cours pour valider l’utilisation des salles de réalité virtuelle lors de l’assemblage et de la maintenance des vaisseaux. Au total, DCNS estime qu’une salle de réalité virtuelle s’amortit en deux ans.

Pedagojeux.fr invite les parents à mieux appréhender les jeux vidéo

C’est le premier portail fédérateur : pouvoirs publics, groupes industriels comme Microsoft, organismes de protection de l’enfance et scientifiques.

“Le temps du jeu”, “La violence et le jeu”, “La dépendance présumée au jeu”… Voici quelques-uns des thèmes abordés par  Pedagojeux.fr, le nouveau site d’information sur les jeux vidéo destiné aux familles. Il a été inauguré en début de semaine par Eric Besson, secrétaire d’état chargé du Développement de l’Economie Numérique, Nadine Morano, secrétaire d’état chargée de la Famille (représentée par Olivier Peraldi, de la délégation interministérielle à la Famille), François Fondard, président de l’Union Nationale des Associations Familiales (Unaf), Jean-Claude Larue, délégué général du Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs (Sell), et Isabelle Falque-Pierrotin, présidente du Forum des Droits sur l’Internet.

Pedagojeux.fr est né d’une recommandation figurant dans le rapport que le FDI avait publié en novembre 2007 sur les jeux vidéo en ligne. “Nous proposions de mettre en place un site d’information et de vulgarisation sur les jeux vidéo en ligne permettant d’accompagner les parents dans la découverte du jeu vidéo, de ses conséquences et de ses atouts, explique Laurent Baup, juriste et chargé de mission au Forum. Cette recommandation a été reprise par les pouvoirs publics, c’est-à-dire par la DIF et la DUI, la Délégation aux Usages de l’Internet.” Le projet a même été élargi à l’ensemble des jeux vidéo.

“Le budget total est d’environ 40 000 euros, précise Laurent Baup. Chaque partenaire y a contribué à hauteur de ses moyens.” Le résultat est original. L’ergonomie du site est agréable et la navigation aisée grâce à six onglets (”Sujets sensibles”, “Jeu et rapports sociaux”, “Bien choisir son jeu”,  “Équipements”, “Aspects financiers”, “Droits et devoirs”) et grâce à un moteur de recherche efficace.

Mais il est vrai que le site ne comprend pour l’instant que 75 000 signes soit l’équivalent de 16 articles (comme celui que vous êtes en train de lire) : la partie classification des jeux renvoie directement au site de  Pegi – Pan European Game Information. Le véritable tour de force réside dans le consensus et les précautions qui ont dû être imaginés pour rédiger des textes qui plaisent à des partenaires aux intérêts aussi divergents que, a priori, le Sell ou Bayard Jeunesse.

Des scientifiques apportent leur caution

Pendant neuf mois, un comité de pilotage, composé de la DIF, du programme Internet sans Crainte (soutenu par la Communauté Européenne), du FDI, de l’Unaf, de l’association Action Innocence, du Sell, de [3] Microsoft, de Bayard Jeunesse et de Jeuxonline, s’est réunit.

Une poignée de scientifiques a été consultée pour la réalisation du site ou a directement contribué. C’est le cas du docteur Marc Valleur (psychiatre, médecin chef de l’[4] Hôpital Marmottan, spécialisé dans le traitement des addictions), de Michaël Stora (psychologue, psychanalyste, co-fondateur de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines), et du professeur Jeffrey H. Goldstein (qui enseigne en Hollande et qui a publié plusieurs ouvrages sur les jeux vidéo… ).

Michaël Stora a ainsi été interrogé pour la page consacrée à “L’impact du jeu sur la psychologie de mon enfant”, tandis que Marc Valleur a rédigé l’article sur “La dépendance présumée au jeu”.

Jeux vidéo et violence : une cause à effet ?

Le nodule sur “La violence et le jeu” explique ainsi que “[… ] À la suite de quelques faits divers ressurgit régulièrement l’idée que les jeux vidéo ont un impact sur le comportement violent de certains joueurs. Pourtant, aucun consensus scientifique ne permet aujourd’hui d’établir la véracité de cette allégation [… ]“

Sur le même sujet, Michaël Stora précise : “[… ] il est vrai que, par essence, le jeu vidéo est un espace d’émergence des pulsions agressives. Mais cela doit sans doute être vu comme un moyen pour l’enfant de supporter les frustrations et les tensions accumulées dans la journée [… ]“. Par ailleurs, ce psychologue et psychanalyste ne cache pas, lors des colloques auxquels il participe, qu’il souhaite poursuivre ses études sur ce sujet : “Nous voulons savoir si les jeux vidéo violents favorisent la violence, les passages à l’acte.”

Parfois, les textes ne sont pas à la portée d’un très large public : “[… ] À la différence des toxicomanies, il n’y a pas en effet ici [NDLR : dans les jeux vidéo] de prise de risque réelle, de mise en danger consciente, de dimension “ordalique” [… ]“, écrit ainsi Marc Valleur au sujet du risque d’addiction aux jeux vidéo. D’après Le Petit Larousse, l’ordalie est une “épreuve judiciaire en usage au Moyen-Age sous le nom de jugement de Dieu : ordalie de l’eau, du fer chaud” – comprenne qui pourra ! En fait, dans ce contexte “psy”, la “dimension ordalique” signifie “une prise de risque inconsidérée, avec, parfois, une dimension suicidaire”.

