Au début de cette nouvelle année, permettez-moi – il est encore temps – de vous présenter tous mes vœux de bonheur et de prospérité. Et de remercier tous ceux d’entre vous qui m’ont permis de donner près de 60 conférences l’an dernier.
2018 sera-t-elle marquée par la prise de conscience que nos enfants et nous-mêmes sommes devenus « dépendants » à notre smartphone et aux réseaux sociaux ?
Vendredi soir, j’ai accompagné notre fille voir le documentaire Sugar Land : le réalisateur y soutient que le sucre présent dans de nombreux produits de l’industrie agroalimentaire rend enfants et adultes « accros », avec des conséquences dramatiques sur la santé. Une assertion confortée par plusieurs études scientifiques[1].
Les smartphones et les réseaux sociaux nous rendent-ils tout aussi « dépendants » et ont-ils un impact tout aussi négatif sur la santé des adultes et des enfants ?
Il faut bien sûr être très prudent dans l’utilisation des termes « dépendants » et « accros », la notion d’addiction étant quelque chose de très complexe en médecine[2].
Voici cependant quelques faits :
● plusieurs études anglo-saxonnes s’inquiètent du temps que nous consacrons à ces outils : chaque jour, nous touchons en moyenne l’écran de notre smartphone 2 617 fois et nous y passons deux heures et 25 minutes[3] ! Et plus d’une fois sur quatre (27% des contacts avec l’appareil) nous touchons notre smartphone en lien avec une application appartenant à Facebook (Facebook, Messenger, Instagram ou WhatsApp). Dans 16% des cas, l’application appartient à Google (YouTube…).
● les propres chercheurs de Facebook reconnaissent qu’être passifs sur les réseaux sociaux a un impact négatif sur le moral[4]. D’autres scientifiques aboutissent à des résultats similaires même lorsque l’utilisateur est actif[5].
● outre-Atlantique plusieurs investisseurs s’inquiètent des conséquences que cette “tech addiction”, comme disent les Américains, pourraient avoir sur les enfants et, en cas de procès, sur… les finances de sociétés comme Apple[6]. Ils rappellent que « ce n’est […] un secret pour personne que les sites des médias sociaux et les applications pour lesquels l’iPhone et l’iPad constituent un point d’accès principal sont généralement conçus pour être aussi addictifs et chronophages que possible, comme plusieurs de leurs créateurs l’ont publiquement reconnu ». Ces actionnaires demandent à Apple de mettre au point de nouveaux outils permettant aux parents de mieux contrôler le smartphone de leurs enfants.
En attendant, que faire ?
• Montrer l’exemple ! Certains parents n’hésitent pas à installer un contrôle parental sur leur propre smartphone pour éviter d’y passer trop de temps et pour se rendre plus disponible auprès de leur famille.
• Donner un smartphone le plus tard possible à son enfant.
• Installer sur le smartphone de son enfant un logiciel de contrôle parental comme Kaspersky Safe Kids ou Norton Family (pour les appareils sous Android) ou Kidslox (pour les iPhone). Sans oublier, bien sûr, d’expliquer à votre enfant pourquoi vous faites cela.
• Désactiver toutes les notifications en provenance des réseaux sociaux.
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Très belle année avec vos enfants !
Bien cordialement,
Jacques Henno
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[1] Voir, par exemple, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23719144