Le 28 mars 1979, le réacteur n°2 de la centrale de Three Mile Island, sur la rivière Susquehanna, à quelques kilomètres au sud de la ville de Harrisburg, en Pensylvanie (Etats-Unis), connut le plus grave incident du nucléaire américain. A la suite d’une panne des pompes principales d’alimentation en eau du système de refroidissement secondaire et de plusieurs erreurs humaines, la moitié du cœur du réacteur fondit. Il avait été mis en service trois mois avant…
Archives mensuelles : mars 2008
Sarcophage du réacteur n°4 de Tchernobyl (Ukraine)
Dans la nuit du 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, située près de Pripiat, en Ukraine (alors membre de l’URSS – Union des Républiques Socialistes Soviétiques), explosa. Il s’agit du plus grave accident survenu dans l’histoire du nucléaire.
L’installation en cause était un réacteur de type RBMK de conception soviétique (RBMK est un acronyme qui signifie en français « réacteur de grande puissance à tubes de force »).
(une impressionnante photo du sarcophage de réacteur n°4 est visible ici).
Vingt-deux ans après cette catastrophe, la Russie demeure un des grands acteurs du marché mondial du nucléaire civil, avec Atomenergoprom. Cette société d’Etat, créée il y a quelques mois, est responsable de la mise en œuvre de la stratégie nucléaire civile en Russie.
Les autres grands groupes industriels présents sur le marché du nucléaire civil sont dans le monde :
– Areva (France) est la seule entreprise du secteur impliquée dans tout le cycle de l’électricité nucléaire, de l’extraction de l’uranium au recyclage des déchets, en passant par l’enrichissement, la conception des centrales, leur réalisation et la production d’électricité. Elle détient environ un quart du marché mondial des réacteurs et services nucléaires.
– Westinghouse-Toshiba (Japon / Etats-Unis) : le groupe, spécialiste des technologies à eau pressurisée (REP), a fourni la moitié des réacteurs nucléaires actuellement en service dans le monde
– General Electric-Hitachi : le groupe japonais d’électronique et d’industrie lourde Hitachi et le géant américain General Electric, associés depuis 2006 dans le domaine des réacteurs nucléaires, ont été l’un ou l’autre impliqués dans la construction de 70% des 95 réacteurs à eau bouillante (REB) en service dans le monde.
Le 20 mars 2008, Atomenergoprom et Toshiba ont annoncé la signature d’un accord cadre pour la construction de centrales nucléaires civiles.
Centre nucléaire de Yongbyon (Corée du Nord)
Dès 1980, les satellites américains avaient repéré la construction d’un réacteur modéré au graphite et refroidi au gaz à Yongbyon, à 90 kilomètres au nord de la capitale nord-coréenne. La centrale, d’une puissance thermique de 25 MW, a fonctionné de 1986 à 1994, date où elle fut placée sous cocon, dans le cadre d’un accord signé avec les Etats-Unis. En théorie, ce réacteur, s’il fonctionne à plein régime pendant 300 jours, peut produire chaque année 7,5 kilos de plutonium de qualité militaire. Mais les Nord-Coréens ont toujours affirmé qu’il n’avait atteint sa vitesse de croisière qu’au printemps 1989 et qu’il n’avait été déchargé en totalité qu’une seule fois, en 1994, avant sa mise sous scellé par l’AIEA. Toujours selon les Nord-Coréens, un seul déchargement partiel, portant sur 300 barres de combustible (soit 3,75% du total), était intervenu au printemps 1989 et avait permis, dans l’usine de retraitement située tout à côté, la production de 62 grammes de plutonium.
Mais l’analyse par spectrométrie gamma et spectrométrie de masse de poussières prélevées dans les rebuts et les « boîtes à gants » de cet atelier de retraitement montrèrent trois concentrations différentes d’isotopes, allant de l’Américium 241 au Plutonium 241. Ce qui semblait indiquer qu’il y avait eu au moins trois périodes de retraitement du plutonium : en 1989, 1990 et 1991. Les inspecteurs de l’AIEA en déduisirent que les Nord-Coréens avaient menti et qu’ils avaient en fait déchargé la totalité de la centrale de Yongbyon en 1989, puis retraité tout son combustible, obtenant ainsi entre 6,5 et 8,5 kilos de plutonium.