Au final, cette première version de Pedagojeux.fr constitue indéniablement une étape très intéressante dans la mise au point d’un outil de sensibilisation des parents à toutes les questions que soulèvent encore les jeux vidéo en France.

    Longue traîne : deux chercheurs français ont décortiqué le concept

    Pierre-Jean Benghozi (CNRS) et Françoise Benhamou (CEPN) ont re-visité de manière empirique le concept de « Longue traîne ». Mythe ou réalité ?

    Il y avait foule le 24 novembre à la Cantine, le lieu de rencontres IT géré par l’association Silicon Sentier à Paris. Journalistes, Net-entrepreneurs et représentants du monde culturel se pressaient pour participer au débat organisé par le Département des Etudes, de la Prospective et des Statistiques (Deps) du ministère de la Culture et de la Communication et la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing) dans le cadre de la présentation des résultats d’une étude française sur le concept de “long tail”.

    Il est vrai que la “long tail” (que l’on traduit en français par “longue traîne”) excite les esprits depuis l’invention de ce concept en 2004 par Chris Anderson, rédacteur en chef du magazine Wired. Celui-ci en a même tiré un ouvrage devenu célèbre : The Long Tail [1] (Google France avait organisé une table ronde lors de la sortie du livre en français à la mi-2007).

    Quels sont les principaux paradigmes ? Le coût quasi-nul du [2] stockage des contenus numériques devrait élargir considérablement les choix proposés aux consommateurs et favoriser la vente d’oeuvres tombées dans l’oubli, ou de créations peu connues du grand public mais appréciées de quelques spécialistes.

    D’un point de vue économique, il estime même que quelques ventes d’un très grand nombre de ces produits peu connus pourraient représenter un marché aussi important que celui des très importantes ventes réalisées par quelques best-sellers. “Si le XXème siècle a été le marché des hits, le XXIème siècle sera le marché des bides”, pourrait-on gloser.

    S’agit-il d’un rêve ? “Nous aimerions tous que la longue traîne existe et qu’elle produise les effets annoncés par Chris Anderson, rappelle Daniel Kaplan, délégué général de la Fing. Mais c’est tellement intéressant que beaucoup de gens se sont demandé si c’était vrai” .

    Or, malheureusement, peut-être moins d’une dizaine de chercheurs à travers le monde ont tenté de vérifier empiriquement la théorie de Chris Anderson. Citons, entre autres, Erik Brynjolfsson au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Anita Elberse à Harvard.

    Du coup, les résultats de l’étude ad hoc menée par Pierre-Jean Benghozi, directeur de recherche au CNRS et professeur à Polytechnique, et Françoise Benhamou, économiste, professeur à Paris XIII et chercheur au Centre d’Economie de Paris Nord (CEPN), étaient très attendus.

    Plusieurs types de “longues traînes”

    A partir de leur examen des ventes de livres, de CD et de vidéo, ils ont tiré trois enseignements principaux. Primo, sur Internet, il existe bien un lien assez fort entre les hits et la “longue traîne” (plus il y a de best-sellers, plus on peut proposer de produits dans “la longue traîne”).  Dans ce schéma, ce sont les produits du milieu (”ni hits, ni bides”) qui souffrent le plus.

    Secundo, il existe plusieurs types de “longue traîne”, selon les produits et les périodes de l’année. “Par exemple, à Noël, l’effet longue traîne est atténué par le mode de sélection des produits opéré par les consommateurs à ce moment de l’année, détaille Pierre-Jean Benghozi. A Noël, il s’agit surtout d’offrir des cadeaux : les acheteurs, ne connaissant pas les goûts des personnes à qui ils vont faire des présents, se focalisent sur les hits, pour ne pas prendre de risque.”

    (lire la suite page suivante)Enfin, l’effet “Longue traîne” doit être provoqué, en particulier grâce aux “mécanismes des sites en ligne affichant, pour un titre donné, les titres similaires choisis par les internautes”. Ce sont par exemple les fameuses recommandations d’[3] Amazon : “Les clients ayant acheté cet article ont également acheté… “.

    Apportons néanmoins un sérieux bémol à la validité des résultats de cette étude : elle n’a porté que sur la vente de biens matériels (”vrais” disques, “vrais” livres, “vrais” DVD… ) et non pas sur la vente de biens dématérialisés. Or, dans le livre de Chris Anderson, il est clair  que la longue traîne ne portera vraiment ses fruits que dans une économie entièrement numérique.

    “Il est évident que cette étude est à la charnière entre deux mondes : le monde physique et le monde numérique”, reconnaît Philippe Chantepie, chef du Deps. “Avec ce genre d’études, on est juste en train d’ouvrir la boîte noire de la longue traîne”, résume Daniel Kaplan.

