Un internaute m’a demande pourquoi j’avais positionné l’usine d’Eurodif à un emplacement différent de celui indiqué par mes confrères du Monde (ci-dessus photo/carte de la page 6 de l’édition datée du vendredi 18 juillet) et de Paris Match (ci-contre page 41 du numéro d’aujourd’hui).
J’avais visité Eurodif dans la seconde moitié des années 80, à l’invitation de la société Carbone-Lorraine, qui y avait organisé un voyage de presse : Eurodif est une énorme usine, bien plus grande que le petit bâtiment retenu par mes confrères. Elle s’étend sur 250 hectares ! L’usine comporte en effet une série d’énormes tuyaux – les échangeurs – à travers lesquels circule de l’uranium (Hexafluorure d’uranium – UF6) sous forme gazeuse. Ce procédé de diffusion gazeuse permet d’enrichir l’uranium. Avec mes confrères journalistes, j’avais pu voir ces échangeurs à travers des hublots, puis nous avions visité les sous-sols de l’usine : des seaux récupéraient un liquide noirâtre qui fuyait du plafond. A la fin de la visite, pour respecter les procédures en vigueur, j’étais monté sur un appareil chargé de contrôler que nous n’avions pas encaissé des doses de radiation trop fortes. J’avais calé mes pieds et mes mains dans les encoches prévues à cet effet, mais la machine restait obstinément muette. « Rien ne se passe », m’étais-je exclamé en m’adressant au directeur de l’usine qui nous accompagnait. « Ah, l’appareil n’est pas branché… Bah, ce n’est pas grave… », avait-il répondu.