Le 18 janvier 2008, j’ai publié sur Vnunet.fr une enquête sur une étrange affaire : GPS : Qui veut la peau de TomTom ? Une vraie énigme ! Qui se cache derrière la fondation hollandaise qui a publié début janvier un communiqué de presse, en 21 langues, annonçant que « les systèmes de navigation [par GPS] constituent un danger pour la sécurité routière ». En à peine deux jours, l’information avait été relayée par plus de 1500 sites Web d’information technique à travers le monde. Un coup dur pour TomTom, leader sur le marché des terminaux GPS en Europe, dont tous les appareils sont présentés, à l’issue de tests apparemment sérieux, comme pouvant provoquer des « kid-killings » (assassinats d’enfants). Et une aubaine pour Nav4all, un mystérieux site Internet qui propose un logiciel capable de transformer gratuitement n’importe quel téléphone mobile (muni d’une puce GPS ou couplé à un capteur GPS Bluetooth) en navigateur GPS : selon l’étrange fondation batave, le programme Nav4all est en effet le seul à répondre à ses critères de sélection.
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Vie privée : le moteur prédictif Criteo veut exporter son savoir-faire
Le 17 janvier 2008, j’ai publié sur Vnunet.fr un article consacré à une jeune société française, Criteo, qui observe nos déplacements sur les sites internet pour nous faire : Web 2.0 : le moteur prédictif Criteo veut exporter son modèle.
Criteo propose en marque blanche aux sites de commerces électroniques et aux sites de contenus des logiciels pour faire des recommandations, ainsi qu’aux plates-formes publicitaires, pour personnaliser les bannières. « Lorsqu’un internaute se connecte à un site client chez nous, nous analysons sa navigation et nous lui faisons, en temps réel, des recommandations pour d’autres achats ou d’autres contenus », explique Jean-Baptiste Rudelle, P-DG fondateur de Criteo.
Données personnelles et collectivités : la Cnil pourrait sévir après les élections municipales
Le 15 janvier 2008, j’ai publié sur Vnunet.fr un article sur la volonté affichée par la Cnil de mieux contrôler les fichiers établis par les collectivités locales : Données personnelles et collectivités : la Cnil pourrait sévir après les élections municipales.
Entre les fichiers de l’état-civil, les données de la fiscalité locale, les fichiers sociaux, les documents utilisés pour la prévention de la délinquance (comme celui de l’assiduité scolaire…), le recensement, le cadastre et autres informations géographiques, les élus locaux se retrouvent très vite responsables de dizaines de fichiers. Or ils ignorent souvent leurs droits et devoirs en la matière.
Pour l’instant, la Cnil s’est montré clémente à l’égard des élus. « Nous ne voulions pas tomber sur le dos de gens qui font souvent un travail formidable : je penses surtout aux maires des communes de 2 000 à 3 000 habitants, dont le rôle est ingrat, précise Alex TürK. Mais ce temps de la pédagogie est fini. Après les municipales, au deuxième trimestre, nous allons faire des contrôles et prendre des sanctions. »
OpenStreetMap cartographie le monde sur le modèle du logiciel libre
Le 14 janvier 2008, j’ai publié dans les Echos Innovation, un article intitulé, OpenStreetMap cartographie le monde sur le modèle du logiciel libre, sur une initiative très intéressante : vous pouvez mettre à la disposition du monde entier un plan – gratuit – de votre quartier ou de votre ville, grâce à OpenStreetMap. Lancé en août 2004 par un jeune Anglais, Steve Coast, qui désespérait de trouver une carte routière gratuite, ce projet rassemble aujourd’hui une communauté de 10.000 internautes à travers la planète. Parmi eux, 2.000 mordus qui alimentent régulièrement le site, grâce à leur GPS (pour relever les coordonnées des rues, des bâtiments) et à leurs talents de cartographe (pour placer ces points sur des photos aériennes prêtée par Yahoo!, et en tirer ensuite des plans).
Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC Info lundi 28 janvier
Hier, lundi 28 janvier 2008, Jean-Jacques Bourdin, m’a invité à l’antenne de RMC Info. J’ai répondu à une dizaine de questions qu’il a tirées de mon livre : « Pourquoi mon enfant a-t-il besoin d’Internet ? », « A quel âge faut-il donner son premier téléphone à un enfant ? », etc.
Vous pouvez retrouver, en cliquant ici, l’intégralité de cet entretien, enregistré en vidéo.
Une conférence à écouter en ligne : 'Services & libertés. Demain, tous fichés ?'