    Jamendo témoigne : la queue de la comète, ce sont des petits revenus

    Et les professionnels, qu’en pensent-ils ? “Faute de temps, je n’ai pas pu assister à la présentation des résultats de cette étude, mais la longue traîne est un concept que je suis depuis ses débuts, commente Pierre Gérard, co-fondateur de Jamendo.com.

    Créé en 2005, ce site de musiques “libres, légales et illimitées” permet à des auteurs talentueux mais inconnus de disposer d’une vitrine.[4] Il a bénéficié d’un premier tour de table avec Mangrove en juillet 2007.

    “Il est clair que la numérisation et Internet permettent de monétiser des contenus qui ne pouvaient pas l’être auparavant. Mais, pour les auteurs et les créateurs qui sont dans la longue traîne, celle-ci ne fournira jamais que des revenus complémentaires : la queue de la comète, ce sont beaucoup de petits revenus… ” , déclare Pierre Gérard.

    Comment Jamendo peut-il en vivre ? “Nous voulons essayer d’intégrer ces musiques dans des compilations qui seront vendues sous formes de flux professionnels : musiques pour salles d’attente, restaurants, cafés… “

    En cela, Jamendo rejoindrait une des autres conclusions de l’étude française sur la “long tail” : “Le concept marche mieux si on ne cherche pas à vendre des titres à l’unité mais dans la cadre une offre globale, sous forme d’abonnements ou de forfaits”, acquiesce Pierre-Jean Benghozi. Au moins, sur ce point, praticiens et théoriciens de la “longue traîne” se rejoignent.

    Netbook : un outil favorisant l’accès à la connaissance dans les pays pauvres

    Lors du Netbook World Summit, des intervenants de Sugar Labs ou de l’OLPC ont souligné l’impact des ultra-portables dans les écoles du tiers monde.

    Les netbooks constituent-ils le support idéal pour suppléer au manque de structure éducative dans les pays en voie de développement ? Plusieurs initiatives comme OLPC – One Laptop Per Child  ou Classmate PC d’[1] Intel visent à fournir des ordinateurs low cost aux enfants éduqués dans les pays les plus pauvres. Le Netbook World Summit, qui s’est tenu le 1er décembre à Paris dans le prolongement de l’Open World Forum, a permis de faire le point.

    Il est vrai qu’un tel marché méritait bien une conférence aux ambitions mondiales comme celle-ci : selon le cabinet d’études américain Gartner, quelque 5,2 millions de netbooks, ces ultra-portables conçus pour des besoins bureautiques simples (traitement de texte, tableur, mails, surf sur Internet… ) devraient être commercialisés cette année.

    Leurs ventes devraient atteindre 8 millions d’unités l’an prochain et  50 millions en 2012.  A la fin du Netbook World Summit, une analyste d’IDC prédit également un bel avenir aux ultra-portables.

    Les accros et les néophytes

    Lundi matin, la session Netbook a été inaugurée par Hervé Yahi, nommé début novembre PDG de Mandriva (éditeur d’une distribution Linux). Il a rappelé que son entreprise comptait bien capter une partie de ce segment de marché avec son Mandriva Mini, une solution Linux pour netbook.

    Hervé Yahi a distingué deux grandes familles d’utilisateurs. D’un côté, les accros à l’informatique qui achètent un netbook comme second ordinateur portable afin de l’emporter partout avec eux.

    De l’autre, ceux qui ne connaissent rien à l’informatique et que les netbooks permettent de s’initier au travail sur ordinateur et à Internet. Une partie des conférences organisées pendant ce Netbook World Summit s’est ensuite concentrée sur cette seconde catégorie d’utilisateurs potentiels et en particulier sur les enfants.

    Le netbook est à l’ordinateur domestique ce que la guitare est au piano

    Bastien Guerry, membre de l’équipe “éducation” chez OLPC ([2] rappelons qu’il est possible d’acquérir le XO sur Amazon.co.uk) et Patrick Ferran, directeur de Gdium qui développe un netbook pour collégiens et lycéens fabriqué par EMTEC (filiale de Dexxon Data Media) étaient présents.

    Paraphrasant Alan Kay, un autre informaticien américain passionné par l’éducation, Bastien Guerry de l’OLPC a rappelé que l’ordinateur n’est rien tout seul, mais qu’il peut être un formidable véhicule.

    “Il n’y a aucune magie dans un ordinateur, de même qu’il n’y a rien de magique dans un piano, a-t-il commenté. Mais, de même que le piano a joué un rôle très important dans la distribution, auprès de beaucoup de foyers, de la pratique musicale, l’ordinateur a démocratisé une certaine pratique de l’informatique.”

    Bastien Guerry poursuit: “Et l’on peut dire que le netbook est à l’ordinateur domestique ce que la guitare est au piano : un instrument que vous pouvez emporter n’importe où avec vous.”

    (lire la suite page suivante)Citant Abdoulaye Wade, le président du Sénégal très impliqué dans les débats sur la fracture numérique Nord-Sud, Patrick Ferran, représentant de Gdium, a rappelé qu’il y avait en Afrique un milliard d’habitants, mais seulement 15 millions d’ordinateurs.

