Ces pastilles que l’on colle au dos des téléphones portables sont censées réduire notre exposition aux ondes électromagnétiques. Au contraire, dans certains cas, elles peuvent provoquer une augmentation du débit du téléphone.
J’ai assisté, fin janvier, à une conférence sur le thème des nouvelles technologies, donnée par le vacataire d’une association, devant les parents d’élèves de l’école primaire et du collège où sont scolarisés deux de nos enfants.
J’avoue avoir été particulièrement surpris de voir que cette association recommandait aux parents d’installer un patch anti-ondes au dos du téléphone portable de leurs enfants.
Ces patchs sont présentés par leurs fabricants comme des solutions miracles pour limiter notre exposition aux ondes électromagnétiques lorsque nous nous servons de notre mobile pour téléphoner.
Or la plupart des organismes scientifiques s’accordent pour dire que ces dispositifs ne servent strictement à rien.
Ainsi, dans son dernier rapport « Radiofréquences et santé », l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) rappelle que « les dispositifs « anti-ondes » testés n’ont montré aucune utilité en matière de réduction des expositions. »
«Ces patchs ne présentent aucun effet probant et peuvent même provoquer, au contraire, une augmentation du débit du téléphone», explique Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’ANSES.
Dans certains cas, le patch provoque une telle dégradation du DAS* que cela revient à éteindre le téléphone dans certaines bandes de fréquences. Le téléphone va alors basculer sur une autre fréquence où le patch n’aura aucune utilité.
Chez les constructeurs de téléphone, on rejette également l’utilité de ces dispositifs: « Les patchs anti-ondes ne servent strictement à rien, si ce n’est à perturber la bonne réception du téléphone et, du coup, à augmenter sa consommation d’électricité et par ricochet à diminuer l’autonomie de sa batterie », détaille Xavier des Horts, responsable de la communication de Nokia France**.
Mieux vaut :
• donner un téléphone portable le plus tard possible à un enfant ;
• lui apprendre à éloigner le mobile de son corps lorsqu’il téléphone, en utilisant une oreillette filaire ou une oreillette Bluetooth.
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* DAS : le Débit d’Absorption Spécifique quantifie le niveau d’exposition aux ondes radio. Le DAS maximal d’un téléphone mobile indique le niveau maximal d’exposition quand l’appareil est contre l’oreille et fonctionne à puissance maximale. Mieux vaut choisir un portable avec un DAS le plus faible possible. Plus votre téléphone est éloigné d’une antenne relais, plus il émet de puissance. C’est pourquoi il est recommandé de ne téléphoner que dans les zones de bonne réception (4 ou 5 barrettes affichées sur l’écran du téléphone).
** interrogé, Apple France nous a répondu qu’il n’avait pas de porte-parole pour répondre à nos questions. Aucun retour, en revanche, de Samsung France, également sollicité.