Le 10 décembre dernier, l’Inria (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) avait organisé, dans le cadre de ses 40 ans, une conférence sur le thème « Services & libertés. Demain, tous fichés ? »
Participaient à cette table-ronde, que j’animais* :
- Barbara Cassin (Centre Léon Robin, CNRS – Université Paris 4, auteur de Google-moi)
- Sébastien Canevet (spécialiste droit de l’Internet et des nouveaux médias)
- Alex Türk (sénateur du Nord et président de la CNIL – Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés)
(Peter Fleischer, responsable de la protection des données chez Google Europe, était également invité, mais, après avoir donné son accord, a dû se décommander)
Vous pouvez écouter cette conférence et en lire la retranscription écrite sur :
http://www.inria.fr/40ans/forum/video.fr.php#v5
- en échange de mon aide dans la préparation de cette table-ronde et de son animation, l’Inria s’est engagé à faire un don à la Fondation de France.
Une conférence à écouter en ligne : ‘Services & libertés. Demain, tous fichés ?’
Le 10 décembre dernier, l’Inria (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) avait organisé, dans le cadre de ses 40 ans, une conférence sur le thème « Services & libertés. Demain, tous fichés ? »
Participaient à cette table-ronde, que j’animais* :
- Barbara Cassin (Centre Léon Robin, CNRS – Université Paris 4, auteur de Google-moi)
- Sébastien Canevet (spécialiste droit de l’Internet et des nouveaux médias)
- Alex Türk (sénateur du Nord et président de la CNIL – Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés)
(Peter Fleischer, responsable de la protection des données chez Google Europe, était également invité, mais, après avoir donné son accord, a dû se décommander)
Vous pouvez écouter cette conférence et en lire la retranscription écrite sur :
http://www.inria.fr/40ans/forum/video.fr.php#v5
- en échange de mon aide dans la préparation de cette table-ronde et de son animation, l’Inria s’est engagé à faire un don à la Fondation de France.
Le scandale des SMS surtaxés
Les adolescents, crédules, se font facilement abuser par des émissions de télévision, des pubs à la télé, à la radio ou dans des journaux, qui leur proposent d’envoyer des SMS surtaxés depuis leur téléphone mobile pour soutenir leur candidat préféré, acheter de nouvelles sonneries, connaître le prénom de leur prochain(e) petit(e) ami(e) etc.
Comme les informations légales (coût du service, nombre de SMS à envoyer, configuration nécessaire…) sont diffusées très rapidement ou figurent en caractères à peine lisibles, les jeunes ne se rendent pas compte de ce qu’ils dépensent : jusqu’à 3 euros de surtaxe par SMS (plus éventuellement le prix d’un Texto facturé par leur opérateur).
Résultat, ces services représentent une véritable manne pour les éditeurs de ces services et les opérateurs de téléphonie mobile (en 2006, les premiers auraient perçu ainsi plus de 120 millions d’euros et les seconds plus de 60 millions) et un gouffre financier pour les familles.
C’est un des scandales que je dénonce dans mon livre « Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, Internet, jeux vidéo… » (éditions Télémaque).
En Suisse ou en Finlande, les autorités ont obligé les opérateurs de téléphonie mobile à proposer une option gratuite pour bloquer l’envoi de SMS surtaxés.
Dans l’Hexagone, pour l’instant, rien de tel. Pourquoi ? Parce que le législateur français n’a pas voté de loi en ce sens. Je vous invite à envoyer une lettre à votre député lui demandant ce qu’il compte faire contre cette situation. Un modèle de lettre est disponible sur ici.
Bienvenue
Bonjour,
Soyez les bienvenus sur ce site destiné aux lecteurs du livre « Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, internet, jeux vidéo… » et à tous les parents qui se demandent comment utiliser au mieux les nouvelles technologies pour éduquer leurs enfants.
« Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, internet, jeux video » paraît le 3 janvier 2008, aux éditions Télémaque.
• à quel âge faut-il mettre un enfant devant internet ?
• Ma fille de 9 ans a vu des images X sur Internet : que lui dire, comment l’en protéger ?
• Quels sont les meilleurs sites légaux pour écouter de la musique ?
• Comment savoir si mon enfant est accro aux jeux vidéo ?
• A quel âge peut-on lui donner son premier mobile ?
• Mon enfant de 13 ans veut aller sur Second Life : qu’est-ce que c’est au juste et est-ce vraiment pour lui ?
Pour cette enquête minutieuse, j’ai relevé les 90 questions que tous les parents se posent au sujet d’internet, du téléphone mobile, des jeux vidéo et des mondes virtuels.
Aidé de psychiatres, psychologues éducateurs, sociologues et professionnels d’internet que j’ai longuement rencontrés, je répond à ces interrogations et propose des solutions concrètes, des conseils pratiques, des astuces, des adresses utiles et tout simplement des repères pour les parents qui veulent aider leurs enfants à grandir avec les outils numériques.
Un guide pratique essentiel pour accompagner, de l’âge tendre à l’adolescence, la première génération d’enfants qui aura toujours vécu avec les nouvelles technologies.
Retrouvez le sommaire complet de ce livre ici
Michel Serres : “ Vous avez perdu la tête et vous êtes condamnés à devenir intelligents ! ”
Une révolution numérique, mais pour quoi faire ?