    “Les netbooks qui sont bon marché, robustes et connectés peuvent jouer un rôle très important dans l’éducation”, a-t-il estimé.

    Sugar Labs : un marché d’un milliard d’enfant et zéro budget

    Mais la conférence a surtout été marquée par l’intervention de Walter Bender, chercheur au MIT et directeur général de [3] Sugar Labs, une organisation qui propose gratuitement en licence GPL Sugar. Il s’agit de la plate-forme éducative du XO destinée aux jeunes enfants et tournant sous Linux.

    Bras droit de Nicholas Negroponte au sein du projet OLPC, Walter Bender avait démissionné en avril. Le mois suivant, il lançait Sugar Labs “pour donner de l’air à Sugar”, avait-il expliqué à l’époque.

    Walter Bender, lui, a une ambition folle. “notre marché potentiel, c’est un milliard d’enfants dans le monde ” a-t-il indiqué. Et… pas de moyen ! “Mon budget est de zéro“, a-t-il révélé à Vnunet.fr en marge de son intervention.

    Car Sugar Labs fait appel au volontariat pour continuer à travailler sur la plate-forme éducative et à quelques sponsors pour financer les voyages de quelques volontaires afin que ces derniers puissent se rencontrer et échanger.

    Malgré cela, plus de 600 000 enfants utilisent déjà Sugar dans un peu plus de trente pays, dont près des deux tiers en Amérique du Sud. A noter que beaucoup de ces enfants ont en fait accès à Sugar sur leur netbook XO de l’OLPC.

    L’accès à une pédagogie de la découverte

    Mise au point sous l’égide d’un comité pédagogique dont le célèbre mathématicien Seymour Papert a fait partie, Sugar est une plate-forme qui permet aux enfants non seulement de “consommer” des nouvelles technologies (surfer sur le Web, lire, tchater, jouer à des activités multimédias, à des jeux… ), mais aussi d’être acteurs (écrire, réfléchir, dessiner, écrire des programmes multimédias, partager… ).

    “Mon objectif est de faire apparaître une génération de penseurs critiques, grâce à la compréhension de la science, explique Walter Bender. “Je veux donner aux enfants l’accès à une pédagogie de la découverte : se poser des questions est un art créatif.”

    Bref, Walter Bender croit qu’un notebook équipé de la plate-forme Sugar peut être pour chaque enfant l’occasion d’apprendre à apprendre, et ainsi, de conquérir son autonomie. “Je ne connais pas de meilleur outil pour apprendre que l’ordinateur”, a-t-il conclu. Surtout, si c’est un netbook ?


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    URL de l’article: http://www.itespresso.fr/netbook-un-outil-favorisant-lacces-a-la-connaissance-dans-les-pays-pauvres-23751.html

    Les URL dans cet article :

    • [1] Intel :
      http://www.itespresso.fr/tag/Intel
    • [2] rappelons qu’il est possible d’acquérir le XO sur Amazon.co.uk :
      http://www.itespresso.fr/pc-low-cost-le-xo-olpc-debarque-en-europe-23564.html
    • [3] Sugar Labs :
      http://www.sugarlabs.org/go/Sugar_Labs
    • [4] Netbooks : AMD veut croiser le fer avec Intel :
      http://www.itespresso.fr/netbooks-amd-veut-croiser-le-fer-avec-intel-23593.html
    • [5] Netbook : “une nouvelle source de revenus sur un marché facile à conquérir” :
      http://www.itespresso.fr/netbook-une-nouvelle-source-de-revenus-sur-un-marche-facile-a-conquerir-237
      38.html

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    A la recherche des nouvelles stars du Web

    Parmi les lauréats de l’édition 2008 de Seedcamp, un projet français : Stupeflix, et son service de création automatique de vidéos.

    La société n’est même pas encore officiellement créée, mais ses deux fondateurs font déjà beaucoup parler d’eux. Nicolas Steegmann, 28 ans, diplômé de Centrale Paris, ancien d’Exalead et François Lagunas, 31 ans, polytechnicien, passé également par Exalead, mais aussi par DailyMotion, grâce à leur projet Stupeflix. Un service Web de génération automatique de vidéos.

    Ils font partie des sept vainqueurs du Seedcamp 2008 et vont désormais bénéficier des conseils d’un réseau mondial d’experts et d’investisseurs. “Seedcamp veut rassembler la communauté européenne des investisseurs dans les nouvelles technologies et lui faire rencontrer des entrepreneurs qui montent leur première société en Europe”, décrit Reshma Sohoni, la PDG de Seedcamp, interrogée par téléphone depuis Londres.

    [1] Seedcamp a été créé en juin 2007 par Saul Klein, un ancien responsable de [2] Skype devenu spécialiste de l’investissement “early stage” (il siège lui-même au conseil d’administration de plus d’une dizaine d’entreprises). Son objectif est de favoriser le développement de l’esprit entrepreneurial dans les nouvelles technologies en Europe. “Et pour nous l’Europe, cela va de l’Irlande à la Turquie et Israël”, ajoute Reshma Sohoni. Un fonds de 5 millions de dollars assure le fonctionnement de Seedcamp, qui est en fait une société de capital-risque qui investit dans les projets primés.

