Washington espionne les transactions financières

Le New York Times (voir http://www.nytimes.com/2006/06/23/washington/23intel.html?th&emc=th) a révélé hier que le gouvernement américain, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, passe au crible tous les transferts d’argent passant par le réseau SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication : http://www.swift.com/). Swift, dont le siège est à Bruxelles, en Belgique, relie 7 800 institutions financières réparties dans 200 pays. Grâce à son réseau, 11 millions de transactions, d’une valeur totale de 6 miliards de dollars, transitent chaque jour entre des banques, des courtiers, des places de marché (bourses), etc. Au lendemain des attentats du 11 septembre, la direction de Swift a secrétement autorisé la CIA, le FBI et d’autres agences de renseignements américaines à consulter ses bases de données. Pour ces recherches, la NSA a fourni son assistance technique. Comme le déclare au New York Times un ancien haut responsable de la lutte contre le terrorisme aux Etats-Unis, dans cette affaire « le potentiel d’abus est énorme ».

Données des passagers des compagnies aériennes

La Cour de Justice européenne vient de donner jusqu’au mois de septembre 2006 à la Commission européenne et au Conseil européen pour trouver un nouvel accord avec Washington sur les données des passagers des compagnies aériennes qui desservent ou survolent le territoire américain. En effet, comme l’explique « Tous fichés : l’incroyable projet américain pour déjouer les attentats terroristes », quelques heures avant qu’un avion ne décolle pour New-York ou San Francisco, 34 données (nom, adresse, e-mail, n° de carte bancaire, etc.) sont transmises aux autorités de surveillance américaines. Ces informations sont utilisées pour repérer l’éventuelle présence de terroristes à bord des appareils à destination de l’Amérique. Le Parlement européen avait porté plainte contre l’Exécutif européen, estimant que l’accord passé avec l’administration américaine constituait une atteinte à la protection des données des citoyens européens. La Cour de Justice européenne vient de lui donner raison sur la forme (l’argument juridique utilisé pour justifier le transfert des données a été invalidé) mais pas sur le fond. A suivre donc.