Mais lorsque les experts de l’AIEA voulurent pousser un peu plus loin leurs contrôles pour étayer leur hypothèse, les Nord-Coréens devinrent beaucoup, beaucoup moins coopératifs. Les inspecteurs tentèrent d’abord de mesurer la radioactivité de chacune des 8 000 barres de combustible retirées en 1994 du réacteur de Yongbyon et surtout de connaître son emplacement précis dans le cœur de la centrale : ils auraient ainsi pu calculer combien de temps ces barres étaient restées irradiées. Ce qui aurait permis de retracer l’activité de la centrale depuis ses débuts. Mais, bizarrement, les Nord-Coréens n’ont pas autorisé l’AIEA à pratiquer ces relevés. Pire, ils ont mélangé les barres entre elles dans plusieurs lieux de stockage, rendant ainsi impossible la reconstitution du plan de déchargement…
De même, lorsque les inspecteurs, renseignés par les satellites américains, voulurent visiter deux sites de stockage non déclarés, Pyongyang refusa…Puis Pyongyang expulsa les inspecteurs trop curieux et annonça son retrait du TNP. Finalement, ce retrait fut annulé un jour avant l’expiration du délai légal, puis réannoncé définitivement début 2003 après la révélation de nouvelles fraudes.
Le 18 juillet 2007, les inspecteurs de l’AIEA ont pu vérifier l’arrêt par les Nord-Coréens de toutes les installations de Yongbyon. « Mais il ne semble pas que la Corée du Nord se soit engagée à donner des indications précises sur son programme militaire et en particulier sur les quantités de plutonium dont elle dispose », tempère Thérèse Delpech, chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales et membre du conseil de l’Institut international d’études stratégiques de Londres (intervention lors de la conférence « Les enjeux du nucléaire : faut-il avoir peur de la guerre nucléaire ? de Kennedy à Ahmadinejad », organisée le 27 novembre 2007 à la BNF). « Une partie du plutonium nord-coréen serait arrivé en Syrie », avance même Elie Barnavie, historien et ancien ambassadeur d’Israël en France (même source).
Usine d'enrichissement de Natanz (Iran)
En 2002, aiguillonnée par des renseignements fournis par l’opposition aux Ayatollahs – soutenue par la CIA -, l’AIEA examina les photos satellite de Natanz, une petite ville de montagne, située à 260 kilomètres au sud de Téhéran. Les clichés révélèrent de gigantesques travaux. Admis à visiter le site en février 2003, Mohammed El Baradei, directeur général de l’AIEA, découvrit que là, dans la plus totale clandestinité – et donc en violation du TNP -, les Iraniens avaient entrepris la construction d’une immense usine souterraine d’ultracentrifugation : deux halls de 31 000 mètres carrés chacun, protégés par près de huit mètres de terre, qui pourraient abriter 50 000 centrifugeuses. Mohammed El Baradei demanda à ses hôtes comment ils avaient mis au point ces centrifugeuses. Réponse de Gholamrez Aghazadeh, le patron de l’agence atomique iranienne : « Nous avons utilisé les informations disponibles sur internet ». Il semble plutôt que les renseignements aient été fournis par A. Q. Khan.
Usine d’enrichissement de Natanz (Iran)
En 2002, aiguillonnée par des renseignements fournis par l’opposition aux Ayatollahs – soutenue par la CIA -, l’AIEA examina les photos satellite de Natanz, une petite ville de montagne, située à 260 kilomètres au sud de Téhéran. Les clichés révélèrent de gigantesques travaux. Admis à visiter le site en février 2003, Mohammed El Baradei, directeur général de l’AIEA, découvrit que là, dans la plus totale clandestinité – et donc en violation du TNP -, les Iraniens avaient entrepris la construction d’une immense usine souterraine d’ultracentrifugation : deux halls de 31 000 mètres carrés chacun, protégés par près de huit mètres de terre, qui pourraient abriter 50 000 centrifugeuses. Mohammed El Baradei demanda à ses hôtes comment ils avaient mis au point ces centrifugeuses. Réponse de Gholamrez Aghazadeh, le patron de l’agence atomique iranienne : « Nous avons utilisé les informations disponibles sur internet ». Il semble plutôt que les renseignements aient été fournis par A. Q. Khan.
Eurodif
L’usine française Eurodif, installée sur le site nucléaire du Tricastin (Pierrelatte, Drôme), fabrique du combustible nucléaire pour une centaine de réacteurs civils dans le monde. Elle utilise la technique d’enrichissement de l’uranium dite de diffusion gazeuse. Sa construction, dans les années 70 a coûté l’équivalent d’environ 2,9 milliards d’euros. Elle s’étend sur plus de 200 hectares (soit environ 30 fois la surface du Stade de France). Elle comprend 1 400 diffuseurs dont certains ont près de 25 mètres de hauteur. Et elle consomme 3 000 MW d’électricité, ce qui en fait le plus gros client d’EDF. Pour l’alimenter, quatre réacteurs nucléaires de 900 MW ont été construits à côté. La taille de cette usine est telle qu’une plaisanterie, qui court dans le milieu nucléaire, affirme que l’on peut voir Eurodif à l’œil nu depuis l’espace.