    Cette année, 23 projets avaient été sélectionnés pour participer à une semaine de compétition et d’échanges à Londres. “Rencontrer des investisseurs et les créateurs de Skype, Lastminute et de plein d’autres succès européens, ça n’a pas de prix”, estime Nicolas Steegmann. Même si, entre les panels où les futurs entrepreneurs devaient présenter leur projet en cinq minutes et les séances de coaching d’une heure avec des célébrités du Web, l’emploi du temps était extrêmement chargé. Mais aussi ponctué de bons moments.“Mon meilleur souvenir de cette semaine intensive a été d’entendre les rires positifs de l’[3] auditoire à la fin de notre présentation,” sourit Nicolas Steegmann.

    Esprit d’entreprise et expertise technologique

    A l’issue de cette semaine, sept projets ont été primés. Les lauréats viennent aussi bien de San Francisco que de Bucarest, Vienne ou Paris. “Nous avons été très impressionnés par l’équipe de [4] Stupeflix, qui associe l’esprit d’entreprise et l’expertise technologique, et par leur produit, qui constitue quasiment un nouveau média”, avoue Reshma Sohoni.

    “Nous avons développé une API, avec tout ce qu’il faut dedans, y compris la sécurité et le paiement, pour générer des vidéos à partir de n’importe quel document – photo, vidéo, texte, musique – détenu par un internaute ou un professionnel”, détaille Nicolas Steegmann. “Le but est de créer des vidéos rapidement, mais avec une qualité professionnelle.”Grâce à un matériel spécifique (calcul parallèle et distribué sur plusieurs serveurs) et à un langage utilisé par les programmeurs de jeux vidéo, une courte vidéo en haute définition devrait prendre une minute à fabriquer.

    Un site Web, où le grand public pourra créer gratuitement des vidéos de quelques dizaines de secondes ou en basse définition, devrait voir le jour d’ici à deux mois. Les services professionnels (vidéos plus longues et en haute définition) seront payants et devraient être proposés dans quelques mois via des sites partenaires, avec qui Stupeflix partagera les revenus. “Et nous avons également dans les cartons une API pour l’[5] iPhone, révèle Nicolas Steegmann. Nous avons été séduits par la facilité de programmation pour l’iPhone : une semaine nous a suffi pour réaliser un prototype.”

    Prochaine étape : grâce aux 50 000 euros versés par Seedcamp (en échange d’une petite partie du capital de la future société), Nicolas Steegmann et François Lagunas vont pouvoir passer trois mois à Londres peaufiner leur projet. Ils vont continuer à bénéficier des conseils de créateurs d’entreprise avisés et devront passer deux étapes : une présentation devant les autres lauréats et quelques investisseurs au cours de la sixième semaine et une journée de rencontres avec des capitaux-risqueurs durant la dixième semaine.“Je ne sais pas encore où je vais loger à Londres, mais je vais me débrouiller”, s’inquiète Nicolas Steegmann. Bah, avec la crise des subprimes, il paraît que les loyers baissent dans la City !

    Edvige est “loin d’être le souci majeur” de la Cnil

    Alex Türk, président de la Cnil, revient sur la levée de boucliers liée à la création du fichier Edvige

    Le décret paru le 27 juin 2008 annonçant la “création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé Edvige” (voir encadré ci-dessous) par le ministère de l’Intérieur n’en finit pas de faire parler de lui.

    Même si la tension semble être un peu retombée depuis l’annonce, par le président de la République, que le ministère de l’Intérieur allait organiser une concertation.

    Alex Türk, le président de la Cnil (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), se dit d’abord surpris par toutes ces manifestations. “Edvige n’est que le nouveau cadrage juridique d’un fichier qui existe depuis très longtemps, celui des RG, constate-t-il. Un premier décret, paru en 1991, avait donné une existence légale à ce fichier constitué depuis de longue date dans une certaine illégalité.”

    C’est sous le front Populaire qu’a été créée en 1937 la Direction des services de renseignements généraux et de la police administrative, mais ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, en particulier pendant la guerre froide, que les RG avaient pris leur envol.

    “Nous avons insisté pour le décret soit public”

    Le président Sarkozy ayant décidé, dans un but de rationalisation, de fusionner à partir du 1er juillet 2008 les RG et la DST (Direction de la surveillance du territoire) au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), un nouveau cadrage juridique était nécessaire.

    Normalement, la DCRI doit désormais plus s’occuper de la lutte contre le terrorisme, des risques d’espionnage économique, de la sécurité informatique ou de la surveillance des quartiers à problème.

    Alex Türk se félicite que le gouvernement ait finalement décidé de publier le décret annonçant la naissance d’Edvige. “Nous avions beaucoup insisté pour que ce décret soit rendu publique, affirme-t-il. Jusqu’au dernier moment, le gouvernement a hésité. Ce n’est que la veille au soir qu’ils nous ont averti que le décret serait public. Mais nous avions aussi prévenu les autorités concernées qu’en publiant le décret sous cette forme, elles allaient au-devant d’ennuis : nous sommes heureux d’être enfin entendus sur ce point.”