Pour ses quarante ans, l’Inria a fait dialoguer sciences humaines et nouvelles technologies.
“ Vous avez perdu la tête et vous êtes condamnés à devenir intelligents ! ” La formule, lancée par Michel Serres, n’a pas manqué de faire rire les 1.500 collaborateurs de l’Institut national de Recherche en Informatique et en Automatique) devant lesquels il discourait. Pour l’académicien, le réseau et l’ordinateur, en nous libérant des efforts de mémoire et de réflexion, nous permettent de laisser libre cours à notre imagination.
Son intervention a constitué le point d’orgue des deux jours de réflexion sur les technologies de l’information que l’Inria avait organisés à Lille pour célébrer ses 40 ans. L’objectif était de confronter l’avis des experts en sciences « molles » (philosophie, linguistique, droit…) et celui des spécialistes des sciences « dures » (mathématiques, informatique, neurosciences, etc.) sur notre futur. Avec un fil rouge : remettre l’homme au cœur de ces technologies.
Tous les spécialistes des sciences humaines ont décrit avec passion les révolutions économique, politique, juridique et culturelle que la numérisation provoque. “Avec le numérique, nous entrons dans une ère de reproductibilité à coût nul ou quasi-nul, a prévenu le philosophe Bernard Stiegler, directeur du département du développement culturel au Centre Georges-Pompidou, où il dirige également l’Institut de recherche et d’innovation. Des fonctions comme l’indexation ou l’émission d’informations deviennent accessibles à tous.”
Ce qui, bien sûr, provoque l’hostilité des industries affectés par cette nouvelle donne commerciale, comme, par exemple les éditeurs de musique. La politique est également bousculée. Michel Serres a mis en avant l’histoire de Marie-Claire Huard, simple citoyenne, dont la pétition appelant, sur Internet, à conserver l’unité de la Belgique, a rassemblé plus de 100.000 signatures en quelques semaines : “ un nouveau printemps démocratique ”, s’est-il félicité.
Autre conséquence, plus fâcheuse, des initiatives individuelles sur Internet : celui-ci est pour l’instant une zone de non-droit qui attend son « Robin des bois, celui qui saura y mettre de l’ordre de l’intérieur » (Michel Serres). « Le problème de la propriété intellectuelle reste entier », a reconnu Bernard Stiegler. Enfin, tous les spécialistes des sciences humaines ont prédit une société fondée non plus sur la possession, mais sur l’échange et la contribution, sur le modèle des logiciels libres. Mais personne ne s’est risqué à prédire comment on y gagnera de l’argent…
Spécialiste des logiciels libres, Roberto Di Cosmo, professeur à Paris VII, a rappelé que le développement de ces programmes comprend deux phases : la phase « Cathédrale », qui exige une idée originale portée par un architecte unique et soutenue par une petite équipe d’informaticiens, suivie du « Bazar » (dans les deux sens du mot : désordre et magasin), qui permet à une communauté de développeurs de préparer la mise sur le marché.
Or, révèle une étude de la Commission Européenne, si les Européens dominent souvent la première phase, la seconde est plutôt gérée par les Américains. « L’Europe a le leadership technologique, mais est à la traîne dans l’exploitation économique du logiciel libre », a mis en garde Roberto Di Cosmo.
En face, les mathématiciens et informaticiens sont restés beaucoup plus pragmatiques. Constatant l’effervescence existant sur Internet, l’un des animateurs se demandait si “un cerveau collectif n’était pas en train de se créer. » Ne serait-il pas possible de s’en servir pour résoudre les défis de demain (maladie d’Alzheimer, réchauffement…) ?
Dans leurs réponses, Olivier Faugeras, directeur de recherche à l’Inria (il utilise les mathématiques pour comprendre l’activité du cerveau humain) et Bruno Sportisse, co-responsable de projet à l’Inria (il modélise la pollution atmosphérique) se sont contentés d’évoquer l’utilisation, pour des calculs complexes, de la « grille informatique », la puissance qu’offrent tous les ordinateurs reliés au Réseau.
Il est vrai que les seuls défis techniques demeurent immenses : « En 2006, un milliard de personnes avait accès au web, a détaillé Vincent Quint, du W3C, le consortium qui veille sur la compatibilité des technologies du Web. En 2015, ce sera la moitié de la population mondiale ! ».
La conclusion est que les technologies de l’information, finalement très jeunes, ont encore besoin de temps pour changer les habitudes de travail, a expliqué Bernard Stiegler : “ Elles ne prendront véritablement leur essor que lorsqu’elles entreront au coeur du système éducatif. ” Et auront formé, mais auront aussi été étudiées par des générations de scientifiques. Ce n’est pas pour demain…
Jacques Henno
(article paru dans Les Echos le 17 décembre 2007)