Une nouvelle usine d’enrichissement de l’uranium, utilisant la technique de centrifugation qui consomme 50 fois moins d’électricité, doit entrer progressivement en service à partir de 2012.
Pour plus d’information :
• le site officiel d’Areva
• l’encyclopédie Wikipédia
Yucca Mountain, "ex-futur" site de stockage des déchets nucléaires américains
Article mis à jour le 12 mars 2009.
Située à 130 kilomètres au Nord-Ouest de Las Vegas (2 millions d’habitants), dans le Nevada, cette montagne, d’origine volcanique, avait été choisie par le gouvernement fédéral comme site d’enfouissement : les déchets nucléaires produits par les quelque cent réacteurs américains devaient y être enterrés 300 mètres sous terre. Les opposants à ce projet multiplièrent les procédures judiciaires. Début 2009, l’installation, initialement prévue pour être inaugurée en 1998, a finalement été abandonnée par l’administration Obama . Plus d’information sur : http://en.wikipedia.org/wiki/Yucca_Mountain_nuclear_waste_repository
Test nucléaire nord-coréen
Le 9 octobre 2006, à 10H35 heure locale, la Corée du Nord a procédé à une explosion atomique souterraine d’environ un kilotonne. Mi-octobre 2006, les Etats-Unis ont affirmé que les prélèvements effectués dans l’atmosphère prouvaient la nature nucléaire de l’explosion. Les sismographes ont situé celle-ci dans une zone montagneuse à 380 kilomètres au Nord-Est de la capitale nord-coréenne.
Les estimations sur la puissance varient de 0,2 à 2 kilotonnes, avec 90 à 95% de probabilité qu’elle soit inférieure à 1 kilotonne. Or 1 kilotonne correspond à la fission de 60 grammes de plutonium, une quantité que la Corée du Nord a reconnu posséder.
Vous pouvez également voir ci-dessous une vidéo (en anglais) proposée par le CTBTO (Comprehensive Nuclear-Test ban treaty Organiztion), le réseau mondial de détection créé pour garantir le Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires*, qui explique comment la nature nucléaire de l’explosion du 9 octobre 2006 a pu être confirmée.
* Plus connu sous son sigle anglais, CTBT (Comprehensive Test Ban Treaty), cet accord oblige les pays signataires à renoncer à tout essai, souterrain ou atmosphérique. Pour prendre les contrevenants la main dans le sac, 321 stations de mesure des radionucléides, entre autres, ont été implantées dans 89 pays.
Les logiciels de filtrage ne protégent pas suffisamment les jeunes enfants
Si l’on prend la peine de se plonger dans le détail des derniers tests réalisés, à la demande des pouvoirs publics, sur les logiciels de filtrage proposés par les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet), on s’aperçoit que beaucoup de progrès restent à faire.
Ainsi, pour la liste blanche, censée protéger les jeunes enfants contre les contenus indésirables, tous les FAI (sauf Numericable qui est « bon » sur ce point) sont « mauvais » (Orange, SFR, Alice et Neuf), voire carrément « très mauvais » (Free, Club Internet, Télé 2 et Darty) !
Lire l’article que j’ai consacré hier à ce sujet sur Vnunet.fr.
Un site syrien suspecté d'abriter un réacteur nucléaire en construction
Le 6 septembre dernier, l’aviation israélienne a bombardé un site syrien suspecté d’abriter un réacteur nucléaire en construction. Certains experts s’interrogent encore sur la nature exacte, tandis que d’autres sont très affirmatifs. « Il s’agissait soit d’un réacteur nucléaire, soit d’une usine d’assemblage d’armes nucléaires », a estimé Elie Barnavie, historien et ancien ambassadeur d’Israël en France, lors de la conférence « Les enjeux du nucléaire : faut-il avoir peur de la guerre nucléaire ? de Kennedy à Ahmadinejad », organisée le 27 novembre 2007 à la BNF. « Il s’agissait d’un réacteur d’origine nord-coréenne et il y avait des Nord-Coréens sur ce site », a affirmé, pendant le même colloque, Thérèse Delpech, chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales et membre du conseil de l’Institut international d’études stratégiques de Londres.
Syrian suspect reactor site: on September 6th, 2007, Israeli war planes bombed this site and destructed the reactor Syria was allegdly constructing as similar in structure to a North Korean reactor (which is based on an old Russian model). This site is approximately 145 kilometers from the Iraqi border and situated 11 kilometers north of At Tibnah in the Dayr az Zawr region of Syria. There is an airstrip located 3.5 kilometers north of the site.