    A l’inverse d’Edvige, Cristina sera hors de contrôle de la Cnil

    A noter que le décret annonçant la création d’un autre fichier du nom de Cristina qui sera également utilisé par la DCRI, n’a fait l’objet d’aucune publication. Sur les quelque 2,5 millions de fiches que comporteraient les ordinateurs des RG, environ 2 millions de fiches devraient êtres repris par Edvige et 500 000 par Cristina.

    “Cristina comporte uniquement des fiches sur des personnes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat : il est donc absolument normal qu’aucune information ne soit communiquée au public sur ce fichier”, estime Alex Türk.

    (lire la fin de l’article page suivante)De même, Cristina ne sera pas contrôlé par la Cnil, au contraire d’Edvige. “Edvige devrait être contrôlé environ tous les cinq ans, calcule Alex Türk.Le contrôle, par sondage, d’un gros fichier comme cela nous prend six à sept mois.”

    Le président de la Cnil – et sénateur du Nord (Nord-Pas-de-Calais) – en profite pour rappeler que sous son mandat, commencé en février 2004, les effectifs de la Cnil devraient doubler : ils devraient être de 147 personnes fin 2009. “Mais nous sommes toujours les derniers du peloton européen”, reconnaît-il. Par exemple, les équivalents allemands et anglais de la Cnil comptent respectivement 400 et 250 personnes.

    Sept voitures au quotidien pour accéder à des fichiers

    Edvige, comme son prédécesseur, le fichier des RG, pourra faire l’objet d’une procédure d’accès indirect. N’importe qui pourra demander à la Cnil d’aller vérifier que sa fiche au sein d’Edvige ne comporte aucune information illégale.

    Concrètement, un commissaire de la Cnil- un magistrat ou ancien magistrat -, effectue les investigations utiles et fait procéder aux modifications nécessaires, par exemple l’effacement de données inexactes. La CNIL avertit ensuite le demandeur que la vérification a été faite.

    “Tous les jours, sept voitures partent de la Cnil, avec un Commissaire à bord, pour aller accéder à des fichiers”, énumère Alex Türk. Seul bémol : les demandes sont si nombreuses qu’il faut souvent patienter un an avant que la Cnil n’accède à la fiche demandée.

    Enfin, Alex Türk rappelle qu’en l’état actuel du décret, Edvige ne pourra pas faire l’objet d’une procédure de croisement automatisé. “Mais cela n’empêche pas les policiers ayant accès à Edvige, d’aller, au cas par cas, consulter les fiches des personnes intéressées dans d’autres fichiers de police comme le Stic.”

    Avenir assez inquiétant

    Justement, le Stic (Système de Traitement des Infractions Constatées – un fichier centralisant les auteurs d’infractions interpellés par la police) comporte de nombreuses erreurs : 25% des fiches vérifiées par la Cnil sont erronées. Edvige ne court-il pas le même risque. “Je crois que non, répond Alex Türk. Le Stic est un fichier très lourd à gérer et donc à mettre à jour. Edvige sera plus simple et donc moins propice aux erreurs.”

    Au final, l’actuel président de la Cnil voudrait relativiser l’affaire Edvige. “Cela met le doigt sur quelque chose de grave, mais ce n’est pas le plus important, insiste-t-il. Edvige est loin d’être mon souci majeur. Je suis beaucoup plus préoccupé par la biométrie, la géolocalisation, la vidéo surveillance ou le traçage des gens sur Internet.”

    Mais Alex Türk ne se montre pas pour autant totalement rassurant. “Tout cela et les fichiers dessinent un avenir assez inquiétant… “, admet-il. De quoi donner raison aux associations de défense des libertés individuelles (voir, par exemple, [1] http://nonaedvige.ras.eu.org), qui restent très vigilantes sur le sujet des fichiers en général et d’Edvige en particulier…

    Edvige, Big Sister ?
    Le fichier Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale) doit centraliser et analyser des informations sur :
    – les personnes ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ;
    – les individus et groupes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public
    Edvige a été créé en vue d’informer le gouvernement et les représentants de l’Etat dans les départements et les collectivités. Entre autres, pour permettre aux services de police de savoir si “le comportement des personnes physiques ou morales intéressées est compatible avec l’exercice des fonctions ou des missions envisagées”.
    Pour cela, Edvige peut collecter les informations suivantes sur les personnes physiques âgées de 13 ans et plus :
    – état civil, profession ;
    – adresses, téléphones, emails ;
    – n° de carte d’identité, de passeport, etc. ;
    – immatriculations des véhicules ;
    – informations fiscales et patrimoniales ;
    – antécédents judiciaires ;
    – opinions politiques, philosophiques ou religieuses ;
    – entourage personnel et professionnel ;
    De “manière exceptionnelle”, les orientations sexuelles et les données sur la santé de la personne peuvent également être enregistrées dans Edvige

    Technologies-clés : un fichier public et gratuit de 1 100 laboratoires français

    La DGE, issu du Minefe, a mis en ligne une vaste base de données de la R&D publique et privée dédiée à 83 « technologies-clés pour l’avenir de la France ».

    Mille cent laboratoires français, privés ou publics, sélectionnés pour leurs travaux sur les 83 domaines identifiés par l’administration comme des technologies-clés pour l’avenir. Et pour chacun de ces centres de recherche, un descriptif précis de leurs domaines d’expertise, de leurs partenariats, de leurs originalités et des personnes à contacter est proposé. Le tout est gratuit et dépourvu de publicité.

    Telle est l’outil, intitulé [1] “base de données Technologies-clés : identification des centres de recherche à fort potentiel”, que la Direction générale des entreprises (DGE), issu du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, vient de mettre en ligne, à destination des sociétés. “L’objectif est d’aider les entreprises à rechercher facilement de l’information sur les technologies qui les intéressent”, commente Michel Aribart, chargé de mission au sein du service des politiques d’innovation et de compétitivité, à la DGE.

    Ce gigantesque fichier est la suite du [2] rapport “Technologies-clés 2010″ publié en septembre 2006 et qui avait permis d’identifier les 83 technologies jugées les plus prometteuses, par la DGE, pour l’industrie française à un horizon de cinq à dix ans. Il complète la liste des centres retenus pour faire partie des pôles de compétitivité.

    Les études pour la mise en place de cette base de données ont commencé en 2006. L’identification des laboratoires présents dans cette liste a été confiée à l’ADIT (Société Nationale d’[3] Intelligence Economique), un cabinet de prospective et de veille technologique contrôlé majoritairement par l’Etat. “Ces labos sont tous reconnus au plan international, précise Michel Aribart . Ils ont été choisis pour leurs publications et leurs participations à des événements internationaux, comme les conférences.”

    Les autres critères retenus sont les dépôts de brevets récents et la participation à de grands programmes de recherche nationaux, européens ou internationaux.

    17 spécialités dans les TIC

    La navigation sur Expertises2010.com est aisée. Les
    1100 organismes sont répartis en huit grands domaines, qui correspondent à la nomenclature établie pour l’étude “Technologies-clés 2010″ : Technologies de l’information et de la communication, Matériaux – Chimie, Bâtiment, Énergie – Environnement, Technologies du vivant – Santé -Agroalimentaire , Transports, Distribution – Consommation, Technologies et méthodes de production.

    Puis, chacun de ces huit domaines est éclaté en technologies-clés. 
    Un clic sur Technologies de l’information et de la communication, par exemple, fait apparaître 17 spécialités, dont la gestion de la micro-énergie, le [4] stockage de l’information numérique, la RFID, les cartes sans contact, la [5] virtualisation des réseaux, les technologies du Web sémantique…

    Poussons la recherche plus loin : un nouveau clic sur “Technologies du Web sémantique” et s’ouvre une fenêtre avec neuf centres de recherche. Le premier d’entre eux, par exemple, est l’équipe GEMO, spécialisée dans “l’Intégration de données et de connaissances distribuées sur le Web”, située en Ile-de-France.

    Nouveau clic et on arrive à la fiche de l’équipe Gemo : ses expertises (gestion de données XML en P2P, entrepôts thématiques de contenu du Web… ) ses collaborations ou partenariats (WebContent 2006-2009 avec le CEA, Thales, EADS, Bongrain, Xyleme, Exalead… ), ses particularités, son effectif, sa forme juridique, son adresse et les coordonnées de la personne à contacter (il s’agit de Serge Abiteboul, responsable scientifique, en l’occurence [6] que nous avons récemment interviewé).

    Afin de limiter les erreurs, l’Adit a soumis leurs fiches à tous les centres, pour vérification.

    F. Brottes (député PS): “Les Français qui vivent à la campagne ont aussi droit au très haut débit”

    En plein débat LME, l’élu socialiste, accusé d’avoir proposé un amendement favorisant Numericable, explique sa conception de l’aménagement du territoire.

    Alors que le Sénat poursuit mercredi après-midi l’examen du projet de loi de modernisation de l’économie, dont plusieurs amendement portent sur le déploiement de la [1] fibreoptique en France, le député François Brottes a répondu aux questions de Vnunet.fr sur les problèmes que soulève cette loi. Vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, élu de l’Isère, François Brottes suit les questions d’aménagement du territoire et d’infrastructure depuis de nombreuses années : de 1982 à 1986, il a fait partie de la mission interministérielle pour le développement du câble.

    Vnunet.fr : Pourquoi avez-vous introduit dans le projet de loi de modernisation de l’économie un amendement qui permet au cablo-opérateur déjà présent dans un immeuble de moderniser son réseau, sans avoir à demander l’autorisation des copropriétaires ?
    François Brottes : Je suis député de la cinquième circonscription de l’Isère et pendant très longtemps j’ai été membre de l’Association Nationale des Elus de la Montagne. Je suis donc très sensible à l’aménagement du territoire, qui passe par une répartition harmonieuse des infrastructures et donc des investissements. Dans le cas de la fibre optique (mais c’est aussi vrai pour les relais de téléphonie mobile), si deux opérateurs investissent au même endroit, ils ne vont pas investir ailleurs : l’argent n’est pas infini. Le surinvestissement dans les villes, là où, certes, vivent 80% des gens, me pose problème. Je pense aux 20% des Français qui habitent à la campagne et qui, eux aussi, ont droit au très haut débit. Dans ce contexte, avoir trois ou quatre réseaux de fibre optique concurrents dans un même immeuble ne sert à rien. Autant que le cablo-opérateur qui a déjà investi dans cette copropriété puisse facilement moderniser son réseau et que ses concurrents aillent investir leur argent ailleurs !

    Alors que le Sénat poursuit mercredi après-midi l’examen du projet de loi de modernisation de l’économie, dont plusieurs amendement portent sur le déploiement de la fibre optique en France, le député François Brottes a répondu aux questions de Vnunet.fr sur les problèmes que soulève cette loi. Vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, élu de l’Isère, François Brottes suit les questions d’aménagement du territoire et d’infrastructure depuis de nombreuses années : de 1982 à 1986, il a fait partie de la mission interministérielle pour le développement du câble.

    Vnunet.fr : Pourquoi avez-vous introduit dans le projet de loi de modernisation de l’économie un amendement qui permet au cablo-opérateur déjà présent dans un immeuble de moderniser son réseau, sans avoir à demander l’autorisation des copropriétaires ?
    François Brottes : Je suis député de la cinquième circonscription de l’Isère et pendant très longtemps j’ai été membre de l’Association Nationale des Elus de la Montagne. Je suis donc très sensible à l’aménagement du territoire, qui passe par une répartition harmonieuse des infrastructures et donc des investissements. Dans le cas de la fibre optique (mais c’est aussi vrai pour les relais de téléphonie mobile), si deux opérateurs investissent au même endroit, ils ne vont pas investir ailleurs : l’argent n’est pas infini. Le surinvestissement dans les villes, là où, certes, vivent 80% des gens, me pose problème. Je pense aux 20% des Français qui habitent à la campagne et qui, eux aussi, ont droit au très haut débit. Dans ce contexte, avoir trois ou quatre réseaux de fibre optique concurrents dans un même immeuble ne sert à rien. Autant que le cablo-opérateur qui a déjà investi dans cette copropriété puisse facilement moderniser son réseau et que ses concurrents aillent investir leur argent ailleurs !

    VNunet.fr : Vous ne vous sentez pas trop à contre-courant du libéralisme ambiant ?
    François Brottes : Je suis pour la neutralité de l’infrastructure. Il est vrai que dans l’idéal, j’aurais préféré une grande entité nationale qui aurait géré le réseau de fibre optique, comme cela existe en France pour le réseau de chemin de fer ou le réseau de transport de l’électricité. Dans la situation actuelle, les opérateurs de fibre optique sont à la fois gestionnaires du réseau et vendeurs de contenus, de services. Même la Commission européenne, que l’on ne peut pas accuser d’être composée de “dangereux gauchistes”, commence à critiquer ce genre de systèmes. Pour l’électricité, par exemple, elle s’alarme que dans certains pays le même opérateur gère le réseau et vende de l’électricité. Eon, il n’y a pas si longtemps, a plongé la moitié de l’Europe dans le noir, parce que, lors d’un incident sur le réseau électrique, il n’avait pas su arbitrer entre son rôle de gestionnaire du réseau et de vendeur d’énergie !


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    2 commentaires A « F. Brottes (député PS): “Les Français qui vivent à la campagne ont aussi droit au très haut débit” »

    #1 Commentaire Par Free style Sur 17 juillet 2008 à 1:08

    Monsieur BROTTES fait la démonstration que l’amendement, que je baptise “amendement NC” devait absolument être retiré.

    Si Monsieur BROTTES à raison quand il dit que le haut débit doit être fourni également à ceux qui habitent la campagne, ce n’est pas une raison, sous le prétexte économique, d’imposer NC (actionnaire d’Alice à 30% je crois) comme opérateur unique dans les grandes villes ou il présent comme PARIS (pour ne parler que de PARIS) dont l’offre technique n’est pas comparable à celles d’Orange, Neuf ou encore de free.

    Cet amendement est même dangereux car il ouvre la possibilité aux opérateurs de passer des accords pour se partager la France.

    Si il faut une loi, il faut qu’elle permette aux copropriétés d’être souveraines dans leur choix et permette d’éviter que certains soient tenter d’établir un monopole.

    #2 Commentaire Par Alan Sur 23 juillet 2008 à 15:07

    La fibre est pourtant l’avenir de la Nation, rater le tournant du très haut débit c’est hypothéquer l’avenir économique de la France. Cependant, il faut que se développement soit harmonieux, qu’il implique autant les villes que les zones rurales (où il y a un vie observable mais si peu d’intérêt économique…) et donc limiter les concentrations d’investissement dans les villes. Cependant, cet amendement couvre maladroitement le fond du problème : ce déploiement si l’on veut qu’il ne condamne pas les trois quart de la France au sous développement doit être publique et non privé… mais peut-être devra-t-on attendre une crise telle que celles des années trente pour comprendre que l’investissement publique est déterminant pour le développement d’une nation.